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Hippoc ea
1 abonné
2 critiques
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2,0
Publiée le 3 février 2021
Belle réalisation, mais un four-tout toute politiquement correct dessert le film et fait perdre et sens dramatique et simplement l’intérêt pour le film.
Le jeune David Copperfield (Dev Patel) raconte sa vie pleine de rebondissements dans l'Angleterre victorienne. S'il naît entouré de l'amour de sa nourrice Peggotty, le remariage de sa mère avec un homme dur et violent le chasse de l'Eden familial. Encore enfant, il doit partir pour Londres travailler dans une usine d'embouteillage. Mr Micawber (Peter Capaldi) et son épouse l'hébergent avant d'être jetés en prison pour dettes. Copperfield se réfugie alors dans le Kent chez sa tante (Tilda Swinton) qui cohabite avec son excentrique cousin Mr Dick (Hugh Laurie). À la fin de ses études, David trouve à s'employer dans l'étude de Mr Wickfield (Benedict Wong) dont il tombe amoureux de la fille Dora. mais c'est sans compter sur la perfidie de Uriah Heep (Ben Whishaw), un ancien employé au pensionnat fréquenté par David qui, à force d'obséquiosité, a réussi à devenir l'homme de confiance de Wickfield.
Le roman de mille pages, en petits caractères, de Charles Dickens est foisonnant. Il se prête volontiers à la forme feuilletonnesque et a fait l'objet de bien des séries télévisées en six, dix ou treize épisodes tant son contenu est riche. Il a bien sûr déjà été adapté au cinéma en 1935 pour la MGM par George Cukor, en 1969 pour la 20th Century Fox par Delbert Mann.
Réalisateur reconnu venu de la télévision (on lui doit les séries à succès "The Thick of It" et "Veep"), déjà auteur de deux films remarqués et remarquables ("In the Loop" et "La Mort de Staline") le Britannique Armando Iannucci signe du meilleur roman de Dickens une adaptation étourdissante.
Originalité du casting : il est - comme dans la série Netflix "La Chronique des Bridgerton" dont on parle beaucoup ces temps-ci - "colorblind" : David Copperfield est joué par un acteur d'origine indienne, Mr Wickfield par un Asiatique, sa fille Agnes par une actrice noire, etc. Les gardiens du Temple crieront au sacrilège ; les militants de l'hybridation applaudiront. Quant aux agnostiques, ma foi, après un instant d'interrogation, ils auront oublié cette nouvelle bataille d'Hernani.
En deux heures rondement menées, "L’Histoire personnelle de David Copperfield" raconte à sauts et à gambades la vie rebondissante de son si sympathique héros. La galerie de personnages qu'il croise et que mon résumé trop long a essayé de présenter constitue, comme toujours dans les romans de Dickens (ou de ceux de Hugo à la même époque), une panoplie d'individus représentative de tous les traits de l'espèce humaine : la tendresse maternelle pour Peggotty, la cruauté pour Murdstone, l'optimisme pour Micawber, la folie pour Dick, la dipsomanie pour Wickfield, la servilité pour Heep, etc.
Mais le trait principal de ce "David Copperfield", ce qui fait à la fois son unité et son prix, est sa formidable ironie. On rit beaucoup à ce film ; on y sourit plus encore. Non qu'il contienne des scènes comiques mais que tout y soit drôle dans cette histoire dont on comprend progressivement le sens : comme "La Recherche", "David Copperfield" nous raconte la naissance d'un écrivain.
Encore une fois une note un peu gonflée pour compenser les mauvaises. Car le film est vraiment génial, sans temps mort, des images magnifiques et de bons jeux d'acteurs. Que demander de plus pour se faire plaisir !
Ce film est une bouffée d'air frais, bourré d'humour et de légèreté, malgré la rudesse de la vie du petit Copperfield. Tous les personnages sont hauts en couleur et Copperfield nous fait rêver du début à la fin. Un film, comme on n'en voit rarement. Je recommande vivement !
Le cinéaste écossais Armando Iannucci n'a peur de rien et surtout pas du ridicule. Après s'être moqué de l'URSS dans La mort de Staline, le voici qui s'attaque à un monument de la littérature mondiale, le David Copperfield de Dickens. Une vision très personnelle, qui s'inspire de l' intrigue du roman et recrée tant bien que mal le Londres victorien et qui, pour le reste, s'en remet à la fantaisie la plus débridée, en commençant par mélanger les couleurs de peau des différents protagonistes, de manière assez aléatoire, juste pour choquer les puristes, on ne sait pas trop, à vrai dire. Cela pourrait être amusant, mais le film en rajoute tellement dans le grotesque qu'il se disqualifie lui-même. A trop charger sa barque, le même défaut était évident dans son long-métrage précédent, Iannucci ne parvient jamais à susciter la moindre émotion, comme dans un livre d'images que l'on feuillette rapidement sans s'arrêter, sentiment facilité par le rythme trépidant du film. On est forcément obligé de penser à Terry Gilliam mais hélas il n',y a pas une once de poésie dans L'histoire personnelle de David Copperfield, aussi bourratif et étouffe-chrétien qu'un pudding pas frais. Soumis à l'hystérie ambiante, Dev Patel, Hugh Laurie et Tilda Swinton font admirer leur propension à surjouer, avec un certain talent, d'ailleurs. Un film à oublier, en regardant de nouveau le David Copperfield de George Cukor (1935), plus sage et fidèle au génie de Dickens, ou encore mieux, en relisant ce chef d’œuvre impérissable.
Une excellente adaptation du roman de C. Dickens. Les personnages sont haut en couleur et brillamment interprétés par de formidables acteurs. On sent que ceux-ci s'en sont donnés à coeur joie. Le réalisateur rend un bel hommage au grand romancier par la fraicheur qui ressort de son adaptation. Un récit d'aventure qui passe du tragique au comique. Le travail sur les costumes et les décors est plus que réussi et provoque un ravissement visuel de tous les instants. Bravo.
Une ode à la vie pleine de poésie, une jolie touche d'humour, un vrai grain de folie, des décors majestueux, des acteurs grandioses et qui nous montre une fois encore combien en relativisant il est possible d'être heureux. Bravo, un vrai moment de plaisir lorsqu'on en a saisit tous les sens.
4 693 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 28 mars 2021
Ma femme et moi étions impatients de regarder ce film mais nous avons tous deux été très déçus. Au lieu d'utiliser l'histoire classique ils essaient de donner un spectacle de cirque. Aucun temps n'est consacré au développement des personnages ce qui est un élément clé de tout Dickens. Ironiquement il s'agit aussi d'un des film les plus inventif visuellement à ce jour mais le sujet est en totale contradiction avec les choix effectués. À certains moments le film m'a fait penser à du Roger Avary et à son utilisation de lentilles inclinées. Je me demandais comment le choix de Patel serait expliqué par l'histoire. Ce n'était pas le cas et cela donne le ton à tous les choix juxtaposés de façon surprenante cela ne va pas dans un univers victorien alternatif. Pour un spectateur plus jeune cela présenterait une vision bizarre de l'histoire. En toute honnêteté le film est présenté comme une sorte de fantaisie théâtrale mais j'ai trouvé l'humour peu subtil et les des acteurs jouaient comme des pantomimes. Les personnages clichés étaient plus caricaturaux que jamais, à l'exception de Patel qui était excellent. Il y avait surement une version contemporaine à faire mais ce n'était pas celle-ci...
Fortement loufoque, cette adaptation cinématographique du roman de Charles Dickens frise l'hystérie collective... Dev Patel, plutôt bon acteur, a oublié dans son pays son talent, Hugh Laurie cabotine mais nous fait sourire, Tilda Swinton est une parodie d'elle même, et tous les autres sont ridicules. Il ne faut sûrement par voir ce film au premier degré et surtout ne pas regarder ce film sans connaître le roman. Le film se veut dynamique et atypique, il est surtout très mauvais, mal rythmé et monté, un supplice pour qui n'est pas sous exta au lancement du film.
Ce n'est pas un biopic sur l'illusionniste mais bien une adaptation d'une œuvre phare de Charles Dickens. Contrairement à certains, j'étais prêt à faire l'impasse sur le choix de Dev Patel pour interpréter le héros d'un roman de l'ère victorienne ce qui est évidemment dans l'air du temps mais pas vraiment dans celui de l'époque. Seulement il s'agit quand même d'une œuvre semi-autobiographique donc ça passe moins bien d'avoir des acteurs de couleur dans les rôles de David Copperfield ou Agnes Wickfield, surtout quand on a l'audace de s'appeler "L'histoire personnelle de David Copperfield". Pour en revenir au film, c'est assez rafraichissant, c'est un film bondissant et Dev Patel n'y est pas pour rien. Les reconstitutions des décors, des costumes, on est pris dedans. Hugh Laurie ou Peter Capaldi en rôles secondaires sont très bien. Pour autant, en 2h j'ai l'impression que le film n'a réussi qu'à effleurer la substance du roman, entre les trahisons spoiler: de Steerforth et Heep , les deux histoires d'amour avec deux personnes radicalement opposées, la personnalité de la fratrie Murdstone. C'est un film qui n'a ni pris le temps de bien introduire chaque personnage, et il y en a tellement que du coup on se désintéresse de l'histoire, ni pris le temps de centrer son intrigue sur les éléments importants, à tel point que le film perd vraiment en intérêt et en identité. Je vous défie de résumer non pas le livre mais le film et d'indiquer quels en sont les points importants. Une fois qu'on a fait ce travail, on se rend compte qu'ils ont mis 1h30 à installer l'univers avant de réaliser qu'il ne leur restait qu'une demi-heure pour raconter le reste et du coup on a une œuvre qui raconte à la fois tout et rien, explore des sujets très intéressants sans les boucler et c'est dommage.
" The Personal History of David Copperfield" diffusé sur Amazon Prime Vidéo récompensé à de nombreuses reprises est une tragicomédie plaisante . En effet le film doit beaucoup à ses comédiens ( Dev Platel, Hugh Laurie, Tilda Swinton....) qui relate l'histoire de David Copperfield de son enfance pauvre et malheureuse à son succès dans une aventure pleine de loufoquerie et énergie même si l'ensemble pâtit de baisse de régime et fait fourre tout.
Prenez un livre épais comme David Copperfield (non, pas le magicien), ouvrez-le à la première page, et arrachez à pleines mains les pages pour n'en laisser qu'une sur dix environ. Voilà, vous tenez L'Histoire personnelle de David Copperfield. Soit un film qui mise beaucoup sur le caractère conciliant que le spectateur a devant une œuvre qu'il ne connaît pas bien ("c'est peut-être comme cela dans le livre..."), sur son adjectif "personnelle" qui constitue le titre (donc implique un point de vue du personnage un peu biaisé sur l'histoire) et sur son casting cinq étoiles (Dev Patel, Peter Capaldi, Hugh Laurie, Tilda Swinton...) pour vous faire avaler un scénario complètement abracadabrant. On se rappelle de la version téléfilm avec le jeune Daniel Radcliffe (son premier rôle), qui en 3h nous avait laissé un goût de bonne adaptation, fidèle sans excès et au scénario solide. Ici, tout l'inverse. On ne sait jamais pourquoi tel personnage déboule de nulle part, pourquoi il dit des paroles sans aucun sens (pour nous, en tout cas), où il repart, c'est bien simple : on ne comprend rien dans ce joyeux fatras. On se pose la question de savoir d'où sortent ces dialogues : "Oh, vous avez quoi, sous le bras ? / Un bout de mur. / Bien.", ou "J'ai les pensées de Charles X qui m'arrivent en tête, sans cesse... / Le roi décapité ? / Oui ! Regardez, j'ai tout noté sur ces papiers... / Et si on en faisait un cerf-volant ? / C'est brillant !", voilà un peu sur quel genre de dialogues insensés vous tomberez (en vous répétant pour vous-même "mais pourquoi ?!" environ cinq cents fois), dans un enthousiasme général qu'on ne partage pas, du simple fait qu'on ne le comprend pas. On passe du coq à l'âne, on a l'impression de sauter des passages entiers du livre (il fait le tour des hébergements comme la tournée des bars, cela va trop vite), on a un air de déjà-vu constant (l'ouverture avec le personnage qui commente sa propre naissance exactement comme dans Tristram Shandy, quand ce n'est pas tout le reste qui ressemble - forcément - à du Oliver Twist). L'humour est bas de plafond (on a envie de gifler le personnage qui répète toujours les répliques des autres) et même si l'on adore Dev Patel (à jamais notre Jamal Malik adulé) on ne peut pas dire qu'il soit étincelant dans ce rôle où il court après l'intrigue. Un peu comme nous, d'ailleurs, qui faisons le relais-400m haies pour tenter de justifier les trous béants laissés par le scénario qui se fiche de nous, avec des dialogues aberrants qui nous achèvent, c'est l'implosion assurée. On aurait encore préféré le magicien, car à la fin du film, on arrive à faire le tour de la fumée qui nous sort par les oreilles...
Enième adaptation du classique de Dickens, ce "David Copperfield" tente le coup de la modernisation par un rythme soutenu et un ton particulièrement décalé. Il compte notamment sur les personnages de Tilda Swinton et surtout Hugh Laurie, dont les contributions perchées constituent un atout majeur de cette adaptation! Plaisant et divertissant, doté d'une réalisation soignée et dynamique, l'ensemble peine néanmoins à combler les attentes et reste en deçà d'un potentiel poétique évident, préférant miser sur une narration pittoresque, amusante mais anecdotique.