Je ne m'intéresse absolument pas à la Formule 1 au quotidien, mais il m'a toujours paru évident que bien traité, celui-ci pouvait être ô combien cinématographique, notamment en matière de sensations. À ce titre, l'introduction donne parfaitement le ton, au point d'en être assez excité quant à ce qu'elle pouvait offrir la suite. Malheureusement, j'avoue être resté pas mal de temps sur ma faim. Attention : le résultat est professionnel jusqu'au bout des ongles, James Mangold n'étant pas le premier venu pour nous proposer un divertissement en bonne et due forme. Maintenant, la relation entre les deux héros a beau être intéressante, j'avoue être légèrement resté sur le bord de la route, quelque peu frustré de voir aussi peu de courses. Alors, nous sommes d'accord : cela n'aurait eu aucun sens de nous assommer en en balançant à tout-va, reste que cette impression de ne pas progresser énormément dans l'intrigue, de se montrer finalement assez sage dans la description de ce milieu (allez, quand même un peu d'hystérie et de concours de qui a la plus grosse (voiture, bien sûr!!)) ne correspondant pas exactement à mes attentes, mes espoirs. Heureusement, le dernier tiers (quart?) renoue enfin avec cette passion pour le circuit (bon, nous avons quand même droit à quelques tours de piste avant, n'exagérons rien!), les frissons que l'on doit ressentir dans la voiture durant des heures, frissons que nous ressentons intensément derrière l'écran. À cela s'ajoute des questions intéressantes, que ce soit dans le comportement des différents protagonistes, ce qu'est la victoire, être un champion, l'altruisme, l'injustice... Ces 24 heures sont presque un film à elles seules, en disant presque plus que tout le reste du film (je suis peut-être un peu sévère, j'en conviens). Par ailleurs, je regrette d'avoir eu connaissance du dénouement avant de me rendre en salles, car celui-ci ne manquait pas de force. Enfin, côté interprétation, si la très grande majorité des seconds rôles sont sacrifiés (exception faite de la belle Caitriona Balfe et du très bon Tracy Letts), j'ai rarement vu Matt Damon aussi moyen, complètement éclipsé par la prestation saisissante d'un Christan Bale plus charismatique que jamais. J'en viendrais presque à trouver ma note un peu dur, mais elle est représentative de ce manque d'audace que j'attendais de la part de Mangold sur pareil sujet, surtout après son très réussi « Logan ». Cela ne doit nullement vous retirer l'envie de découvrir ce plaisant spectacle sur un sport assez peu évoqué par le septième art, et pourtant « cinégénique » au possible.