James Mangold est un metteur en scène qui a touché à tout les genres cinématographiques dans sa carrière et qui n'a jamais vraiment raté une oeuvre.
Je l'ai connu avec son très bon thriller/horreur IDENTITY.
Mais 3H10 POUR YUMA et LOGAN, sont sans doute ses deux oeuvres les plus marquantes, avant que voit le jour LE MANS 66.
Car oui, nous sommes face à sa plus belle réalisation là.
C'est tout simplement un film magistral, avec une réalisation et une mise en scène époustouflante.
Dès les premières secondes, on prend conscience que nous sommes devant du grand Cinéma.
Cette première scène de course en pleine nuit est magnifiquement mis en scène et d'une très grande beauté.
La photographie et la lumière sont hyper maitrisées et cela, durant tout le long métrage.
La scène se termine avec le son profond de la respiration profonde de Caroll Shelby, et nous fait prendre conscience qu'on va avoir le souffle couper, pendant ces deux heures trente de pure merveille cinématographique.
Pour ma part, avant de voir cette oeuvre, il y avait un seul film traitant merveilleusement bien de la course automobile, qui m'a toujours marqué : JOURS DE TONNERRE de Tony Scott.
Mais James Mangold a fait une prouesse de faire aussi beau, voir plus beau que ce film, déjà incroyable, de 1990.
Vu en DOLBY ATMOS, il est certain que le travail du son dans ce métrage en phénoménal. Le bruit des moteurs rentre en nous et nous font vibrer de l'intérieur.
C'est viscéral et poétique à la fois !
Techniquement c'est une grande oeuvre, c'est certain, mais parlons également du casting qui est très bon, mais surtout de la performance hallucinante de Christian Bale : Cet homme est un très grand acteur !!
L'histoire du pilote Ken Miles, son personnage, est très touchante.
On ressent l'implication de l'acteur dans son rôle, dans sa manière de se déplacer, sa manière d'avoir le coup avancer quand il regarde quelque chose ou quelqu'un.
Cet acteur me fascine et plus il prend de l'age, plus il est hallucinant.
Il y a aussi la relation avec sa femme et son fils, qui est très touchante.
Ken Miles était un homme bien et ça se ressent vraiment.
Quant à Matt Damon, j'aime beaucoup cet acteur, mais je ne considère pas qu'il fasse partie des grands acteurs, comme Christian Bale, Joachim Phoenix ou Tom Hardy, pour ne citer que eux.
C'est un très bon faiseur mais rien n'est transcendant dans ses interprêtations.
Même si je dois avouer que dans le rôle de Caroll Shelby, il est très bien.
C'est vrai que je n'imagine pas d'autre acteur, incarner ce rôle. C'est donc signe qu'il est parfait dans ce personnage légendaire de l'histoire de l'automobile.
D'ailleurs, je trouve que pour une fois, le titre français représente plus le métrage que le titre original qui est : FORD v. FERRARI car certes, il est bien question de l'affrontement des deux marques mais James Mangold parvient surtout à faire d'un film sur l'histoire de la course automobile et d'un modèle américain victorieux du Mans, une véritable histoire sur le dépassement de soit et sur la relation forte entre deux vieux amis qui vont marquer l'histoire de l'industrie automobile américaine.
Il faut dire que la Shelby Cobra et la Ford GT 40, sont des chefs d'oeuvres à elles seules et méritaient bien un grand film comme celui là.
La mise en scène du cinéaste nous explose au visage, avec des accidents très spectaculaires. Le bruit et le choc de la taule froissée, des morceaux qui volent en éclats, nous immergent dans la réalité de ce spectacle de V8, et avec un effet de vitesse renversant.
Le jeu de lumières et d'ombres est aussi très travaillé : Je pense par exemple, au moment où Ken Miles fait de la mécanique en écoutant attentivement le déroulé du Daytona, à la radio, pendant qu'un avion manoeuvre à l'exterieur, et éclaire le camion plateau chargé de Shelby Cobra, garé devant le garage.
Le plan est sur le visage de Ken Miles, entrain d'écouter la radio, et l'ombre des voitures du camion, sont projetées au dessus de Miles, au fonds, contre le mur du garage et elles défilent une après l'autre, comme sur une ligne droite, pendant une course.
Ce plan est magnifique et très poétique, comme l'est ce grand film.
Merci James Mangold pour ce moment vibrant de beauté et de frissons !