Ce n'est pas foncièrement le genre du film sur lequel je me précipite...mais il est programmé dans la salle voisine et j’avais lu sur le Monde que la suite du premier opus était plus enlevée…c’est vite dit …. Quand Isabelle, l’une des filles Verneuil, jouée par Frédérique Bel, se retourne vers son père, Christian Clavier, tentant comme toujours de faire passer l’une de ses saillies racistes ou xénophobes pour une blague, elle lui assène : « Papa, ça serait de l’humour, on rirait. ». Tout est dit, mais on ne change donc pas une formule qui marche. , Philippe de Chauveron réunit de nouveau les Verneuil et les Koffi dans une suite dont les mécaniques n’ont pas bougé d’un poil. Cette fois Claude et Marie Verneuil sont tourmentés par le départ prochain de leurs quatre gendres, décidés à quitter la France, pays où on ne peut plus réussir, avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l’étranger et rentrer au pays…. Car, pour le cinéaste et son coscénariste, Guy Laurent, une personne d'origine asiatique ou maghrébine, de couleur noire ou de confession juive, n'est pas tout à fait française… Le couple Verneuil met tout en œuvre pour les retenir et leur faire réaliser que la Touraine, forte de ses châteaux et de son excellent pinard, est un petit paradis sur Terre. Un scénario à grosses ficelles auquel s’ajoute une histoire de mariage lesbien assez vite expédiée, et évidemment toute une série de clichés racistes, envisagés ici comme le socle d’un certain esprit français, articulé autour du principe qui veut qu'on le soit tous un peu , mais ce n'est pas bien grave puisque les autres le sont encore plus. Comme ce beau-père africain qui n'aime ni les Blancs ni les homos (pas de pot, sa fille va épouser une femme). , On s’étonne que cette comédie populaire n’envisage le métissage culturel que dans l’opposition et les stéréotypes bien ancrés, où chacun reste sur ses positions à moins qu’on ne lui torde la main. Non seulement le film ne dénonce jamais la xénophobie, mais, pire, il nous en déculpabiliserait presque … le parti des râleurs se régalera d’une longue scène où circulent les habituels lieux communs sur la fonction publique et le coût du travail, la France pays des grèves … Et s’il y a réconciliation, elle ne peut se faire que contre quelqu’un, la seule opinion qui ne souffre d’aucune contestation : l’anti-parisianisme. Sont convoqués en vrac Anne Hidalgo, les voies sur berge, et le prix de la coupe de champagne dans les restos chic….et ce nouvel opus s’avère beaucoup moins inspiré que son ainé, et bien que Christian Clavier en fasse des tonnes !!! Chantal Lauby, comme dans le premier, est le meilleur atout du film, elle dont l’émotion, communicative, ne paraît jamais fabriquée. , les quatre filles Verneuil, n’ont pas grand chose à jouer à part recadrer leurs maris… lesquels se vautrent dans de grosses engueulades bien gauloises, face à la caméra, dont personne ne sort vraiment grandi. …Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon dieu ? Une certaine idée de la comédie, une certaine idée de la France, une certaine idée de l'intelligence où je ne me retrouve pas ….. Pas grave…le film est parti pour faire autant d’entrées que le premier…..