Le film a été présenté en clôture du Festival de Cannes 2021.
OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire et la suite de OSS 117, Le Caire nid d'espions (2006) et OSS 117 : Rio ne répond plus (2009). Ce troisième opus consacré aux aventures de Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est par ailleurs le neuvième film dans lequel on retrouve ce personnage.
OSS 117, Le Caire nid d'espions avait réalisé plus de 2,3 millions d'entrées en France et sa suite OSS 117 : Rio ne répond plus plus de 2,5 millions.
Michel Hazanavicius n'a pas rempilé à la mise en scène de ce troisième volet pour deux raisons : il était pris par Le Prince oublié et n'aimait pas le scénario.
Le réalisateur Nicolas Bedos et Jean Dujardin avaient partagé l'affiche du film à sketchs Les Infidèles en 2012.
OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire devait à l'origine sortir le 3 février 2021, mais a été repoussé au 14 avril puis au 4 août de la même année en raison de la pandémie de Coronavirus.
Nicolas Bedos succède à Michel Hazanavicius à la réalisation de ce troisième volet consacré à l’agent secret français. Le cinéaste a accueilli ce projet comme « une bouffée d’oxygène, d’insouciance et d’exotisme, un exercice de mise-en-scène pure. » Il est cependant conscient d’être attendu au tournant : « Le 3 arrive chargé de l’arrogance du succès des deux précédents, comme écrasé par un plaisir rétrospectif, il ne bénéficie ni de la surprise du premier ni de l’amicale confirmation du second, il fait suspecter l’opération commerciale et la facilité. D’autre part, entre le 2 et le 3, la société a bien changée et le fossé s’est creusé entre ceux qui trouveront toujours qu’un tel film n’est pas suffisamment transgressif et ceux qui, au contraire, lui reprocheront de pratiquer un humour "offensant". »
C’est par le biais de son amitié avec Jean Dujardin que Nicolas Bedos est arrivé sur ce troisième OSS 117, même si cela n’était pas une évidence pour eux deux. Le réalisateur se souvient : « Jean m’a vu m’épanouir dans un univers très personnel, à la limite de l’autofiction. Je ne me voyais pas non plus réaliser un film que je n’avais pas écrit. Puis l’idée a germé. L’envie d’accompagner Jean dans la reconquête de son personnage préféré était forte, le pari esthétique très excitant. » Le comédien ajoute : « C’était délicat de succéder à Michel, d’autant que beaucoup pensent qu’il a tout créé. Or OSS est le fruit d’une collaboration horizontale. Tout est parti d’une idée d’Eric et Nicolas Altmayer – les producteurs – : celle de pasticher les livres de Jean Bruce. Jean-François Halin a complètement réinventé le personnage, en injectant du second degré et des répliques dont il a le secret. »
Dans ce OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire, Nicolas Bedos a injecté de nouveaux éléments : « Les premiers OSS interrogent brillamment la fixité du cadre. Là, j’étais conforté par le cahier des charges qui demande d’épouser le style cinématographique de l’époque : un vocabulaire du cinéma spectacle joyeusement désuet avec ses mouvements de grue, ses zooms sur les méchants. L’autre légère rupture c’est l’utilisation du montage alterné. Même si on suit toujours Hubert dans sa confrontation avec des personnages secondaires, comme dans un jeu de l’oie, la narration n’est pas la même. »
Jean Dujardin et Pierre Niney se connaissaient déjà avant de tourner ensemble puisque Dujardin a été le parrain de Niney aux Césars en 2013 quand ce dernier faisait partie des Révélations. Pour Niney, participer à ce 3e OSS 117 était un rêve : « J’ai eu le sentiment d’avoir gagné au loto. J’étais adolescent quand les premiers volets sont sortis. Je les connais par cœur et les considère comme mythiques. » Pour Nicolas Bedos, « C’était intéressant de lui faire jouer le rôle d’un agent représentant la relève, alors qu’il incarne celle du cinéma français. […] Bien qu’il soit abonné aux premiers rôles, la question de l’épaisseur de son personnage ne s’est jamais posée. Il a joué avec la même implication que s’il tenait le rôle-titre ».
Après Le Caire nid d’espions, inspiré du film Salonique, Nid d’espions (aussi connu sous le titre de Mademoiselle Docteur), et Rio ne répond plus, qui trouve son origine dans une BD d’Hergé (Le Manitoba ne répond plus), ce troisième volet s’intitule Alerte rouge en Afrique noire. Le scénariste Jean-François Halin a d’abord pensé à « Panique en Afrique » puis « OSS 117 voit rouge en Afrique » avant de trouver le titre définitif. Il raconte : « Le titre situe le contexte, annonce le parti pris. Parler d’« Afrique » – comme si tous les pays du continent étaient semblables – , c’est tellement méprisant que ça donne déjà une idée de ce qui anime les personnages. Le titre laisse aussi deviner qu’une affaire urgente va être confiée à OSS 117. Cette fois, sa mission consiste à aider un dictateur à éteindre la rébellion communiste qui menace son pouvoir et, par ricochet, les intérêts de la France. »
Jean-François Halin cite parmi ses références les comédies de Joël Séria, Les Galettes de Pont-Aven et ...Comme la lune, Jerry Seinfeld et Judd Apatow : « Ils ont en commun un grand sens de la dérision, une façon obsessionnelle de traiter leur sujet. Leurs personnages – chose rare dans les comédies – ont de l‘épaisseur, une grande humanité et de la tendresse ». Il admire également la capacité de Ricky Gervais à rire de tout et de tous, ainsi que l’irrévérence de Blanche Gardin et Pierre Emmanuel Barré.
Jean-François Halin a situé l’action de cet opus en Afrique : « OSS 117 a besoin d’un environnement esthétique et visuel dépaysant. Je voulais de l’évasion, du spectaculaire, de l’humour, de l’action comme dans les films de Philippe de Broca. Et comme dans les deux premiers volets, parler de la France d’aujourd’hui via des actualités anciennes. Cette fois-ci, le film évoque la décolonisation et la façon dont certains pays africains restent inféodés à la France. C’était l’occasion de parler du racisme envers les noirs, et du peuple africain – grand oublié des tractations entre États. »
Le récit démarre en 1981, quelques mois avant les élections. Jean-François Halin précise : « L’influence de l’URSS s’est étendue jusqu’en Afrique. En France la phobie du communisme a atteint son point culminant. La perspective de l’arrivée au pouvoir de Mitterrand, avec l’entrée de communistes au gouvernement, en affole certains. Comme eux, Hubert imagine déjà les chars russes défilant sur les Champs-Élysées. »
OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire est le dernier film de Wladimir Yordanoff, célèbre pour ses rôles dans Un air de famille et Le Goût des autres. L'acteur s'est éteint le 6 octobre 2020 à l'âge de 66 ans. Il campe Armand Lesignac dans ce troisième film consacré à OSS 117. Jean Dujardin se souvient de ce partenaire de jeu : "Après l’avoir rencontré sur J’accuse, j’ai soufflé son nom aux producteurs. Un mois après la fin du tournage d’OSS, j’apprenais qu’il était malade. On s’est un peu plus rapprochés. Puis il est parti. Trop vite ! Ça me laisse un goût d’inachevé. Je sais qu’on aurait tourné de nouveau ensemble, qu’on se serait fréquenté en dehors des plateaux, et qu’on aurait ri, parce que Wladimir était très drôle."