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Fred de Paris
2 critiques
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5,0
Publiée le 22 mai 2024
Mais quel film ! Je n'avais jamais vu cette manière de créer de la dialectique, de l'émotion, des fragments d'histoires communes et individuelles, une vrai traversée. C'est toujours navrant de lire ceux qui disent "j'y étais c'était pas comme ça" ou "fille indigne", le film donne de la place à tous les cotés et surtout il n'y a aucune verité valable pour tout le monde. Je l'ai vu trois fois !
Reportage à charge, decontextualisé, malaisant, impudique et j'en passe. Moi même issu de ces milieux, j'éteins la télé en colère contre cette pseudo reporter
Bojina Panayotova est née en Bulgarie. Ses parents ont émigré en France à la chute du Mur alors qu’elle avait huit ans seulement. Elle y a étudié la philosophie à l’École normale supérieure et le cinéma à la Femis. Elle vit aujourd’hui à cheval entre ces deux pays. Dans "Je vois rouge", Bojina Panayotova enquête sur ses parents, rejetons de la nomenklatura bulgare, qu’elle suspecte d’avoir collaboré, sciemment ou pas, avec la police secrète.
"Je vois rouge" se présente comme un documentaire politique qui prend pour prétexte l’ouverture des archives et la recherche d’un lourd secret de famille pour raconter l’histoire de la Bulgarie contemporaine et de son passé qui ne passe pas. Mais il ne se résume pas à cette seule dimension-là. Car si ce documentaire se déroule en Bulgarie et lève le voile sur les techniques de recrutement – assez rudimentaires – de la police secrète et les accommodements inévitables de la population pour améliorer un quotidien bien austère, l’essentiel n’est pas là.
Le vrai sujet de "Je vois rouge" est ailleurs. Il interroge l’éthique du filmeur. Bojina a-t-elle le droit de demander des comptes à ses parents ? A-t-elle le droit d’en faire un film ? Son comportement ne reproduit-il pas celui même des communistes qui niaient le droit à la vie privée ?
Utilisant toutes sortes de matériaux (photos de famille, discussions sur Skype filmées en "split screen", images volées…), "Je vois rouge" a pour fil directeur les démarches entreprises par la réalisatrice aux archives bulgares pour y mettre la main sur le dossier de ses parents, parfois avec leur accord, parfois à leur insu. Mais, son intérêt provient moins des découvertes qu’elle y fera – au demeurant bien anodines – que de la confrontation avec ses parents aujourd’hui séparés. Son père, qu’elle ne voit jamais sinon par Skype, s’énerve vite de l’entêtement de sa fille. Sa mère est plus aidante et accepte de déterrer avec elle son passé.
Dans sa quête, Bojina Panayotova, qui n’hésite pas à se mettre en scène, est tour à tour désarmante et horripilante. On partage sa curiosité. On est gêné par son entêtement. Mais, dans tous les cas, on est touché par sa démarche.
LA belle surprise du printemps ! Sous une forme hybride, "bricolée", foisonnante d'idées et de vraies propositions de cinéma éminemment contemporaines, la réalisatrice nous tient en haleine à travers une intrigue aussi politique que familiale. Je suis passée du rire aux larmes, mais aussi par des moments de tension dignes d'un grand thriller : une expérience de spectatrice que je ne n'oublierai pas.
Ce film secoue tous les tabous dans la recherche d’une vérité historique, morale, politique. Mais la vérité est une affaire de style, disait Oscard Wilde dans le Déclin du mensonge. A un deuxième niveau, c’est cela que montre implicitement la réalisatrice : en mettant en doute sa propre démarche, le film nous conduit in fine avec modestie à une autre vérité, celle de donner la liberté au spectateur de s’identifier aux points de vue de tous les personnages. Autrement dit il nous conduit à réfléchir sur la vérité de l’art.
Le tout est servi dans une orchestration de plusieurs genres, du documentaire à la fiction, du film intimiste à la comédie. A voir absolument !
Que d'intelligence et de finesse dans ce documentaire ! La réalisatrice, pleine de malice part, caméra au poing sur les traces de son histoire et avec cette trame c'est un pan de l'Histoire avec un grand H qu'elle nous propose de défricher ensemble et aussi l'histoire intime de chaque enfant vis à vis de ses parents... Le film prend alors l'allure d'un road movie affectif, d'un thriller familial sur fond de chute du mur. C'est absolument passionnant, drôle et rafraichissant ! Et aux détracteurs du film qui accuse sa réalisatrice Bojina Panayotova de trahir les siens je répondrais : un peu de hauteur et de recul mesdames et messieurs ! C'est du cinéma avant tout et ça Bojina le sait mieux que quiconque. Le cinéma est son arme et sa défense et elle se met en danger autant qu'elle remet en question ses parents. Il y a aussi de la douceur et de l'écoute, du respect et de l'amour dans Je vois rouge !
Ce film est une incroyable aventure, surprenante aussi bien dans le fond que dans la forme! Il creuse avec finesse et profondeur la question de la transmission entre les générations. Plutôt que d’avoir un seul point de vue, qui consisterait à porter un jugement, le film propose une vraie polyphonie : le point de vue de la fille et celui des parents, le point de vue de la réalisatrice et celui des personnages. Sa plus grande force est de proposer un récit immersif, haletant, et en même temps une réflexivité sur sa propre démarche. Quelle jouissance de suivre l’enquête, de vouloir à tout prix connaître la suite, et en même temps de réfléchir au film en train de se faire! Loin des préjugés et du manichéisme, c’est un geste libre qui invite à l’amour, à la réconciliation, et à la création!
Excellent! Eh oui même si cela peut paraître intrusif nous devons tous et toute la vérité à nos enfants quelle qu'elle soit! Lever le doute et dévoiler même nos erreurs ou nos égarements de jeunesse ou pire nos actes qui auraient pu conduire à l'ignoble nous leur devons...assumer pour continuer à vivre la tête haute et assurer leur amour
Certes, nous sommes dans un pays ou la liberté d 'expression domine, certes chaque humain ressent les choses différemment.. mais de grâce respectons les autres et l'Histoire, même si celle-ci n 'est pas belle.....Je ne juge pas la qualité de réalisatrice de Bojina mais son humanité et son intelligence.......... Je vois rouge en effet.......arrivée en France par des moyens détournés, fuyant le régime de l'époque, et bien intégrée depuis en France, je n 'ai pu résister et me suis précipitée dès la sortie de ce film dans ma ville. Une amie, dont l'ex-mari est russe, m’accompagnait..Nous avons souffert l'une et l'autre pendant toute la durée de ce soi-disant documentaire. Mon amie en sortant, avant de s'effonder en pleurs m'a dit "mais moi aussi je me suis demandé si mon mari ne rapportait pas des choses sur moi, il a eu son visa tellement facilement ! mais pourtant il m'a aimée dis, tu crois ? " et moi en larmes aussi de lui répondre: "mais avais-t-on le choix ? pouvais-t-on ne pas manipuler, ne pas être manipulée? comment survivre?" IL ne faut pas oublier, mais de là à forcer un public à être voyeur comme on ne peut que l'être dans ce film, sans jamais replacer le contexte , sans décortiquer les mécanismes en place, en se focalisant sur l'humain sans tenir compte du système autour, c'est abject.
Un documentaire subjectif plutôt intéressant dans lequel l'accès et l'exhumation du passé des aïeux demeure désormais possible, où la vérité est brutale et où chacun devra faire son propre examen de conscience... 🎬🎬🎬
C'est un excellent documentaire. Les dossiers de la police secrète bulgare sont ouverts au public depuis peu et la réalisatrice ne comprend pas comment ses parents n'ont pas la curiosité de voir si ils ont été fichés. Elle les dérange en les obligeant à revisiter un passé avec lequel ils se sont un peu arrangés. Certes il y a de la manipulation et du chantage affectif. Son père l'accuse même d'utiliser les mêmes techniques de manipulation que celles employées par le régime soviétique. Mais n'est-ce pas le cas de toutes les relations entre parents et enfants ? Ce qui est intéressant, c'est que la communication reste ouverte entre les deux camps et qu'ils continuent à se parler, à essayer de se comprendre, à se remettre en question parfois violemment. Ils sont tous tenaces, ils ne se comprennent pas, ils lèvent les yeux au ciel devant les arguments de chacun mais leur amour l'emporte et leur permet de dépasser leurs divergences d'opinion. Le film est drôle et malin comme tout avec en prime un étonnant prof d'auto-école qui lui sert de guide et de mentor dans sa recherche. A voir !
La nana est vexante, limite insupportable. Tout est moche dans ce film. Pourquoi à la place de juger la vie de ses parents elle ne trouve pas un job? Car réalisatrice.... comment dire? C'est raté.
Je met une étoile pour les images d'archives et pour les pauvres parents qui ont du subir cette torture qu'elle nous inflige aussi.... elle fait sa pseudo-psychanalyse en plein délire narcissique (en profitant d'un séjour en Bulgarie pour passer son permis moins cher) et cela, à part 1h de blabla soporifique, ne nous mène nulle part et on apprend pas grande chose.... A quoi bon sortir ce machin en salle et faire perdre du temps aux gens ? un passage sur arte aurait suffit, avec la possibilité de faire le ménage ou la cuisine en même temps....
Je vois rouge c’est un documentaire sur le passé d’un pus du bloc communiste. Le passé de ces satellites de l’ex URSS, dérange encore nombre d’intellectuels et met en route de créations les plus variées. Tandis que les cinéastes roumain ont choisi plutôt la fiction pour montrer le passé rouge de leur partie, la réalisation d’une cinéaste française (forme dans une grande école de cinéma LAFEMIS) s’approprie de son pays d’origine en nous accompagnant dans une investigation pas facile. Pour son enquête, le pont de départ, c’est sa propre famille. En utilisant les moyens techniques d’époque, elle pousse son regard vers de nouvelles sources qu’elle utilise afin de construire une conversation cinématographique contemporaine. La connotation du titre, comme la réalisatrice elle même l’avoue, parle de situations gênantes, comme enquêter sur les siens, le passé d’un pays où les privilèges faisaient parti des personnes avec de postes clés dans la nomenclature d’un pays rouge. Dont son grand père ou des parents, lesquelles ont été pris pour « cible » par leur propre fille. Non, le film n’est pas là pour nous montrer le jugement, mais à l’inverse pour bien nous faire comprendre la différence entre deux générations. C’est un style panoramique sur un pays où l’on ne sait pas grand chose et dont le mystère règne encore, comme dans la plupart de pays du bloc communiste. C’est un documentaire à voir.