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Cinéphiles 44
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3,0
Publiée le 26 octobre 2019
Première fiction de Félix Dufour-laperrière, “Ville Neuve” est un film d’animation pour adulte qui narre le quotidien de Joseph, désabusé par le présent. L’homme part s’installer en campagne dans la maison d’un ami et convainc son ex-femme de l’y rejoindre. En parallèle, la campagne référendaire de 1995 sur l’indépendance du Québec bat son plein et Ulysse rêve d’émancipation. Les dessins réalisés sur papier viennent illustrer des monologues existentiels sur l’engagement amoureux et l’engagement politique. “Ville Neuve” pose beaucoup de questions, mais leurs réponses ne semblent qu’imposer davantage un sentiment de conflit intérieur. Très mélancolique, le film ne laisse qu’une place infime à l’espoir et la complexité du sujet ne rend pas l’oeuvre si abordable. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Joseph, la soixantaine, est au bout du rouleau. Après une rixe, il quitte la ville et part dans une maison prêtée par un ami au bord de la mer. Il convainc Anna, son ex-femme, de l’y rejoindre.
Librement adapté d’une courte nouvelle de Raymond Chandler, "La Cabane de Chef", "Ville Neuve" est un film d’animation canadien. De la Belle Province, ses personnages ont l’accent reconnaissable entre mille. Ils en partagent la même histoire, l’action se déroulant en 1995, à la veille du référendum sur l’indépendance du Québec dont on sait qu’il échoue d’un cheveu mais auquel le réalisateur, usant de la liberté que lui autorise la fiction, donne un résultat différent.
"Ville Neuve" ne manque pas de qualités esthétiques : mobilisant une cohorte de dessinateurs sur plusieurs années, il impressionne par la beauté formelle de son encre de Chine et de ses lavis. Mais le recours à l’animation ne coule pas de source et on peut se demander sa valeur ajoutée, si ce n’est pour quelques scènes oniriques pas toujours compréhensibles, par rapport à un film qui aurait été tourné en plans réels.
Mettant en scène un vieil homme désabusé qui fait retour sur sa vie, "Ville Neuve" se veut une réflexion, aussi bien intime que politique, sur les choix qu’on fait et qu’on regrette, sur les rêves qu’on n’a pas réalisés. Sa gravité, son austérité inspirent deux réactions contradictoires : le recueillement et l’écrasement.
Et toute sortie des sentiers battus en matière d’animation est bienvenue : "Ville neuve" surprend par sa technique, le lavis animé, c’est-à-dire l’aquarelle à l’encre de Chine tracée au pinceau (4 ans de travail pour 30 dessinateurs). C’est souvent très beau, avec des gris délavés en mouvement, de l’écran presque blanc jusqu’aux noirs profonds, et des fulgurances,.