La chose qui semble le plus flagrant dans ce énième film de l’acteur/réalisateur C. EASTWOOD, c’est que légende du bonhomme s’écrit et de dévoile chaque fois un peu plus dans ses réalisations, ayant une telle longévité dans le monde du 7e art que l’on sent l’Homme évolué à l’écran, que ce dernier soit devant ou derrière la caméra, on appréhende bien mieux de cette manière cette nouvelle œuvre. En effet, en plus de poser un regard simple sur l’Amérique d’aujourd’hui, comme il l’a toujours fait d’ailleurs, il met en scène de manière bien plus personnelle qu’auparavant la place qu’incarne sa génération dans le pays dont il a contribué à forger la culture, en illustrant à travers les époques les différentes facettes du pur américain ou tout simplement de l’idée de ce représente ce peuple et surtout vers quoi ce dernier tend. Ici, il y incarne ce qu’il est devenu, un vieil homme qui ne s’est pas adapté aux transitions sociales et se prenant de plein face la réalité ce qu’est devenu le citoyen américain dans un monde qui à totalement changé, et la manière dont EASTWOOD l’illustre fonctionne parfaitement, sans trop en faire mais surtout en jouant des banalités qui, pour l’Homme d’aujourd’hui semble être des broutilles, mais pour ce qu’incarne le héros, ses détails prennent un tout autre sens, et ne semblent aucunement inutiles, bien au contraire puisque cela donne une couleur assez intéressante à ce qui se prépare lors de toute la première partie du film. D’ailleurs, c’est l’une des bonnes choses à retenir ici, c’est la manière très intelligente dont l’intrigue détourne totalement le genre du film de « cartels » (puisque le titre annonce clairement le style), mais tout en conservant les codes importants pour mettre en lumière le message qui parcourt tout ce qui se déroule à l’écran, car hormis les excellentes phases de mise en œuvre de l’intrigue à travers le personnage et son caractère, c’est surtout la manière dont le héros interagit avec cet univers qui est plaisant. Prenant bien le temps de développer le personnage principal, ses principes et sa vision du Monde, chose qui se tient jusqu’à la dernière image d’ailleurs sans aucun accroc, l’ensemble du film fonctionne parfaitement autour de ce qu’il exprime, ce qu’il montre mais aussi par sa manière de changer les règles du jeu, que ce soit ce qui motive réellement le héros dépeint, ce qui gravite autour de lui puis vers quoi cela le mène, et sans jamais trop en faire. Cela reste assez prégnant tout du long, le but n’étant clairement pas de partir dans un vision explosive, gorgée de sang et où fusent les balles, la sobriété étant le maître mot afin de rendre compte au mieux du choc des cultures et des générations que le film met en lumière, et bien que la tension reste quand même palpable alors que le film se pose comme une réflexion réaliste, cela est clairement dut à la grande technicité dans ce qui est raconté, à la sobriété de l’image mais avant tout par tout ce que porte et montre le héros, qu’on ne peu plus dans ce que fait le mieux EASTWOOD. Après il faut tout de même relever quelques éléments de scénario pas toujours bienvenus, un rythme pas toujours égal avec un creux plutôt palpable après la première moitié, une poignet de scènes pas forcement très subtiles, beaucoup de personnages sans fondements passionnants bien que le casting soit de très bonne augure (tant par ceux qui sont reconnus que ceux qui le sont moins), cela allant jusqu’à un bon nombre de chose téléphonées, mais finalement tout ne cela ne plombe pas l’intégrité générale de cette œuvre, car le message et l’angle de vue choisis pour raconter cette histoire reste intacte. Bien évidement, ces défauts peuvent jouer à une autre échelle, tant la filmographie de C. EASTWOOD est impressionnante et que sa palette de personnages tellement vaste fait parti de l’imaginaire collectif pour ce qui est de l’Histoire du cinéma, puisqu’en plus d’en être une pièce maîtresse, les objets de comparaison offert par le même homme ne manquent clairement pas, et cela permet de mettre en évidence deux choses ; tout d’abord c’est la manière dont l’œuvre de la légende s’est assagi, conservant une vision bien personnelle mais tellement universelle sur certains aspects, proposant des films et des héros qui s’interrogent sur leur place, leur actes et leur Monde, mais dorénavant, la fougue du message est souvent plus présente que celle à l’écran. Puis la seconde chose qui semble s’imposer, c’est ce lien avec l’un des ces chefs d’œuvre précédent, « Gran Torino » qui avait cette vision de l’américain vieillissant se confrontant à un pays qu’il ne reconnaît plus, sauf que cette fois ci la candeur est beaucoup plus présente, la simplicité plus importante, et la hargne qui se veut plus philosophique avec le temps, mais quoiqu’il advienne, comment ne pas reconnaître la force et l’audace de ce bonhomme qui malgré plus de 70 ans de carrière et une légende qui le rend immortel, et cette capacité à tenir d’une main (et d’une vision) de fer ce qu’il veut dire et surtout de la façon dont il souhaite l’exprimer, et là-dessus C. EASTWOOD reste impressionnant.