Un bon Cint Eastwood, ça fait plaisir de le voir devant la caméra. D’autant qu’il avait souvent le sourire. Un personnage relativement léger, assez rare me semble-t-il dans l’énorme galerie de personnages interprétés par le réalisateur. Avec un langage politiquement incorrect pour les uns, mais tout simplement naturel pour moi, collant parfaitement à son personnage. Ah ces fameuses précautions de langages ! Ah si Coluche était encore de ce monde, se serait-il compromis pour rentrer dans le rang ? Aurait-il pris des gants ? Rien ne me gêne dans l’art et encore moins quand c’est cohérent, entendez en rapport avec un personnage. Revenons à «La mule » : un film deux-en-un : amusant et émouvant. Au-delà de la thématique de la drogue, des cartels, pour la partie amusante, Clint Eastwood s’amuse avec le langage des nouvelles technologies comme l’utilisation des portables ; et pour la partie émouvante, il s’emploie à voir le temps qui défile, ce fameux temps qu’on devrait acheter comme l’évoque son personnage pour passer plus de temps avec sa famille. Un paradoxe, car d’un côté il se raille du numérique qui raccourcit le temps et les distances ; il lui préfère un contact physique face à face, une bonne poignée de main à un numérique impersonnel. Pourtant, ce numérique lui aurait permis de préserver ce temps gaspillé par son égoïsme en prenant le temps de communiquer, pour ne pas perdre le fil qui le liait à sa famille, ce serait déjà ça. Ainsi, le voilà à réaliser très tardivement que ce temps qu’il n’a pas su ou voulu donner à son entourage et plus particulièrement à sa fille lui manque soudainement. Un film où son personnage ne cherche pas d’excuse face aux conséquences de ses actes, qui, dans un premier temps, étaient naïfs et, dans un deuxième temps, conscients. Il plaide coupable au moment où il s’était engagé auprès de sa fille. A croire que plaider coupable ne fait pas seulement référence au réalisateur, républicain dans l’âme qui se veut objectif, mais pourrait paraître être un alibi ou un moyen pour échapper ou retarder ce moment qu’il avait promis à sa famille, une parole de plus qu’il ne tiendra pas ! Je plaide coupable pour mon mauvais esprit ; et si c'était tout simplement pour protéger sa famille !? En tout cas, il fait un heureux : lui, parce qu'il retrouve "ses fleurs". Bref, un bon Clint Eastwood. La clé de la réussite ? Qu’il joue ce qu’il réalise ! Le dernier en date : « Gran Torino » même si j’ai aimé son « Sully ». Ça remonte.