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jarvi
23 critiques
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2,0
Publiée le 5 septembre 2024
Vu le 4 septembre 2024 à la Cinémathèque française. Le film, qui n'est pas sans qualités, est accablant par l'utilisation le plus souvent déplorable de quelques "tubes" de l'immense LvB, qui subissent des arrangements abusifs, ainsi un mouvement de sonate devient, contre toute logique, une pièce d'orchestre, dans la scène "pathétique" où Beethoven improvise au piano pour consoler une mère qui vient de perdre sa petite fille. Le scénario est un empilement de scènes improbables et larmoyantes.
Le gros point fort du film de Gance est la séquence de la surdité de Beethoven : le montage est crédible et poétique malgré la gravité du fait. Le son apporte par contre des problèmes, vu qu'il en est à ses débuts au cinéma.
Quel cinéaste français pouvait mieux que Abel Gance donner une représentation de la vie de Beethoven ? Je ne vois pas. Le souffle legendaire du cinéaste est passé même sans doute d'une façon excessive,non pas excessive sur l'esprit de cette histoire mais sur les nombreux épisodes montrant le musicien si malheureux et si pauvre. Abel Gance ne se raconte pas tellement sa mise en scène est forte. A chaque séquence, il y a toujours quelque chose de plus que l'indispensable pour nous en mettre plein la vue. Mais, comme c'est fort beau la plupart du temps,nous n'allons pas nous plaindre. C'est un paradoxe que ces remplissages, car contrairement aux romans ou il faut remplir une page vierge;au cinéma il faut débarrasser le champ de la caméra que tout ce qu'il y a en trop. Inutile de dire quelle place la musique de Beethoven tient dans ce film et quels magnifiques montages Gance à réalisé...C'est absolument à ne pas rater. Sur le plan sentimental,il y a plus de choses à dire car si Juliette Guicciardi a bien été l'inspiratrice de la ''sonate au clair de lune'' elle ne fut sûrement pas celle de ''la lettre à l'immortelle bien aimée'' et lui attribuer cet honneur est une offense à l'histoire. L' « immortelle bien aimée » restera une des passions de ce surhomme qui n'en manqua pas. Jany Holt, ici, se fait voler la vedette par Anne Ducaux et ce fut pour moi une surprise que l'étonnante héroïne de ''l'alibi '' passe autant inaperçue. Parmi toutes les géniales trouvailles audiovisuelles de ce film rare,je garderai les images du moulin en mémoire ...Il restera pour moi le moulin du cinéma.
En dehors du fait qu'il ait été un pionnier, Abel Gance n'a pas le talent de ses ambitions, ce film le démontre encore malgré la performance d'harry Baur.
Au final, force est de reconnaitre qu'il ne se passe pas grand chose dans ce film, et pourtant, il n'est pas ennuyeux la moindre seconde, mise en scène monumentalement par Abel Gance, qui arrive ici à trouver une osmose décocertante entre les images et la musique, d'une beauté et d'une puissance incomparale. Et alors que l'on en apprend pas beaucoup sur la vie de Beethoven (on aurait peut-être aimé en savoir un peu plus) ce film reste unformidable moment de cinéma, ou la beauté des images et de la musique ne semble faire qu'une. L'étonnante sobriété d'Harry Bair ne fait d'ailleurs que renforcer cette impression. Un film remarquable.