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AMCHI
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5,0
Publiée le 16 août 2010
Histoire d'amour comme on savait le faire à une certaine époque, Le Temps d'aimer et le temps de mourir est tout simplement admirable et magnifique. Ce film sait aussi montrer la cruauté du front de l'Est et la vie d'un village allemand souffrant de la défaite imminente de l'Allemagne nazie. que dire de plus si ce n'est encore une fois combien ce film est extrêmement beau.
Très bon mélo de Douglas Sirk, qui évite les pièges de ce genre de film (scènes larmoyantes accompagnées de violons grinçants), l'actrice Liselotte Pulver se distingue par sa spontanéité et sobriété que certaines "grandes" n'ont pas toujours. La photographie Cinémascope est tout simplement parfaite...
Il fut un temps - j’étais très jeune et rempli de pseudo certitudes - où je n’aimais pas le cinéma de Douglas Sirk. Un jour pourtant, je me suis trouvé par hasard devant la diffusion de ce film à la télé et suis resté rivé sur ma chaise jusqu’à la fin, ne pouvant me détacher des méandres de cette somptueuse histoire d’amour en temps de guerre (la fin de la seconde guerre mondiale pour être plus précis). Les deux héros - interprétés avec une grande justesse par Liselotte Pulver et John Gavin - traversent ce moment crépusculaire de l’histoire mondiale en portant le poids de l’humanité et de ses tares. Plus tard, le grand John Huston tournera un film similaire, situé dans une autre grande époque de chaos (la guerre de cent ans) et au titre très voisin (Promenade avec l’amour et la mort). Mais Sirk montre là qu’il est lui aussi un grand parmi les grands. Chaque plan est pensé, exécuté de main de maître, sa direction d’acteurs est prodigieuse et la fin arrive de ce fait comme une fatalité inéluctable, désenchantée mais pas désespérée. Malgré tout, il faut continuer à croire en l’être humain, c’est le message permanent du cinéma de Douglas Sirk, dont l’œuvre est à découvrir pour ceux qui ne la connaissent pas encore.
Mise à part une lourdeur holywoodienne certaine et des visées politiques évidentes, on assiste à un film avec un scénario assez varié, bien réalisé et un peu inhabituel même s'il n'est pas sans rappeler à l'ouest rien de nouveau.
Il est essentiel de voir ce film tout d'abord parce que Liselotte Pulver et John Gavin jouent les plus grandes interprétations de leurs carrières à travers ces personnages émouvants et fort attachants, parce que les personnages secondaires sont eux aussi très consistants, parce que l'histoire d'amour est magnifique et puis tout simplement parce que c'est le plus grand film de Douglas Sirk. Le réalisateur, qui paraît loin du carcan hollywoodien, nous livre son oeuvre la plus profonde et la plus hantée. La restitution qu'il a faîte de l'époque est très impréssionnante par la rigueur de sa reconstitution et par son réalisme. Sa réalisation atteint un summun d'élégance et de subtilité qu'il n'avait jamais atteint auparavant. Vu que le film a reçu la bénédiction de l'auteur Erich Maria Remarque, y jouant même un rôle (de manière fort excellente d'ailleurs!), l'adaptation doit être aussi une grande réussite. Bref, vous l'aurez compris c'est le film d'un grand réalisateur au sommet de son art dont il s'agit et je dois reconnaître que j'ai été raremant aussi impressionné devant un film. Jean-Luc Godard avait dit que c'était la meilleure oeuvre de son réalisateur, pour une fois je suis entièrement d'accord avec lui.
Le film est tiré d'une oeuvre d'Erich Maria Remarque dont le titre est "Le temps de vivre et le temps de mourir". Que Sirk, ou les producteurs, je ne sais pas, ai transformé vivre en aimer est symptomatique. En effet, rarement l'amour aura aussi bien été montré que dans ce film : Liselotte Pulver et John Gavin, tous deux très bons, nous proposent ce qu'il y a de plus pur, de plus absolu en matière d'amour. Pour dire la vérité, je suis entré dans ce film à reculons : mon premier Sirk (Tout ce que le ciel permet) m'ayant passablement déçu. Donc, je suis là par un soir d'été, un peu embêté par des ennuis professionnels et les moustiques, et puis, et puis .... le film m'entraîne. Au début, je me dis "c'est un mélo classique, il va se passer et ceci, et cela...". Et puis, rien ne se passe comme prévu, le scénario (excellent) nous emmène quasi systématiquement là où on ne pense pas aller. Chaque plan est anéanti, remis en question, par le suivant, dans une sorte de tourbillon brillant et vertigineux. Le film est concentré sur une permission d'une vingtaine de jours, entourée au début et à la fin, de scènes de guerre. Et durant cette vingtaine de jours, c'est toute une vie qui va se jouer. A un moment un personnage secondaire dit à Gavin : "Tu as déjà dépensé 3 jours, ce qui représentent 10 ans d'une vie !". Un scénario de première bourre, des acteurs principaux irrésistibles, des acteurs secondaires excellents, et une mise en scène exceptionnelle dans sa sobriété. Combien de mouvements de caméra sublimes ? d'images magiquement surréalistes (le corbillard abandonné, le cheval qui brûle, etc...) ? d'éclairs assourdissants de beauté ? Les aficionados de ce film ne vous diront pas que c'est un chef d'oeuvre. Peut être ne s'agit il que d'un très très très beau film. Et peut-être la (pure) beauté n'est elle plus si fréquente. D'autres critiques ici : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Un début fort et émouvant qui vous hante tout au long de ce film à peine mélo! Plus fort qu'une histoire d'amour (et c'est peu de le dire!) la guerre est partout, même lointaine, absente... dans les ruines, dans les esprits. La peur aussi. Le sentiment humain! L'amour. Superbe. Laissez-vous porter et vous ne le regretterez pas.
Ecrire sur «A time to love and a time to die» (USA, 1958) de Douglas Sirk comporte deux difficultés patentes et de taille. Il s’agit d’une part de traduire la pléthore d’évènements sensoriels délivrés par le film et d’autre part de produire un texte alternatif à la critique «Des larmes et de la vitesse» écrite par Jean-Luc Godard à propos de ce film. Outrepassons-les. Cet avant-dernier long-métrage du «Prince du mélodrame» rend hommage au fils de Douglas Sirk, Klaus Detlef Sierck, icône du cinéma hitlérien, enlevé au cinéaste par le régime nazi. Le personnage de John Gavin porte en lui le souvenir de Klaus Sierck. Ce retour en arrière, bond dans le passé d’une Allemagne délétère qui inspirera grandement Fassbinder, est figuré par les trois lieux principaux du film : le champ de bataille sur lequel les cadavres pleurent dans la neige, la ville détruite sous les bombes des Alliés et la mansarde salvatrice dans laquelle les deux amants viennent se réfugier des turpitudes du monde et de l’Histoire. La sophistication infinie de Sirk, reléguant Lubitsch au rang du vulgat, atteint dans cette œuvre son apogée. La photographie de Russell Metty, toujours remarquable chez Sirk, confine en l’occurrence au génie simultanée des peintures impressionnistes et des estampes japonaises. En croisant, volontairement ou non, les esthétiques, Sirk élargit son drame aux dimensions de l’universel. Pleurer la déliquescence l’Allemagne revient à s’apitoyer sur le sort du monde. La pensée sensitive de Sirk ablue tout nationalisme restrictif pour lui préférer les largeurs de l’universel. De la part d’un homme qui a fuis le pays dont il aimait tant l’esprit pour une contrée inconnue (Hollywood), cet universalisme humaniste n’est pas anormal. «A time to love and a time to die» traverse les nappes de temps, joue entre les figures et chante le requiem d’un monde sous les décombres. Dans ce paysage, des mots jusqu’aux étreintes que s’échangent Gavin et Pulver sont des rayons d’espoir.
La séquence finale est l'une des plus belles scènes cinématographiques jamais tournée. Le film regorge de scènes magnifiques et qui sont du pur cinéma. Un film qui vieillit bien. Quel plaisir de revoir sur grand écran ce somptueux cinémascope et ces acteurs merveilleux.
Mélo chronologique dans lequel les héros voient chacun de leurs souhaits réalisés malgré une situation de guerre et/ou difficile: D'aucuns pourront donc préférer des histoires + complexes...
Ce film est adapté du roman de Erich Maria Remarque : Le Temps de vivre et Le Temps de mourir; D.Sirk tenait vraiment à en modifier le titre pour rendre encore plus indissociable l'amour et la mort, et l'on pense à la sublime musique de Wagner : Prélude à la mort d'Yseult, un des plus beaux morceaux dédié à l'amour éternel et impossible. Certes il s'agit d'un film de guerre, mais filmé avec l'intensité et la beauté d'un mélodrame,l'histoire d'amour étant d'autant plus forte qu'elle se situe dans un décor en ruines,et si dénonciation du nazisme il y a, elle doit céder la place à l'histoire entre Ernst ce jeune Allemand ,généreux et idéaliste, qu'incarne à merveille John Gavin, et Elisabeth, extraordinaire Liselotte Pulver, si touchante et si vraie dans le rôle !"Seules les choses condamnées peuvent être si douloureusement tendres" déclarait D.Sirk, filmant les 2 amants dans les ruines... Un film magnifique dont la dernière scène, poignante,semble hantée par ce que le réalisateur imaginait être les dernières semaines de son fils, et qui pour nous, reste inoubliable !...
Douglas Sirk à son meilleur, cela vous donne le gratin du mélo Hollywoodien : "Le Temps d'aimer et de mourir" ne déroge pas à la règle. Se placer du côté allemand montre dès le départ l'intention d'innover de son réalisateur, d'autant plus que l'ensemble n'est jamais complaisant, et montre bien au contraire un côté très humain, presque désenchanté de ces soldats qui sont en réalité similaires à de nombreux égards à leurs adversaires. Mais là n'est pas le principal intérêt de l'oeuvre, qui nous offre une magnifique histoire d'amour, tout en retenue, et dont l'évolution est toujours juste et crédible, sans jamais tomber dans la facilité, si bien que de l'ensemble se dégage sytématiquement une émotion discrète, mais bien réelle. Mais on ne pourra aussi être qu'admiratif du travail de Sirk, tant les couleurs, l'atmosphère, le désenchantement d'une époque sont remarquablement montrés, et cela jusqu'au bouleversant final. Un chef d'oeuvre? c'est bien possible...
Le dvd vient de sortir...Cela n'avait que trop duré.Quel beau film ,difficile de faire mieux avec un pareil sujet...18 jours d'angoisse mais aussi d'amour parfait.Tout le bonheur de s'aimer entre un homme et une femme est montré magnifiquement dans les pires circonstances. Tous les grands sujets sentimentaux(excepté l'homosexualité) sont abordés et définitivements expliqués.En plus, à ma connaissance personne n'à mieux parlé de Dieu qu'Eric Maria Remarque lui-même devant un juif et un athée. Ce film devrait être montré à tous les adultes de moins de 25 ans;il me parait exemplaire sous toutes ses facettes et les discussions qui en resultent sont extrémement enrichissantes.Sans oublier l'art cinématographique qui y est indistutablement présent.A revoir réguliérement.