Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
steevevo
8 abonnés
520 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 10 novembre 2019
Un début fort et émouvant qui vous hante tout au long de ce film à peine mélo! Plus fort qu'une histoire d'amour (et c'est peu de le dire!) la guerre est partout, même lointaine, absente... dans les ruines, dans les esprits. La peur aussi. Le sentiment humain! L'amour. Superbe. Laissez-vous porter et vous ne le regretterez pas.
Mélo chronologique dans lequel les héros voient chacun de leurs souhaits réalisés malgré une situation de guerre et/ou difficile: D'aucuns pourront donc préférer des histoires + complexes...
En suivant la permission d'un jeune allemand désabusé après deux années de combats se dessine le portrait contrasté d'un pays contraint de se confronter à son inquiétant futur par la perspective de l'inéluctable défaite à venir. Alors que se croisent nazis, résistants, simples citoyens ou soldats entre déni et honte, l'histoire glisse du film de guerre au mélodrame via une touchante romance qui rappelle la force et les illusions de l'Amour. Soutenue par un harmonieux couple de cinéma, la mise en scène efficace, réfléchie, explicite, évite les écueils du genre que sont didactisme, mièvrerie et pathos (malgré la lancinante musique). Mais au-delà du récit même, cette intrigue est d'abord celle d'un père, Douglas Sirk, qui fantasme les derniers jours d'un fils disparu, couvrant de son ombre chagrine l'enjeu de l'oeuvre, entre espoir chimérique et mélancolie souffrante. Où réalité et fiction se lient dans une ultime tentative désabusée d'orner de douceur un destin funeste... Bouleversant.
Annoncé de façon dithyrambique sur Arte, on s’est laissé prendre. Déception, à l’arrivée.
Aborder le sujet de la 2ème guerre coté allemand sur le front russe et dans les villes sous les bombes en 44, voilà une approche originale, sur la base d’un livre de E. M. Remarque, auteur pacifiste reconnu, et qui d’ailleurs joue un petit rôle d’un résistant de l’intérieur.
Mais D. Sirk n’a pas su sortir de son environnement hollywoodien , et son film a vieilli avec lui. Décors de guerre pas réalistes, héros bien propres sur eux au milieu des bombes, clichés sur le copain lycée devenu chefaillon nazi débauché, tout y passe et nous laisse sur le bord d’un chemin que nous aurions volontiers suivi. TV1 - février 2022
Film à l'eau de rose sur un Allemand Nazi revenu dans son pays et tombant amoureux et, forcément, ne voulant pas retourner au front en Russie. Un point de vue étonnant rappelant un point de vue humain et avec un fin boostant un peu le film. J'ai beaucoup aimé la qualité de la colorisation et la musique accompagnant tout le film (on se croirait dans Benhur, lol). Pour l'histoire, elle traîne beaucoup... 3/5
Même si la réalisation est aujourd'hui dépassée, le sujet du film et la façon de présenter le côté allemand pendant la seconde guerre mondiale est très intéressant et nous montre, s'il était encore nécessaire de nous le prouver, à quel point les guerres sont inutiles, et combien elles font des victimes physiques mais aussi morales dans les deux camps. Une rare exploration de cet aspect des belligérants germaniques. A voir ou revoir...
(...)Là où le film atteint une dimension qui dépasse le cinéma pour Sirk, c'est quand il a la lumineuse idée de donner le rôle du professeur Pohlmann à l'écrivain qu'il adapte, Erich Maria Remarque. Tout comme le personnage du livre (et du film), Remarque fût persécuté durant la guerre par le régime nazi et ses oeuvres furent interdites (notamment sa plus célèbre "A l'Ouest, rien de nouveau"). Douglas Sirk lui donne là l'occasion d'une revanche éclatante et son rôle donne les clés de la morale finale du film. il s'agissait d'une des premières fois où un écrivain apparaissait dans un film un film adapté de son propre roman. Autre apparition qui régalera les cinéphiles, c'est celle de Klaus Kinski. En voyant son nom au générique, j'ai guetté tout le long du film sa scène et je n'ai pas été déçu. Lorsque Ernst va retrouver le père d'Elisabeth, il incarne l'officier SS au bureau et il nous offre un de ses fameux regards hyper flippant avec ses yeux bleus, superbement mis en valeur dans ce plan par la magnifique lumière de la scène. Une des meilleures scènes du film. D'un point de vue formel justement, on est devant du très niveau. Cadres somptueux, couleurs magnifiques, mouvements délicats, jeux d'ombres bref tout un arsenal qui nous fait ressentir l'émotion avec beaucoup de force. Si le film ne compte aucune scène d'action à proprement parler, il n'en reste pas moins très spectaculaire avec ces scènes où le héros déambule dans la ville en ruines et que les bombes pleuvent autour, détruisant tout ce qui nous donne des plans impressionnants. La peur, le danger, on ressent tout cela à la perfection et l'on vibre vraiment avec eux. C'est beau, émouvant sans être mielleux, passionnant d'un point de vue philosophique et pour peu que l'on se laisse pénétrer par l'atmosphère et le rythme du film, on en ressort bouleversé. A lire sur
Il n'y a pas que les occupés qui ont souffert pendant la seconde guerre mondiale. Ce film nous raconte une histoire simple d'un soldat allemand en permission. Il rencontre la fille dont le père, médecin, a été déporté en camp de concentration et en tombe amoureux. Lui-même ne sait pas si ses parents ont pu se réfugier quelque part avant que leur maison ne soit détruite sous les bombes. La force de cette œuvre, c'est qu'elle nous montre les deux côtés de l'humain tout cela dans un contexte anxiogène où chacun essaye de survivre voire d'aimer.
Se plaçant du côté des Allemands, Sirk donne une vision à la fois humaniste et angoissée de la 2nde guerre mondiale, que ce soit sur le front russe ou en Allemagne, où retourne en permission un jeune soldat. Tout l'univers mélodramatique du cinéaste est magnifié par l'utilisation des couleurs, ici en teintes essentiellement sombres, une des rares exceptions étant la vaste demeure immaculée du chef de district où tous les excès sont permis.
L’un des plus beaux mélos de Sirk, l’un des plus sombres aussi. Le film manque parfois un peu d’un fil directeur, mais c’est que ce fil est la guerre elle-même et ses effets dévastateurs, au front comme à l’arrière. Sirk ne lésine pas sur les moyens et réussit à sublimer les bombardements et les ruines sans tomber dans l’indécence d’occulter l’horreur qu’ils représentent. Avec tout l’artifice qui caractérise son cinéma, il parvient quand même à offrir l’une des représentations les plus saisissantes de la guerre que j’aie pu voir sur un écran. Et il effleure au passage le concept de banalité du mal, 5 ans avant Hannah Arendt (même si c’est sûrement plutôt à mettre au crédit du roman d’Erich Maria Remarque qui est adapté ici).
Un grand film, réalisé par Douglas Sirk, appelé de manière courante le maître du mélodrame Hollywoodien. Voilà un film personnel, touchant et ambitieux; peut être pas original ce qui en serait l'unique faiblesse. Une chose est sûre en tous cas : le film nous séduit totalement. Cette manière d'exercer tout au long de celui-ci un contraste entre l'amour et la guerre, qui est bien plus fort qu'un contraste entre la vie et la mort, est admirable. "Faut-il aimer pour vivre ou vivre pour aimer?" voilà la question qui semble donner tout son sens au film. Pour commencer notre analyse, observons la mise en scène. Les plans sont beaux et intéressants. Il y a peu de gros plans ce qui peut être surprenant dans un film de Douglas Sirk, dont les oeuvres sont de manière générale très orientées vers l'abstraction lyrique. L'abstraction lyrique prend dans ce film une autre forme, avec notamment beaucoup de plans américains et un usage des couleurs particulier ce qui permet de rendre particulièrement émouvants les personnages ou les lieux. Concernant les acteurs, ils sont très bons et surtout très bien dirigés. Les personnages, quoique de nature plutôt banale, s'avèrent attachants et même intéressants et cela est du davantage aux acteurs qu'au scénario. La gestion du mouvement est de bonne qualité, ce qui permet la création d'ambiances mais également l'émotion. Il y a quelques très beaux mouvements de caméra dans le film, qui possèdent tous une utilité particulière. Godard, dans une critique devenue célèbre, soulignait la présence indéniable de Sirk dans le film. Selon Godard, tout l'intérêt du film réside dans la manière dont Sirk accompagne chaque mouvement de ses personnages ou de la caméra. La mise en scène est donc excellente parce qu'elle est personnelle et donc unique. Un grand film américain tel qu'on les apprécie. A voir pour tous, cinéphile ou non.
Peu importe la nationalité de l’individu portant l’uniforme, ses souffrances sont les mêmes. Que ce soit dans la steppe sous les ruines ou accablé par la propagande le soldat qu’il soit vert de gris ou autre subit toujours les horreurs d’un conflit en répandant en fonction des contextes sa sensibilité ou ses angoisses.
Incluant séquentiellement selon les sites les horreurs de la guerre et le repos temporaire d’un guerrier récupéré par les sens le temps d’une permission ce magnifique opus romanesque délivre une panoplie dialectique assez complète sur toutes les perceptions nécessaires à deux climats particuliers. La guerre et les sentiments.
Douglas Sirk est un grand monsieur. Aidé considérablement par le support papier du roman de Erich Maria Remarque cette œuvre somptueuse est une fresque émotionnelle mélodramatique exceptionnelle extirpant de nos profondeurs des sensations de plus en plus recluses suite à nos climats couillus mettant aux placards nos potentiels de midinettes.
Jouons le jeu devant cette vitrine luxueuse, un peu naïve mais tellement efficace dont la finalité impitoyable s’élabore tout le long d’un parcours fait de glaces, de plaisanteries de sapeurs, d’alertes et de passions éphémères grisant un soldat en alternance.
Un très grand film sur une boulimie passionnelle accumulée par un sursitaire que le destin laisse souffler quelques instants en lui offrant avant de l’emporter un morceau de bravoure suite à une condition enfin perçue.
Il ne faut pas s’arrêter au scénario conventionnel du film (et du roman d'Erich Maria REMARQUE : l’histoire d’amour entre Ernst Graeber (John Gavin, 27 ans), soldat sur le front germano-russe, qui obtient, pendant l’hiver 1944, une permission de 3 semaines et Elisabeth Kruse (Lilo PULVER, Suissesse de 29 ans), fille de son médecin de famille. D’autant que, pour des raisons de convention, les dialogues des Allemands sont en anglais (seuls les Russes parlent leur langue), production américaine Universal oblige. C’est avant tout une description de la fin de la seconde guerre mondiale (tournée 12 ans après), vue du côté allemand [l’écrivain Erich Maria Remarque l’avait déjà fait pour la 1ère guerre mondiale avec « A l’ouest rien de nouveau » (1929), son 2e roman à 31 ans et adapté au cinéma en 1930 par Lewis Milestone] : maisons détruites (celle d’Ernst) par les bombardements américains, arrestation d’opposants (père d’Elisabeth), surveillance de la population par des partisans nazis (qui n’auront pas de problèmes pour se reconvertir et se mettre au service de la Stasi lors de l’occupation soviétique), train de vie luxueux mené par les chefs nazis (dont un ami d’enfance d’Ernst, devenu chef de district et qui en profite pour régler ses comptes avec son ancien professeur Pohlmann) alors la majorité de la population n’y croie plus et attend la défaite (plus personne ne fait le salut hitlérien). C’est aussi une dénonciation de l’absurdité et cruauté de la guerre (exécutions arbitraires de civils notamment), toujours d’actualité malheureusement. Une part autobiographique est vraisemblable, vu que Douglas Sirk, ayant quitté l’Allemagne en 1937, a eu un fils, Klaus, avec sa première femme (partisane nazie) et qu’il est mort sur le front russe en 1944. Enfin, on retrouve les caractéristiques des mélodrames de Sirk : le CinémaScope [procédé inventé en 1926 par le français Henri Chrétien (1879-1956) qui comprime l’image lors de la prise de vues (anamorphose) et qui l’étire, de façon panoramique, lors de la projection] succédant au Technicolor, son directeur de la photographie, Russel MUTTY (8e collaboration sur 9) et le recours pour la musique, non pas à Franck Skinner mais à Miklós RÓZSA (3 Oscar en 1946, 1948 et 1960). Cerises sur le gâteau : l’écrivain Erich Maria Remarque (60 ans) joue le professeur Pohlmann et Klaus KINSKI (32 ans), un lieutenant de la Gestapo.