Genre cinématographique ayant le vent en poupe depuis le triomphe de "Bohemian Rhapsody" en 2018, le biopic musical connaît une nouvelle déclinaison avec ce "Respect" dû à celle qui fut proclamée Reine de la soul , Aretha Franklin.
L’occasion pour Jennifer Hudson, déjà auréolée d’un oscar en 2007 pour "Dreamgirls", de confirmer ses fabuleux talents d’actrice et surtout d’incroyable chanteuse, car ici rien n’est fake, c’est bien elle qui donne de la voix et tout son être à l’incarnation d’Aretha Franklin. Celle-ci, qui était associée au projet avant son décès survenu en 2018, avait d’ailleurs choisie tout spécialement la jeune femme pour l’interpréter. Le reste du casting du film n’est pas en reste, porté par une belle brochette d’excellents acteurs, chanteurs et musiciens.
Dans les points positifs, il est aussi à noter la très minutieuse reconstitution des décors, vêtements, ambiance des années 60 et 70. Le bond dans le temps est parfaitement réussi.
Là où le bel édifice s’écroule, malheureusement, c’est au niveau du scenario. Si le film suit la structure habituelle des success story : ascension/chute/rédemption, l’ensemble manque cruellement d’énergie (un comble lorsqu’on parle de la Reine de la soul, désolée mais à choisir je préfère retourner voir la vraie Aretha chanter Think dans les "Blues Brothers"), est beaucoup trop lacrymal par moments, et même, sur certaines longueurs, ennuyeux.
Le pire étant qu’en définitive, on ne nous propose qu’un demi biopic.
L’histoire s’arrête en 1972, nous privant tout de même de pas moins des 46 autres années de sa carrière, dont la chanteuse n’avait pas à rougir non plus. Le reste se trouve résumé en quelques phrases apparaissant à l’écran, une prestation de la véritable Aretha face au couple Obama, et quelques photos d’archive défilant pendant le générique de fin,
nous laissant sur une sensation d’inachevé.
C’est dommage, mais ce bel hommage à une si grande dame méritait mieux.