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    La Fille au bracelet
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    687 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 février 2020
    Nous sommes en présence d’un doute. Nous ne savons pas et ne saurons jamais. Des signes à décrypter, les traits d'un visage à interpréter. Pourquoi ne répond-elle pas ? Qu’aurais-je dit à sa place ? La Fille au bracelet confronte le spectateur à ses préjugés, à ses propres convictions qui s’effritent et s’évaporent avant de renaître brutalement lorsque claque un mot, lorsque règne le silence qu’il s’efforce de traduire, en vain. Le réalisateur réussit pleinement à nous immerger dans ce microcosme juridique aussi étouffant que passionnant, et c’est dans ce tribunal que se reconstruit, par fragments détachés et focalisés, les quelques mois révélateurs d’une vie détruite, de vies détruites et que la sentence ne pourra pas sauver. Des images défilent, des extraits vidéo aussi, les dépositions sous serment ou non se succèdent : c’est un tournoi figé dans les procédures, encadré par la joute verbale de femmes en robe noire. La très grande intelligence du film est de penser le tribunal comme un miroir qui déforme les traits de celle que l’on croyait connaître, de celle qui vit sous le même toit, y a vécu pendant vingt ans, mais dont on ignore tant de choses. Se rejoue ici le rapport disharmonieux – pour ne pas dire polyphonique – entre les générations dont la plus âgée projette ses codes moraux sur celle qui, visiblement, s’en éloigne de façon perverse, malsaine et diabolique. Derrière la vitre, un visage impassible. Une étrangère comme Camus aurait pu en écrire. Face à elle, le parti civil. Tribunal terrestre où semble se disputer le droit d’une âme à recouvrer sa liberté ou à brûler à jamais de ses fautes – fautes qui sont les mœurs soumises à l’interprétation adverse. La Fille au bracelet porte un regard fort juste sur l’écart qui sépare la jeune génération, sa manière d’agir, d’interagir et d’aimer, qui la marginalise. À travers le corps de Lise, c’est toute une jeunesse qui est sur le banc des accusés et qui subit les conséquences d’actions qu’elle pensait fortuites. Les paroles jeunes sont sans filtre, leur naturel trahit des actes qui sont naturels pour eux, qui vont de soi. En creux, donc, se discute la liberté sexuelle, acquis du siècle précédent mais qui semble plus facile à inscrire dans la Loi qu’à appliquer et qu’à respecter. Et cette légitimité du doute qui triomphe maintient jusqu’au bout l’indétermination. Coupable ou innocente ? Hétérosexuelle ou lesbienne ? Femme libérée ou fille facile ? Libre avant tout. Et peut-être tellement libre que… On ne sait pas. Dans le sillage du dernier film de Rebecca Zlotowski, le film de Stéphane Demoustier s’empare de la réflexion sur l’image de la femme contemporaine en la déplaçant d’un cadre estival – d’ailleurs présent au début du long métrage – à la salle d’un tribunal. Comme un prolongement. La fille a un bracelet. Celui de son amie disparue. Elle seule en connaît la signification. Nous suspendons notre jugement. Sauf à l’égard du film de Stéphane Demoustier, très très grand film porté par de très très bons acteurs, Melissa Guers en tête.
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 janvier 2020
    Alors, Lise est-elle innocente ou coupable, cette adolescente de 16 ans, jugée 2 années après l'assassinat de sa meilleure amie ? Quand Mélissa, Guers, qui joue le rôle de la jeune accusée, a posé la question à son metteur en scène, Stéphane Demoustier, ce dernier lui a répondu que c'était à elle de décider et de garder son choix secret. La fille au bracelet, malgré son titre, ne raconte pas la vie d'une jeune femme en attente de son passage au tribunal mais bel et bien son procès, tourné d'une manière sobre et intense, sans cesser de se poser la question de la culpabilité ou non de Lise, avec des arguments à charge mais en gardant le plus de neutralité possible pour ne pas influencer le verdict que chaque spectateur sera nécessairement amené à délivrer in fine, en son âme et conscience. Les scènes de procès occupent donc la majeure partie du film, en cherchant l'authenticité et sans aucun effet spectaculaire. C'est louable mais la mise en scène de Demoustier manque tout de même de dynamisme et se rapproche plus d'un Cayatte que d'un Lumet, pour citer deux références parmi d'autres. Inspiré par un film argentin récent, Acusada, La fille au bracelet s'intéresse aussi à l'univers familial pris dans une tourmente judiciaire et à l'incompréhension entre des parents qui découvrent que leur fille est très différente de celle qu'ils croyaient connaître. Ce n'est pas pour autant la condamnation d'une nouvelle génération dont la liberté de mœurs demeure incompréhensible pour celles qui les a précédé mais un constat que le fossé existe et n'est pas facile à combler. Dans son premier rôle, Mélissa Guers joue à la perfection l'insensibilité et même la passivité qui fait d'elle une énigme. Alors, Lise est-elle innocente ou coupable ? La réponse est dans le dénouement de La fille au bracelet. Ou peut-être pas.
    Hugo C.
    Hugo C.

    6 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 janvier 2022
    PRIX DE L'INTERPRÉTATION (Melissa Guers) du Jury Jeune du festival de Muret:

    Bravo au Réalisateur Stéphane Demoustier pour ce film de procès très réussi, oppressant du début à la fin, maintenant un rythme parfait. Interprétation des acteurs parfaite (Clara Mastroianni, Anaïs Demoustier, Annie Mercier...) et surtout Melissa Guers qui incarne le personnage principal pour la première fois au grand écran, elle nous captive tout le film, sans savoir si elle est coupable ou innocente. Bravo
    Point très intéressant sur les couleurs/décors/tenues où tout le monde est habillé en vêtements sombre, voitures noires, tribunal noir sauf le petit frère de la famille qui apporte joie et espoir avec ses couleurs et son énergie (et qui joue aussi un rôle intéressant pour le couteau #nospoil)
    Mais aussi cette avocate de la défense (âgée) qui raisonne comme une jeune personne, incarnée par Annie Mercier qui n'a pas besoin de micro dans la salle d'instance pour se faire entendre s'opposant à l'autre avocate (jeune) jouée par Anaïs D. qui elle raisonne par de vieux principes et ne comprend pas cette jeunesse...
    Tout les éléments sont réunis, B.O. parfaite (toujours dans le stress); réalisation et mise en scène originale et réussie; dialogues bien écrits...
    Bref, foncez voir "La fille au bracelet" de Stephane Demoustier au cinema le 5 février.
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