Avec le recul, il faut lui reconnaître quelques qualités à « Mais vous êtes fous ». Sur un sujet archi-rebattu (la drogue), le regard est un peu plus original, abordant la question à travers une situation assez dingue (la « transmission » de drogue par une tierce personne et non par consommation), ce qui amène une poignée de scènes intéressantes, notamment via cette situation pour ce couple si fusionnel avant le drame. Malheureusement, c'est loin d'être assez pour me séduire. D'abord, commencer son film à fond les manettes avec du rap et continuer à le faire de temps à autre, c'est à mon sens une faute de goût limite impardonnable. Je sais que c'est très à la mode de foutre ce genre de musique à tort et à travers, même lorsque c'est totalement hors-sujet, mais je commence à en avoir ras-le-bol : sans doute est-ce dans une logique « public jeune », me concernant, c'est juste la musique la plus clivante au monde, pour ne pas écrire la plus désagréable à écouter. Cela peut paraître bête, mais ça m'a vraiment mis dans de mauvaises conditions pour la suite et ne me suis senti que rarement concerné. Certes, les personnages sont relativement crédibles et plutôt bien joués, notamment chez les seconds rôles où Audrey Diwan s'est offerte une belle brochette de talents, reste que niveau intérêt, hormis ce que j'ai évoqué précédemment, il n'y a vraiment pas grand-chose à se mettre sous la dent. Je n'ai presque jamais été ému, pas vraiment sensible à cette histoire traitée sans réelle ampleur et vite exsangue, donnant pas mal l'impression de se répéter, notamment dans une dernière partie pas loin d'être assommante par moments. Je ne doute pas de la sincérité de la néo-réalisatrice, que j'appréciais à une époque pour ses excellentes critiques cinéma, mais dans ce nouveau job, je suis dubitatif. Une histoire vraie dont la démarche aurait pu être intéressante si elle avait été abordée avec nettement moins de redondances et de banalités. Heureusement, celle-ci s'éclaire dans le dernier tiers, notamment à travers une conclusion assez jolie, comme tout ce qui l'amène précédemment, faisant pour le coup preuve de cœur et se montrant très pertinente, sans que l'on ait à juger qui que ce soit dans
ce choix douloureux, évitant qui plus est le « happy end » aussi facile qu'attendu
. Comme quoi, nos efforts auront été récompensés, en espérant que la jolie Audrey saura aussi bien commencer son prochain long-métrage qu'elle n'a su conclure celui-ci.