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Un visiteur
2,5
Publiée le 3 octobre 2008
Bunuel reprend ces thêmes habituels au travers d'un docteur qui transgresse les règles de la société pour assouvir sa passion et ces convictions. De belle images et une île corse où il n'est pas question de grands espaces au contraire elle va servir de caution à l'atmosphère de huis clos du film. Il manque tout de même au film une véritable intensité.
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2,5
Publiée le 2 avril 2009
L'amour fou, valeur sacrèe selon Bunuel...Dix ans avant de retrouver Georges Marchal dans "Belle de jour", le cinèaste Luis Bunuel greffe ses obsessions et lui confie ici le rôle d'un mèdecin rèvoltè contre les tabous de la sociètè! Illustrant l'opposition entre morale personnelle et conventions sociales, ce personnage, en rupture avec les notables d'une ville de la côte corse, protège le meurtrier d'un riche propriètaire et vit une passion adultère! Pas un grand Bunuel mais la patte du cinèaste est belle et bien là avec le Christ en poteau tèlègraphique, l'âne maltraitè (rien à voir avec celui de Bresson) ou une fillette violèe par son grand-père! Le film est ègalement intèressant grâce au couple Lucia Bosè-Georges Marchal et au physique tourmentè de Gianni Esposito...
A la première vision « Cela s’appelle l’aurore » surprend les fans de Luis Buñuel par son académisme. Les ruelles de la ville (Bastia ?) une utilisation très contrastée du noir et blanc et une galerie de bourgeois médiocres, égoïstes et inhumains peuvent faire penser à du Duvivier, sans la noirceur assumé, ni l’intensité étouffante. Sauf que le peuple est bon. Ces gens que soigne le médecin sont des pauvres, drapés dans leur dignité et leur honneur, car c’est tout ce que les puissants ont bien voulu leur laisser. Dans une galerie de monstre qui va du grand patron et son laquais, du beau père cynique et de la femme qui aspire avant tout à réintégrer son l’univers de la haute bourgeoisie niçoise. Il faut au moins une deuxième vision pour s’apercevoir qu’Angela au prénom trompeur, ne dépare la galerie, loin de là. Mais le plus ignoble étant sans doute le commissaire. Parfait faux cul, qui dans son bureau placarde le christ de Dali, règlement de compte au passage du cinéaste (qui se ressemble s’assemble). Quelques piques comme le dialogue de Claudel tourné en dérision, la lâcheté du prêtre et le tableau iconoclaste du Christ ne suffiraient pas à casser le côté convenu de ce récit. Mais il y a la vengeance de la victime d’une abomination sociale et l’histoire d’amour à contre courant de toute bienséance sociétale. Dès le premier plan où elle apparaît, Lucia Bosè illumine l’écran. Et de comprendre pourquoi elle tapa dans l’œil de Visconti et ensorcela Michelangelo Antonioni, puis Luis Miguel Dominguín. L’aurore c’est elle.
Un très bon film bien joué. Un scénario intéressant une intrigue crédible et bien faite. De vrais personnages avec du caractère. Un noir et blanc magnifique bien cadré et des regards qui disent tout.
Un film très classique pour Buñuel, où l'on retrouve néanmoins quelques touches originales (le tableau avec les yeux crevés...) et un casting de qualité (l'émouvante Lucia Bosè, le jeune Julien Bertheau, qui deviendra un habitué des dernières œuvres du cinéaste). Les sujets abordés pouvaient déranger à l'époque (l'adultère, l'intégrité, le pardon au meurtrier du patron tyrannique...) et sont traités de façon humaine et sans parti pris.
Un mélodrame de Luis Bunuel ne peut pas être, a priori, un mélo ordinaire. Et pourtant, ce drame provincial, insulaire même, semble issu d'une mauvaise littérature, sentiment auquel l'étonnant académisme de la réalisation de Bunuel n'est probablement pas étranger. Certes la thématique anti-bourgeoise du sujet est bunuelienne, mais son expression, sa mise en scène, parfois symboliques, le plus souvent prosaïques, n'ont qu'un lointain rapport avec le style et l'imagination surréalistes, l'ironie satirique qu'on aime chez Bunuel. L'histoire de ce médecin qu'interprète Georges Marchal est parfois franchement pesante, entre emphase, moralisme est caricature. Contre les intérêts et prérogatives de sa classe sociale -et cette posture, comme une prise de conscience, explique peut-être le titre du film- Valério fait le choix de la justice et de la défense de l'opprimé, spoiler: allant jusqu'à répudier son épouse et à protéger un assassin (de quoi heurter la morale de l'époque!). Cette bourgeoisie malfaisante dont Valério tente de réfréner l'omnipotence a ici les traits d'un patron cynique et impitoyable, indifférent aux faibles. Le film aboutit à un propos politique digne de la lutte des classes, dans une façon qui est davantage celle de la parole que de l'expression artistique propre aux surréalistes notamment. Il s'appuie sur des personnages plutôt communs, généralement mal joués et dirigés superficiellement. Décevant.
Voici un film français de Bunuel qui reprend, je pense, les thèmes chers au réalisateur, la bourgeoisie face à la classe ouvrière. L'acteur principal George Marchal, que je connaissais pas ou pas vraiment, est néanmoins un monstre caché du cinéma français. L'histoire se passe en Corse où on suit un couple de bourgeois, lui docteur et elle, femme au foyer sans enfant et sans passion. Le docteur cherche à se rapprocher du peuple bien qu'il ne renie pas son statut. Et cela l'amène à se délaisser peu à peu de sa femme, et surtout lorsque se présente à lui une beauté, dont il tombe amoureux. Repoussant tout conformisme, il va non seulement s'investir pleinement dans cette nouvelle relation mais il va aussi courageusement aider un ancien compagnon, simple ouvrier, lorsque celui-ci va connaître de grosses difficultés, allant jusqu'à commettre l'irréparable. C'est une belle description de la société des années 50, dans une petite ville de province, avec une belle histoire d'amour et une intrigue policière.
«Cela sappelle laurore» (France, 1955) est un film français au milieu de la période mexicaine de Luis Bunuel. Etrange échos coïncident à lactualité de février 2007 (suicides des employés aux usines Renault), «Cela sappelle laurore», sur fond dune histoire adultérine, illustre le bafouement du prolétariat par le patronat tout puissant. Ayant pour personnage principal un médecin (Georges Marchal, le Shark de «La Mort en ce jardin» (France-Mexique, 1956) de Bunuel), le film conte la vie de cet homme sur une île close, de ses convictions et de ses amours. Passion prime, Bunuel égal à lui-même. Le noir et blanc et les nombreuses scènes nocturnes, surtout dans la seconde partie du film, appuient la noirceur de lhistoire et la passion «jusquau boutistes» des faits. Les deux fronts sur lesquels vogue le film nourrissent la richesse fondamentale de cette uvre. Car à part illustrer un tableau (néo-)réaliste, «Cela sappelle laurore» parle de ce médecin marié qui tombe amoureux dune veuve (la magnifique Lucia Bose). La volonté de Bunuel de se jouer des codes éblouit ici lorsque le couple tombe amoureux non pas lors dune situation idyllique mais au chevet dune fillette violée. Volonté de révolutionner la naïveté débile de limage de lamour au cinéma. Car, comme dans «Abismos de pasion» (Mexique, 1954), nulle nempêche la passion denivrer les êtres. Enfin «Cela sappelle laurore», titre poétique pour un film-fait, bascule la gravité de son illustration dans lironie déictique de Bunuel.
Du cinéma, du vrai, avec des détails cachés, des élipses, une histoire... Où est la vie pour Bunuel ? Du côté du classicisme du policier qui lit Claudel (les temps ont bien changé), ou de la création du médecin épris de Dali et du surréalisme ? A faire regretter le temps des détails sur les image. Mais quel est donc ce tableau qui se cache chez ce médecin, avec à nouveau des yeux crevés, par la modernité ? L'intrigue se noue progressivement, l'amour, l'honneur, l'honneur de se battre pour les pauvres, le déshonneur d'une classe possédant tout et pour qui des gens ne sont rien. Bunuel le révolutionnaire, le perfectionniste. Du cinéma qui fait plaisir. Merci ARTE !