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Kadec
118 critiques
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2,5
Publiée le 14 novembre 2020
Film qui vaut pour son ambiance asiatique mais dont le scénario, tout en étant simpliste et très lent, réussit à perdre le spectateur. Belle prouesse !
Zhou Zenong est un des petits parrains du vol de motos d’une ville de province chinoise. Lors d’une course-poursuite avec une bande rivale, il tue deux policiers. Il devient alors un fugitif dont la tête est mise à prix. Il ne laissera que la personne la plus innocente de la ville, une prostituée envoyée par un de ses complices, arrêter sa cavale pour que la récompense de sa capture revient à sa femme.
Le lac aux oies sauvages est un classique du genre du film noir. Il se déroule principalement de nuit. Le directeur de la photo est Dong Jingsong, le même qui signait les déambulations nocturnes et poétiques du Grand Voyage vers la nuit de Bi Gan. Les deux films partagent une partie de leur onirisme, mais dans le premier, la recherche était lente et rêveuse, dans le deuxième, effrénée et cauchemardesque. La signature visuelle de Dong Jingsong sont les éclaraiges colorés et notamment les néons. On a beau voir souvent ce type de lumières dans le cinéma actuel, il les renouvelle. Les policiers portant des baskets lumineuses, par exemple, passant d’une chorégraphie en groupe, dans une fête foraine nocturne, à l’identification d’un cadavre, dans l’obscurité d’un bord d’autoroute. La mise en scène est vraiment d’une grande beauté… (je suis loin d’être la seule à le dire).
Le récit est simple : un homme fuit la police et ses ennemis/rivaux. Cependant la trajectoire narrative est assez complexe, et on met un certain temps à remettre en place la chronologies des scènes. Ce qui n’a paradoxalement aucun impact sur l’intérêt du spectateur et la force du film. Les scènes sont des récits dans le récit, et certaines sont découpées de manière extrêmement brillantes. Une des première scènes, d’une extrême violence, dans une cave, se clôt d’un coup de pied qui fait exploser l’ampoule. Noir absolu, scène suivante.
Beaucoup de scènes se répondent, et vont « deux par deux ». Les deux scènes de baskets lumineuses par exemple, les deux scènes de bateau… Pour ma part, j’ai beaucoup aimé les deux scènes de « brief » durant lesquelles on découvre la carte de la ville. Dans la première, la ville est l’objet d’un partage entre voleurs de motos. Rue à rue, elles sont toutes distribuées par ordre de noblesse aux voyous, de la plus riche à la plus populaire. Dans la deuxième, ce sont les policiers qui se voient attribuer un secteur de la ville pour traquer le fugitif. J’ai adoré cette scène de commissariat, qui m’a beaucoup rappelé une scène très similaire dans Entre le ciel et l’enfer de Kurosawa (un de mes films préférés). Le chef de l’enquête nomme un quartier et le réalisateur nous le montre à l’écran tandis que la voix du policier nous le décrit. C’est à cette occasion qu’on découvre la zone de « non droit » qu’est le lac aux oies sauvages… et c’est le même procédé qui est utilisé dans les deux films.
La suite sur https://legoutducine.home.blog/2020/01/05/le-lac-aux-oies-sauvages/
ambiance glauque.. un peu apocalyptique .. fin du monde... il faut s'accrocher du début à la fin... mais on n 'est pas la pour faire du tourisme en chine...
Je n’ai pas compris le film. Bien qu’il y ait de très belles images : jeux de lumières, de couleurs... le scénario est se complique la tâche avec des scènes violentes ou sales un peu sorties de nulle part.
il ne suffit pas d'être d'un esthète, de rechercher - et de faire, certes - de belles images pour faire un bon film. J'ai eu l'impression que le but premier du réalisateur était de faire donc de magnifiques images, jouant sur les couleurs la nuit, la lumière, les contrastes, rivalisant d'inventions pour mettre en lumière l'hémoglobine, giclant de la tête décapitée d'un motard en fuite, sur un parapluie blanc qui se trouvait là, lors de la rixe finale, comme par hasard... De faire de belles images donc, puis de plaquer un scénario (très faible par ailleurs, parfois ridicule et redondant) sur les images. Je pensais que pour faire un film il fallait d'abord avoir envie de raconter une histoire... Cependant, si l'un des buts du réalisateur est de monter la Chine d'aujourd'hui, faisant aussi mal que nous avons fait en matière de drogues, malaise des jeunes, violences etc... c'est réussi. Pas une note d'espérance dans ce film. Bouh, j'ai failli partir avant la fin.
Passable comme film chinois. Mais je suis étonné que la musique de générique de fin est une adaptation de la chanson indonesienne qui s'appelle BENGAWAN SOLO. Pourquoi..? Y a-t-il une raison ? Bambang (Indonesien).
Un magnifique film noir , avec une maîtrise visuelle impressionnante qui aligne les morceaux de bravoure et les plans originaux et marquants . Il manque cependant un peu de profondeur aux personnages pour emporter totalement l'adhésion . C'est un pur chef d'oeuvre de mise en scène , à voir absolument , hélas tempéré par une faiblesse scénaristique relative . Un très bel exercice qui risque pourtant un oubli relatif assez rapide .
Une magnifique photographie à la fois brute, violente crépusculaire et onirique... Des personnages sans illusions écorchés par la dureté des conditions sociales... Une Chine méconnaissable, marginale qui survit, grouille et s'entretue dans les interstices de la Chine industrielle victorieuse.. Un acteur sublime, magnétique, mutique et justicier... Ce film aurait pu être un chef d'œuvre si il avait été mieux construit, plus rythmé, avec quelques dialogues qui nous auraient davantage attachés aux personnages...
Chef d'oeuvre de film noir, mêlant culture chinoise contemporaine étonnante (codes de l'honneur, flics incompétents, paysages urbains désolés, débauche de néons et de kitsch, bidonvilles crasseux et dédales d'échoppes sans fin...) et maîtrise parfaite d'une intrigue au départ simple comme il se doit, puis de plus en plus complexe et ambigüe... Des scènes de courses à moto incroyables, de courses-poursuites à pied rappelant "A bout de souffle" de Godard. Hommage aussi au plus bel âge du film noir hollywoodien. De très beaux acteurs, et un rôle de femme extraordinaire... A voir absolument !
Sortant du cinéma, je me disais avec ma femme que c'est pas un film facile à comprendre pour les français. En effet, en lisant les commentaires ici, je vois que soit ils n'aiment pas ce film, soit ils adorent ce film pour l'art et la mise en scène. Pour un chinois, ce film relève bcp de choses qui sont probablement très réaliste dans des petites villes/villages. Notez bien que l'histoire du film ne se passe pas dans une grande ville comme Shanghai ou Pékin. Et ainsi l'accent chinois (pas 100% mandarin), les "gang", le niveau de désordre, etc. me semble très intéressant, un peu ridicule mais aussi réaliste. Puis la façon dont le film a raconté l'histoire est aussi très intéressant, en reliant ce qui est raconté par chacun des 2 personnages principaux, et aussi le timeline du présent. Pour résumer, j'ai bien aimé ce film mais il n'est pas forcément facile à comprendre sans avoir une idée sur la situation des petites villes/villages en Chine où se passe ce film.
Un film esthétiquement étonnant avec des rebondissements inattendus et un univers jamais vu au cinéma de la part du cinéma chinois. Mieux que Parasite, célébré partout, à mon sens.