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L'AlsacienParisien
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3,5
Publiée le 30 avril 2019
"L"Adieu à la nuit" raconte la douleur, l'impuissance d'une grand-mère face à la radicalisation religieuse de son petit-fils. L'action se déroule dans une ferme dans le sud de la France, à l'abris de toute surveillance policière ou représailles quelconques, où André Téchiné dépeint une fracture générationnelle imprévue, puissante, inguérissable. C'est avant tout un récit de personnages, chacun enfermés dans ses convictions, avant d'être une retranscription sociologique et politique de ce mal qui ronge notre société de l'intérieur. On ne cherche pas à expliquer ni à comprendre les motifs d'un tel choix, tout comme on ne s'apitoie pas sur la détresse de la grand-mère. Cette neutralité des émotions apporte force, courage et détermination à ces personnages mais aussi une certaine distance au spectateur pour "digérer" un tel sujet dont l'actualité criante peut en effrayer plus d'un. Le récit se veut assez lent et long dans son développement. Mais bizarrement, ça ne sollicite pas notre ennui. On observe la prise de conscience éberluée de la grand-mère et la conviction folle et grandissante de son petit-fils qui se ferme progressivement à toute compassion ou concession. La mise en scène prend des risques, notamment dans sa représentation du djihadisme, de sa capacité à toucher la jeunesse, de la place de la femme dans leur coutume, des fichés S dans notre société et du désir profond de sacrifice pour une cause supérieure. Il y a sujet à polémiquer, certes, mais le regard du réalisateur, distancié de toute affectivité pathos, cerne avec justesse et sobriété des personnages en plein tumulte intérieur. Catherine Deneuve est très touchante dans sa lutte et Kacey Mottet-Klein, imperturbable et fort, est effrayant de justesse. Oulaya Amamra manque parfois de nuances mais les convictions extrêmes de son personnage aguichent souvent notre malaise.
André Téchiné nous offre un très beau film sur un sujet récurrent et d'actualité. Catherine Deneuve égale à elle même entourée de jeunes acteurs brillants. le tout se passe à la campagne en plein centre équestre pour informer du danger omniprésent que personne n'est à l'abri d'une radicalisation soudaine. et nous montre les dangers certains des réseaux sociaux, plaie béante du siècle nouveau.
Les films français m'ont attiré à cause de, entre autres, les films de Téchiné : J'embrasse pas, Ma saison préférée, Les roseaux sauvages, Les voleurs... étaient des films avec une certaine clarté sec et très sensibles en même temps. On a senti la tendresse vers les personnages. Cette sensibilité est toujours là, mais la clarté pas vraiment. J'aurais bien voulu comprendre pourquoi le jeune homme réagit comme il réagit, j'aurais bien aimé moins de scènes qui méandrent (sagt man das ;) ?) autour des choses et sujets. Il reste Catherine Deneuve, toujours 'earthy' dans ses films, ce qui est un plaisir.
Quand on va au cinéma depuis longtemps, difficile de ne pas avoir croisé Catherine Deneuve où vieille devenue, sa beauté lumineuse a perdu sa froideur et soi même le goût des clichés. Je ne connais pas bien Téchiné, l’auteur de « Ma saison préférée » et je crains les unanimités. En ces temps chargés de nuages noirs, le sujet de l’Islamisme appelle plutôt l’évitement d‘autant plus que ces départs vers des contrées où refaire sa vie en cherchant la mort ne datent pas d’aujourd’hui. Le titre inspiré par le vocabulaire religieux laissait craindre le pire avec éclipse de soleil au générique, se plaçant tellement dans l’absolu qu’il ne dirait plus rien de nos pauvres existences. C’est pourtant essentiellement d’idéal dont il s’agit lorsque des jeunes insatisfaits de leur vie en sont à souhaiter son envers sans discussion. Ce conflit universel et familial est mêlé de sentiments, de complexité et d’évidences. Au moment de garer sa voiture arrive une info à la radio : le FN prend du poil de la bête. Le mérite de ce film est d’aborder les problèmes en évitant les sermons. L’évocation des vieillissements, l’absolutisme de la jeunesse, le passage des saisons, le jihad, les chevaux, les fêtes, les deuils, les réseaux, la punition, l’ailleurs, sont habilement racontés. Les couleurs pastels des comédies musicales sont passées depuis longtemps et les communications restent bien incertaines parmi les cerisiers, alors il reste peut être à écrire une lettre.
C'est un sujet grave qui méritait un meilleur traitement. On sent que les scénaristes avaient envie de surfer sur le sujet, mais que le travail de fond, qui consiste à faire de longues recherches a été bâclé. Il existe pourtant de très nombreux ouvrages : Terreur de jeunesse de David Vallat, Les français Djihadistes et Les revenants de David Thomson.... Pour ne citer qu'eux. Mais je pense que l'intérêt pour le sujet, c'est limité à l'envie de surfer sur la vague du terrorisme. Du coup, le film n'apporte rien, aucune réponse, et même pas le comment le basculement se fait. De ce fait, les acteurs sont peu convaincants et ça manque de rythme, de vigueur, de passion.
Une réalisation impeccable et des acteurs très juste dans leur personnage. Une grande Catherine Deneuve dans son rôle de grand-mère essayant de protéger son petit fils de la radicalisation, un sujet d'actualité traité avec réalisme. Il y manque un peu de rythme mais le film nous capte quand même.
Une bonne surprise et loin des discours officiels quant au radicalisme religieux. J'ai été agréablement surpris par la brutalité des dialogues et situations qui nous sont proposés sans filtre. Reste à savoir quand sera édité une fatwa !
Un sujet difficile magnifiquement exposé par André TECHINE qui trouve comme toujours, le ton juste et la grâce, irradie de lumière et d’humanité ses personnages, mème lorsqu’ils sont perdus. Les acteurs sont tous formidables.
Le réalisateur (toujours aussi magistral) nous donne à voir un film remarquable. Même si cela parle d'un jeune radicalisé, le réalisateur s'attache surtout aux relations humaines, notamment aux relations familiales, c'est cela le sujet principal du film. En effet, il s'agit surtout d'une relation grand-mère / petit fils. Aussi, je ne suis pas du tout fan de C. Deneuve mais je dois reconnaître qu'elle est formidable dans ce rôle de grand-mère, notamment son style campagnard et naturel, cela lui va très bien (cela change de ses looks tirés à quatre épingles, chics et apprêtés qui sont franchement superficiels et pénibles).
Zoom sur un binôme grand-mère / petit-fils, au moment où lui, radicalisé, est à 2 doigts (2 jours) de partir en Syrie. Le film n'est pas déplaisant mais on ne va pas loin dans les méandres de la radicalisation et du coup cela semble un peu inabouti. Malgré Kacey Mottet Klein, très bien en jeune adulte décidé, fragile et dur, et Oulaya Amamra plus vraie que nature, c'est le portrait de femme de la grand-mère, qui donne un intérêt différent au film, une dimension humaine réaliste et touchante dans laquelle on se reconnait forcément un peu. Catherine Deneuve est excellente (où s'arrêtera t'elle ? un vrai bon vin cette femme !) et tant mieux pour le film.
J'ai toujours apprécié le réalisateur A.Téchiné et ses films. On est toujours certains de voir un excellent film, on sent la qualité de la réalisation et du jeu des acteurs. Ce nouveau film ne déroge pas à la règle et en est encore un exemple. Voilà donc un film sobre, de qualité, très juste et très touchant. Ce fut pour moi une excellente séance de cinéma.
franchement 2 étoiles pas plus, j'y allais surtout pour Catherine Deneuve qui tire à peu près son épingle du jeu mais le scénario est bourré de clichés et simpliste, on ne croit pas au jeu des acteurs, je n'ai rien ressenti quel dommage...
Vu en avant première : très touché par ce film qui traite d'un sujet explosif. Excellent complément d'information au journal télévisé de France 2 qui m'avait déjà éclairé sur ce fléau. Ce film devrait être diffusé dans toutes les écoles ainsi qu'au Moyen-Orient.
Un film juste, sensible et parfois cruel sur la radicalisation aux prises dans une intrigue familiale. Le film est brut, on aimerait parfois qu’il prenne une autre direction, qu’il se termine comme un happy end mais Téchiné n’est pas un romantique, c'est un réaliste, comme dans la vie dans ce qu’elle a de plus impitoyable mais parfois de plus lumineux, à travers notamment cette grand-mère qui donne tout pour son petit-fils - sans retour.