Belle semaine pour le cinéma français! Deux films intéressants sur des sujets de société. Des sujets lourds: l'addiction à la drogue, le départ pour le Jihad.
Tous les parents d'enfants "gaulois" convertis et radicalisés le disent: ils n'ont rien vu venir. Muriel, grand mère dynamique qui dirige un grand centre équestre "n'a rien vu venir" chez Alex, ce petit fils qu'elle a élevé. Mais qui n'est pas venu la voir depuis un certain temps. Elle n'a sûrement pas mesuré la hargne qu'il avait en lui (sa mère est morte d'un accident de plongée, et son père, qui était alors moniteur, a "refait sa vie"). On pense que c'est une femme carrée, qui déborde d'amour, mais peut être pas de subtilité. Catherine Deneuve, avec son côté très terrien, est évidemment très juste dans ce rôle.
Alors Alex (Kacey Mottet Klein) s'est laissé séduire par le discours de Lila (Oulaya Amamra), son amie d'enfance devenue sa fiancée, petite vipère doucereuse recruteuse pour l'Etat Islamique, qui a l'affection de Muriel et qui prodigue en tant que soignante dans un EHPAD une attention hypocrite à ses vieux kouffars bons pour l'enfer.... Et le couple est dans la main de Bilal (Stéphane Bak), recruteur pour la Syrie et prêcheur.
Le film nous montre bien l'immaturité de ces jeunes qui envisagent la guerre, la mort, les mariages multiples comme d'autres, leurs vacances à Courchevel....
Une séquence oppose, en des moments parallèles, une joyeuse fête familiale et rurale, musicale et bien arrosée, après un concours hippique, et le sinistre discours des "frères" et des "soeurs" réunis clandestinement.
Que faire? Bien sûr, elle réagit mal, Muriel, elle essaye d'enfermer Alex. Incapable d'avoir une vue logique et globale du mal islamiste, elle pense qu'elle va régler son petit problème personnel.... pauvre Muriel.... L'intéressant film d'André Téchiné se termine dans le vide. Que faire d'autre....