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Un visiteur
2,5
Publiée le 19 avril 2019
Ce film iranien est intéressant parce qu'il n'est fait que d'un long plan séquence, qui nous perd et se perd dans un scénario labyrinthique au frontière du réel... On s'égare rapidement dans ces couloirs embrumés et dans cette histoire de reconstitution de meurtre dans un monde pessimiste, mais il faut avouer que le réalisateur manie avec beaucoup d'originalité son récit, notamment dans son court métrage "Limit of circle"... Un cinéma à suivre...
Une partie de la Terre est privée de soleil depuis trois ans. Une barrière a été dressée contre l’immigration illégale depuis les ténèbres. De nombreuses maladies sont apparues. On s’attend là à un thriller psychologique d’anticipation. En réalité le film iranien ne se sert de sa présentation que pour plonger un stade de foot et ses vestiaires dans le brouillard. Accusé du meurtre de son ami Saman, Ali y est conduit pour une reconstitution du crime. Tourné en un seul plan séquence nous admirerons l’exercice de style et l’effet intriguant du strict. Mais plus l’histoire avance, plus on se perd dans des pseudos métaphores politiques mal développées. Les protagonistes sont trop souvent filmés de dos, ce qui lassera sérieusement le spectateur. Malgré sa photographie expérimentale, « Invasion » tourne en rond et perd tout son sens. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Film magnifique mystérieux du début à la fin. On "voyage" dans un monde parallèle où les intérêts individuels et de groupe se confondent et nous emportent dans un labyrinthe fascinant.
Tour de force que ce plan-séquence unique en son genre, qui mêle différentes temporalités dans un même lieu, et un seul mouvement de caméra d'une grande maitrise. Un film de science-fiction inclassable. Ce jeune réalisateur iranien a un style à part. C'est unique, à ne pas manquer.
L’obscurité permanente et une pollution suffocante ont frappé l’Iran. La population cherche à fuir le pays en passant clandestinement la frontière. Au milieu de cette vision post-apocalyptique, la police reconstitue un meurtre. Pour les besoins de l’enquête, Ali, le principal suspect, et toute son équipe de gymnastique sont au stade pour rejouer minutieusement les événements qui ont mené au meurtre de Saman, le charismatique capitaine de l’équipe. Entre la vérité et les souvenirs, la réalité devient confuse.
C’est un véritable tour de force que réalise Shahram Mokri avec Invasion qui n’a rien à envier à la beauté et la densité des œuvres de Tarkovski ou Kubrick. En basant son film sur un dispositif et une narration très théâtraux, le réalisateur se permet de réinventer la grammaire cinématographique, rien que ça, tout au long du vertigineux plan séquence qui compose le film. D’une maîtrise technique et formelle épatante, sa caméra ne coupe jamais, mais les points de vue changent, les temporalités vacillent et les personnages eux-mêmes s’intervertissent.
Cette maîtrise formelle ne serait qu’une œuvre de petit malin si elle ne servait pas un contenu foisonnant dont il est difficile de cerner tous les enjeux à la première vision. En inversant les points de vue et les personnages, le réalisateur sonde les choix de son héros et efface les barrières. Les limites topographiques sont annihilées par la fluidité de la caméra, connectant imperceptiblement les nombreux éléments du décor qui composent cet énorme stade. Les barrières des genres vacillent également quand une actrice joue le personnage de la victime, alors que sur ces terrains de sport, la mixité est interdite. En établissant cette ambiguïté autour de la question des genres, le réalisateur arrive même à parler d’homosexualité, un exploit en Iran. Sharam Moktri a en effet réussi à contrecarrer les griffes de la censure qui s’est égarée dans la complexité et les circularités de son scénario. Le motif circulaire avait déjà été à l’origine d’un chef-d’œuvre du cinéma Iranien dans Le Cercle. Invasion serait plutôt analogue au tore, cette forme qui évoque un « cercle de cercles ». Shahram Mokri confesse qu’il aurait embrassé une carrière d’architecte s’il n’avait pas fait du cinéma. Ça tombe bien, il vient de réaliser un véritable monument.