Dans un monde post-apo, l’humanité a fini par devenir quasi-immortelle, mais après avoir subit d’innombrables manipulations génétiques, elle a aussi fini par perdre la faculté de procréer et fini donc par décliner inexorablement…
Junk Head (2017) est un film en stop-motion réalisé par Takahide Hori. Véritable prouesse technique et visuelle puisqu’il est multi-casquette (scénariste, réalisateur, chef op’, décorateur, monteur, doubleur, compositeur, …), ce dernier a tout supervisé, seul aux manettes de ce film hors norme, il lui aura fallut 7 longues années pour en venir à bout. Après s’être fait la main sur une version courte de 30min avec Junk Head 1 (2013), il parvient à trouver des financements pour réaliser les 70 minutes supplémentaires.
Le résultat ? Un film d’animation hallucinant, filmé à 24 images par seconde et comportant plus de 140 000 prises de vues mises bout à bout. La mise en scène quant à elle s’avère tout simplement dingue, entre les cadrages et décadrages, les zooms et dézooms, les jeux de perspectives, les superbes décors ultra-réalistes et le character design des personnages et autres montres, Takahide Hori n’a lésiné sur rien pour nous restituer un monde underground où pullulent toute sorte de monstres et de robots.
Le film n’est pas sans défaut cependant, on pourra regretter un script assez simpliste et pas assez approfondis, face à des séquences parfois trop répétitives. Mais tout cela n’enlève en rien les réelles qualités de cette dystopie visuellement bluffante.
Achevé en 2017, après avoir été présenté dans bon nombre de festivals, le film parvient enfin à se frayer une place dans les salles obscures et on ne peut que s’en féliciter. Dans le même registre, signalons aussi le dernier film de Phil Tippett (qui ne bénéficie toujours pas d’une exploitation dans l’hexagone), à savoir l’époustouflant Mad God (2021).
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