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Antoine D.
39 abonnés
343 critiques
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4,5
Publiée le 23 juin 2018
Le journal d’une femme de chambre met en scène un personnage très atypique et ambiguë, Célestine, campée par la sublime Jeanne Moreau. Quittant la capitale, elle accepte le poste de bonne et se met au service de la maîtresse de maison, hautaine et maniac.
Le film se met en place rapidement et dévoile au fur et à mesure la psychologie de tous les personnages jusqu’au voisin ancien soldat. La scène la plus mythique est la séquence où le patriarche de la famille fait marcher Célestine à travers la pièce, grandiose.
C’est le premier film en France de Luis Buñuel et le plus compréhensible. Après Renoir et Martov, c’est à Buñuel d’adapter le roman d’Octave Mirbeau et d’y apporter son art du récit et de la mise en scène.
Le journal d'une femme de chambre est un film à la réalisation très soignée de Buñuel. La critique de la bourgeoisie est un des thème favoris du réalisateur et fidèle a son habitude, il dépeint au vitriol une famille bourgeoise juive française sur fond de montée de l'extrême droite. L’héroïne Célestine entre au service de la famille Monteil constituée de Mme Monteil une femme puritaine frigide et psychorigide, de son mari sexuellement frustré, au désir bestial et du père Monteil, un vieux fétichiste des pieds (les pieds, toujours le pieds chez Buñuel). Buñuel reste maitre dans l'art du portrait et chaque personnage est décrit avec minutie, il nous expose ses pulsions, ses passions et ses haines. Jeanne Moreau, l’actrice principale est sublime dans ce rôle de femme de chambre évoluant dans ce monde nauséabond et hypocrite. Elle va faire tout son possible pour en montrer les travers et faire éclater la vérité sur un meurtre. La fin du film laisse un goût d'inachevé et un peu décevante surtout quand on sait ce dont est capable de faire Buñuel.
Dans une ambiance d'avant-guerre qui annonce la couleur des évènements à venir, Bunuel réalise un tableau subtil et passionant de la vie de personnes fortunées à la campagne. Sans clichés, la vie des domestiques et de la maison est fluide et rythmée, ponctuée de beaucoup d'humour et de cynisme. Célestine , merveilleusement incarnée par Jeanne Moreau, est un personnage singulier , imprévisible , et d'une intelligence défiant tous soupçons. Sans oublier un travail sur le son et les plans qui s'avèrent révélateurs d'évènements implicites, le Journal d'une femme de chambre de Bunuel contient tous les ingrédients d'un excelllent film à voir absolument !
Sur fond de montée des ligues fascistes, portrait d’une bourgeoisie décadente des années 30 remarquablement photographié et mis en scène, avec une Jeanne Moreau éblouissante dans son rôle ambigu
Célestine est engagée comme femme de chambre dans une propriété bourgeoise à la campagne. Elle découvre les petits travers de chacun de ses habitants : les appétits sexuels et le goût de la chasse du mari, la frigidité, l'obsession de la propreté et l'avarice de la femme, le fétichisme de la bottine féminine du patriarche, le racisme mêlé de sadisme du domestique…. Bunuel s’en prend à la petite bourgeoisie provinciale dont l'hypocrisie de façade est démantelée par une femme de chambre intelligente et subversive, au clergé (qui pardonne les caresses faites deux fois par semaine par Madame à Monsieur en échange de la réfection du toit de l’église), aux ligues Nationalistes anti-métèques, aux militaristes…. Excellent film où le réel et l’imaginaire se mêlent étroitement pour ne former qu’un : Le réel par cette peinture acerbe de la classe dite dominante, l’imaginaire en laissant planer des doutes et des zones d’ombre sur l’histoire
Le Journal d’une femme de chambre, 1964, de Luis Bunuel, en collaboration avec Jean-Claude Carrière, d’après l’œuvre d’Octave Mirbeau, avec Jeanne Moreau et Michel Piccoli. Satire sociale et politique, très descriptive, ironique aussi, d’une bourgeoisie provinciale (années 20- 30 ?) et de la montée des fascismes qui s’appuie sur un patriotisme aveuglant. Avec le recul du temps, on voit une belle mise en scène de très (trop ?) nombreux clichés (ou symboles ?), entre cette femme de chambre, belle, intelligente et lucide (féministe ?), les patrons stupides et veules, et le petit peuple inculte et mesquin, creuset idéal pour les idées d’extrême droite. Très pessimiste.
Premier film que je visionne de ce réalisateur mythique et j’avoue que j’ai apprécié mai que cela n’a pas été non plus la folie. La première partie du film est vraiment bien foutu, l’arrivée en train la découverte du monde de la bourgeoisie. Cette satire faite par Luis est réussie avec ce maitre de maison obsédé sexuel, sa femme complètement maniaque et folle, son père fétichiste des pieds... on a le droit à une belle brochette. En revanche le scénario qui suit spoiler: avec le meurtre de la petite fille par le Joseph est assez peu intéressant, et ne cherche en fin de compte à montrer une seule chose, son extrémisme et son racisme. La fin en revanche est très bien trouvée avec Célestine qui finit par asservir elle-même ses domestiques. La boucle est bouclée. Passons aux acteurs et là on a du beau monde avec Jeanne Moreau et Michel Piccoli très bon. Les autres acteurs s’en sortent bien également mais bon rien d’exceptionnel!
Dans ce film du maître Luis Bunuel, Jeanne Moreau tient le rôle titre. Elle incarne une femme de chambre venue de Paris et qui se retrouve en province, entourée de personnages ambigus et parfois inquiétants. Un bon film de genre.
Jeanne Moreau, quelle actrice ! Quelle femme charismatique. Un rôle sur mesure, celui d'une femme de chambre un peu rebelle pleine de convictions embauchée par un couple de nobles tristes et monotones. Le jour ou une petite fille est retrouvée morte, violée dans un bois voisin. Elle décide d'en faire une affaire personnelle. Excellent film. Belles images en monochrome.
On ne peut pas vraiment en retenir grand chose. C'est un film platement contemplatif comme sait, certes, si bien le dépeindre Bunuel. Un théâtre un peu écoeurant au milieu duquel Jeanne Moreau rayonne comme d'habitude. Une grande actrice que toutes les générations doivent connaître et reconnaître !
J’imagine que tout ou presque a été dit sur ce chef d’œuvre, véritable réquisitoire contre la bourgeoisie, l’armée et la religion (Bunuel a mal vécu le franquisme, on le sent et on le comprend !), sur fond de montée de l’extrême-droite dans la France de l’entre-deux guerre… où l’on conclut que les meilleurs alliés des oppresseurs sont souvent les oppressés, et que l’extrême droite est la meilleure protection des classes les plus riches… La grâce de Jeanne Moreau ne fait que sublimer cette charge virulente contre l’hypocrisie d’une caste que l’auteur fait apparaître tour à tour mesquine, oisive et perverse. Un film très politique et qui n’a rien perdu de son actualité.
Buñuel et son scénariste se servent dans le roman d´Octave Mirbeau pour dresser une brillante caricature de la bourgeoisie provinciale. Ils sont bêtes, affreux et méchants et tout est fait pour grossir les traits. On est en période pré-soixante huitarde et cela se voit. On est en droit de trouver pénibles les constantes leçons de morale que certains bourgeois adressent à d´autres bourgeois, ce qui définit une bonne part du cinéma français depuis 50 ans, mais force est de reconnaître que contrairement à nombre de cinéastes actuels, si l´on passe sur les travers idéologique d'un tel cinéma, il y a ici un véritable génie dans l'art du portrait qui semble s´être complètement perdu depuis et qui est tout simplement jubilatoire.
bunuel commence sa période francaise et signe déjà un très grand film, quel extraordinaire portrait de cette famille, de ses personnages ou la noirceur des personnalités l'emportent largement, Jeanne Moreau possède pour sa part le beau role, celle d'une femme décidée, ne pas céder aux affreux et faire éclater la verité sur le meurtre de la petite Claire.
Bunuel signe là un grand film, très pessimiste. La mise en scène, constituée de plans parfaitement dosés, est impressionnante de fluidité et donne l'impression d'une seule respiration, qui ne s'arrêtera qu'au mot "fin". L'histoire de Célestine, superbement incarnée par Jeanne Moreau, n'en est pas vraiment une. Comme le titre l'indique, nous avons plus à faire à une suite de scènes, la chronique d'une femme découvrant l'état particulièrement délabré de la société française des années 20. Et malgré tout, une cohérence se dégage, une unité s'installe, regroupant les protagonistes dans un même élan. L'aristocrate comme le paysan , sans oublier la femme de chambre, qui n'est pas toute blanche non plus, se trouvent ici réunis sous le même regard rageur du cinéaste espagnol. C'est un film sans pitié, sans concession, et indémodable, à voir absolument.
Les critiques ont beau dire que c'est un magnifique film qui dépeint une société en voie de pourrissement et tout.. et tout... Mais à la fin, on a quoi ? Quasiment rien ! L'intrigue se résume juste au titre à savoir le quotidien d'une femme de chambre. Après, on s'ennuie ferme ! Bon, les images sont très belles. C'est toujours un réel plaisir de voir ces peintures de l'époque. On comprend l'implicite du réalisateur, à dénoncer ceux qu'il déplore en présentant de façon satirique les choses (racisme, antisémitisme, extrême droit, etc) mais ça ne remplit pas un film... Jeanne Moreau est très bien mais dans son rôle, pas de doute. En plus l'intrigue est quasi inexistante mais en plus on reste sur notre faim... Bunuel use d'ellipse narrative au moment "le plus intéressant". Ainsi, un film critique implicite où on s'ennuie beaucoup. A passer