Ah là, je dois reconnaître que je ne l'ai vu qu'une fois (en version originale, en plus), mais si c'était à refaire... J'ai été proprement bluffée. Je me souviens que je suis sortie de la salle de cinéma avec l'impression que je venais de voir LA comédie du siècle. Répliques cultes, rythme enlevé, intermèdes chantés par une Marilyn plus rayonnante que jamais... tout y est. Billy Wilder a signé sans conteste un immortel chef-d'œuvre qui n'est pas près d'être détrôné. En plus, il traite ici de thèmes plutôt tabous dans la société américaine de l'époque, et a parfaitement su passer entre les gouttes de la censure, un véritable exploit vu le nombre de répliques lourdes de sous-entendus. Le seul travestissement de nos deux héros, Joe et Jerry, musiciens des bas-fonds de Chicago, suffit à rendre le film hilarant. Marilyn crève véritablement l'écran et éclaire la scène à elle toute seule, notamment quant elle chante son désormais célèbre "I wanna be loved by you". Jack Lemmon se révèle un vrai expert en matière de pitreries, notamment quand il fait la "petite voix", ou quand Marilyn s'étend à côté de lui dans le train, ce qui a pour effet immédiat de provoquer des tremblements de la part du pauvre Jerry... ou Daphne, devrais-je dire ! Quant à Tony Curtis, l'un des géants d'Hollywood, déjà vu dans Trapèze, Spartacus, les Vikings, la Chaîne, et que l'on retrouvera plus d'une décennie plus tard en exubérant Danny Wilde, sa réputation n'est plus à faire. Il joue à merveille le type frigide qui fait bien comme si Marilyn ne lui faisait aucun effet... Son personnage a en plus le mérite d'endosser non pas deux, mais trois identités : celle du saxophoniste, de la saxophoniste et du milliardaire...
Selon son propre aveu, ses premières tentatives pour marcher sur des talons, ainsi que celles de Jack Lemmon, étaient, disons, assez comiques. Chevilles tordues et pieds douloureux, ce n'était pas un cadeau pour les deux acteurs.
C'est une comédie mythique, et si vous ne l'avez pas encore vue (je doute quand même que ce soit possible... mais je plaisante !), foncez, messieurs-dames ! Elle est en plus conclue, cerise sur le gâteau, par le célébrissime "Nobody's perfect" de la part d'Osgood, le milliardaire épris de Jerry, ou Daphne, qui vient de lui révéler qu'il n'est autre qu'un homme. De quoi passer un excellent moment de rigolade, sans un seul temps mort. Et R.I.P. Tony Curtis, un immense acteur que j'adore, qui a rejoint Jack Lemmon et Marilyn Monroe voilà un peu plus de cinq mois...