Avis sur Le Grain et l'ivraie

À 83 ans, Solanas briguerait-il un nouveau mandat de sénateur ? On pourrait le croire à voir ce film qui ressemble aussi à un film de campagne et s’achève par un appel aux urnes.

Dans ce film on découvre les ravages de la culture "agrotoxique" des 50 dernières années, c'est à dire, de la plupart de ce qu'on mange, qu'on boit, qu'on respire et qu'on a dans le sang ! L'Argentine a quand même remporté une petite victoire contre Monsanto, mais subit de plein fouet la destruction sanitaire causée par ce cher glyphosate, dont on connait la toxicité, mais qu'on est obligé de consommer, malgré tout. Le film n'est pas aussi réussi au niveau cinématographique que ses précédents, mais il faut absolument le voir. L'été commence bientôt, va-t-on manger des salades aux pesticides tous les jours ???

Film somptueux ... La prise de conscience est toujours douloureuse. Après ce film comme après d'autres œuvres, et je pense à Juan Branco avec livre "Crépuscule", on ne peut plus dire "Je ne savais pas". Impossible. C'est un grand coup de poing dans la ... que l'on prend avec ce film. Alors oui, bien sûr, l'Argentine c'est loin. Et comme tout ce qui est loin, le fantasme est facile. Pourtant ... pourtant comme ailleurs, il existe des être humains qui savent mieux que toi ce qui est bon pour toi, du moment ... oui, du moment que ceux-ci fassent du fric et toujours et encore du fric. Peu importe si certains en crèvent. Qu'ils en crèvent humainement, qu'ils en crèvent financièrement, qu'il en crèvent socialement, du moment qu'ils ne les emmerdent pas pour faire du fric. Non ce film n'est pas facile. Et nous n'étions pas nombreux dans la salle. Et nous sommes très peu nombreux à le commenter. Pour autant ce film est réjouissant parce que des hommes se relèvent et font tout pour retrouver ce qui fait de nous des êtres humains : Retrouver sa dignité, reconnaître la dignité de l'Autre avec un A majuscule, parce que comme moi, l'Autre est aussi un humain. Un humain qui a le droit de savoir, un humain qui a le droit de manger dignement. Et il n'y a pas qu'en Argentine que ça se passe. Vite, pendant qu'il est encore à l'affiche ...

Un film nécessaire sur les conséquences de la monoculture du soja argentin (dont les tourteaux nourrissent les élevages français) : intensive, chimique et déshumanisée.
Fernando Solanas met une nouvelle fois sa position de sénateur et de réalisateur au service de ses valeurs démocratiques, humanistes et écologiques. Il donne avec humilité et intelligence la parole aux victimes, à ceux qui se battent pour faire reconnaitre la toxicité des insecticides, et à ceux qui s’organisent pour faire évoluer un système agricole guidé par le profit. Merci…

Fernando Solanas vieux lion du cinéma rugit encore ! Un film salvateur pour comprendre comment l'industrie agro-chimique massacre indéfiniment les campagnes argentines avec plus de 28 millions d'hectares de soja transgénique arrosés de glyphosate et pesticides par avion. La douceur du film fait face à la brutalité de ce monde. Et pendant ce temps, la société civile argentine s'organise pour trouver des solutions pour produire une agriculture AVEC les agriculteurs qui soit plus respectueuse de la Nature, de la faune, de la flore et de la santé humaine. Comprendre aussi que nous ne pouvons pas être surpris de trouver du glyphosate dans nos urines ou dans notre sang puisque nous nourrissons notre bétail en France avec des tourteaux de soja argentins... A voir d'urgence !

Pour un public européen, en 2019, c'est plutôt sans intérêt.
Rien de nouveau en termes de renseignement sur la problématique économique, écologique, sanitaire et sociale du soja en Argentine (un exemple parmi d'autres : Paul Moreira avait réalisé en 2014 un documentaire pour Spécial investigation, "Bientôt dans vos assiettes", qui en disait autant que ce film, voire plus ; et il était mieux construit). Le seul "plus", à la rigueur, c'est un ressenti politique plus fort, du fait que le réalisateur est un sénateur argentin opposant au gouvernement en place ; mais c'est bien tout...
Sur le strict plan cinématographique, pas terrible non plus : la variation de la qualité du grain de l'image selon les séquences du film est troublante, du fait notamment que la voix off ne rend pas compte une seule fois de ces variations. Choix "artistique" délibéré ? (Je n'y crois pas une seconde.) Images d'archive ? Matériel de prise de vue ancien ou de basse qualité (petit budget) ? On ne le saura jamais.
Non vraiment, je déconseille, j'ai perdu 6€ et une soirée.

Bravo à Fernando Solanas de nous présenter la situation agricole et humaine telle qu'elle est en Argentine. On connaît bien les mécanismes en marche (groupes agroalimentaires, déplacement de peuples indigènes, pollution, déforestation, ....) mais la situation argentine est rarement présentée aussi clairement. Alors oui il y a de l'espoir en nous citoyens du monde conscients des impacts de nos modes de vie et soucieux de vivre plus en harmonie sur cette planète car nous sommes nombreux et il n'y a qu'une planète Terre !