Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Yves G.
1 460 abonnés
3 488 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 6 février 2017
L’intrigue de ce vaudeville, inspiré de Shakespeare, de Beaumarchais et de Marivaux, est passablement complexe. Il se déroule dans les années 1900 en Suède. Frederik, un avocat veuf, d’âge mûr, est remarié avec Anne, une très jeune femme. Henrik, le fils qu’il a eu de sa première épouse, en est amoureux. Lui-même a une maîtresse, Désirée (la bien-nommée), une actrice de théâtre, laquelle est entretenue par un aristocrate, le comte Malcom, que l’épouse essaie vainement de reconquérir. L’ensemble de ces personnages se retrouvent la nuit de la Saint-Jean dans le château de la mère de Désirée.
Sélectionné au Festival de Cannes de 1956, Sourires d’une nuit d’été est le film qui a révélé Ingmar Bergman à la presse et au public international. Mais ce n’est pas un film représentatif de l’œuvre de l’austère réalisateur suédois qui, sans aller jusqu’à le renier, en a toujours minoré l’importance.
Sourires d’une nuit d’été n’est pas sans rappeler "La règle du jeu de Renoir" – Bergman admirait le cinéma français de Carmé, Duvivier, Renoir. Il en a la finesse, la légèreté, l’humour. Les personnages masculins sont interprétés avec un formalisme empesé par la fine fleur de l’Académie royale de Suède. Les rôles féminins sont jouées par des actrices hors pair, Eva Dahlbeck « le porte-étendard de la féminité triomphante » selon l’expression de Bergman.
Après ce succès, Bergman tournait "Le Septième sceau" puis "Les Fraises sauvages". Son cinéma prenait un tour radical. Pour le meilleur et pour le pire.
Malgré ses apparences, Sourires d’une nuit d’été n’est pas l’adaptation d’un roman ou d’une pièce de théâtre. L’auteur du scénario, Ingmar Bergman lui-même, était avant tout un homme de théâtre. Tôt dans le film, une réplique fait mention que nous ne sommes plus au théâtre, celle-ci ne doit pas être prise au pied de la lettre. Tout dans Sourires d’une nuit d’été renvoie au théâtre : l’abondance des plans frontaux et des scènes tournées en intérieur, la comédie du remariage narrée teintée de mélodrame et de marivaudage, le découpage en trois actes. Bergman pousse même l’expérience jusqu’à mettre en abyme une pièce de théâtre dans son film. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Superbes acteurs, superbe histoire, superbe film. Film cabot, sensible, franc, divers, drôle, triste, crédible.
Il y a bien quelques détails qui m ont gêné (la scène de nuit du lit de la chambre du fils, la comtesse qui trouve l avocat au petit pavillon, le serviteur de la mère de l actrice, les explications sur le tire du film), mais cela importe peu par rapport au plaisir de voir ces personnages se débattre à la recherche de leur bonheur.
Ce qu'il y a d'incroyable avec Bergman, c'est sa capacité à trouver le ton juste, sans jamais le moindre faux pas. Ingmar Bergman ajoute très souvent le ton de la comédie, de la douceur, mais il ne s'agit en aucun cas d'un film mineur du cinéaste suédois. Les actrices sont magnifiques de justesse et Gunnar Bjornstrand joue son rôle à merveille. Le film commence assez mollement, il faut l'avouer, mais rapidement je me mis à rêver d'être l'un de ses protagonistes, pour goûter et apprendre peu à peu, et de manière si romanesque, si réaliste, que l'amour, par essence tragique, devînt beauté et bonheur. Sourires d'une nuit d'été, c'est un film sur l'amour, sur la jalousie, une reflexion sur la fidélité, bien que la tonalité soit au final, optimiste, nous ne sommes pas si loin des univers sombres et désenchantés de Bergman, et il y a toujours ce génie, cette capacité indéniable à saisir le réalisme chez chacune des scènes. Finalement, le théâtre ne serait-il pas, paradoxalement, la forme la plus réaliste de la mise en scène ? Et puis, j'oubliais : C'est admirablement, magnifiquement bien filmé.
Bergman nous livre une comédie bien huilée qui ressemble à deux doigt à une pièce de théàtre. On s'ennuie pas et les rêveur, comme souvent dans les films de Bergman, finissent heureux.
Sourires d'une nuit d'été est vraiment exceptionnel et parfait dans sa réalisation et sa théâtralité. C'est une transposition réussie du genre de la comédie au cinéma. Les acteurs sont géniaux, l'amour traité avec légèreté et parfois un soupçon de gravité. Les farces sont bien senties et maîtrisées. Un film à la fois divertissant et cultivant.