Dans cet énième grand film hitchcockien, le rythme ne faiblit jamais. En tant qu'impuissants spectateurs, une question ne cesse de nous tarauder pendant une bonne partie du film : le héros innocent, victime d'un fou dangereux, va-t-il exécuter sa part du "contrat" ? Le champion de tennis est pris dans un engrenage machiavélique duquel il semble incapable de sortir. Le dénouement est, une fois encore chez le maître, d'une puissance inouïe.
Après avoir lu le synopsis, je me suis tout de suite dis que ce film allait avoir une bonne intrigue. Le scénario est vraiment très bon; cette idée "d'échange de meurtres" est très bonne. Il est néanmoins dommage que la scène finale du manège ait pris un petit coup de vieux. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Hitchcock, c'est un bon film à voir pour débuter. 3 étoiles parce-que sinon des films comme "Vertigo" ou "Les enchaînés" en auraient 6. Note : 15,5/20.
Ce que l’on oublie souvent lorsque l’on parle d’Alfred Hitchcock c’est sa capacité incroyable à obtenir d’excellents scénarios, L’Inconnu du Nord-Express est de ceux-là avec cette superbe idée d’échange de crime qui correspond bien à la perversité des meurtres Hitchcockiens. La mise en scène est excellente, on retiendra l’introduction, la scène du meurtre, la soirée mondaine, la visite la nuit, le match de tennis et le briquet dans la bouche d’égout, c’est-à-dire à peu près tout le film. Hélas, Strangers On A Train n’est pas parfait dans les autres domaines. La fragilité et la sensibilité que dégage naturellement Farley Granger convient mal à son personnage et Ruth Roman fait un peu « Ava Gardner du pauvre ». Robert Walker m’a beaucoup plus en revanche dans le rôle du psychopathe intelligent. Dimitri Tiomkin est un grand compositeur de musique de film mais force est de reconnaître qu’il n’atteint jamais la subtilité et le pouvoir de suggestion d’un Herrmann dans le domaine du suspense, sa musique est même à côté de la plaque dans cette scène pourtant superbe qui met en parallèle le match de tennis est la recherche du briquet dans la bouche d’égout, dommage. Au final ce film est aussi réjouissant que déprimant, ça aurait pu être un des meilleurs Hitchcock, à la place c’est juste un très bon film.
L'un des sommets de la carrière d'Hitchcock, "L'Inconnu du Nord-Express" se présente comme la quintessence des thèmes chers au maître. Gémellité, voyeurisme, paranoïa, perversité, tout y est. Ce cocktail explosif est au service d'une histoire malicieuse et parfaitement mené par Alfred Hitchcock, qui met en place une mécanique implacable. Mais c'est surtout la paranoïa ambiante, magnifiquement mise en scène par un jeu de mains et de pieds (voir le sublime parallèle fait entre les membres des passagers). Ainsi, le titre original "Strangers on the train", se trouve être parfait: tout le monde est suspect. Sublime film.
Une histoire de chantage qui sort de l'ordinaire avec un nouveau concept, l'échange de meurtre. Hitchcock renoue avec le succès grâce à ce thriller qu'il maîtrise parfaitement comme à son habitude. Le héros, Guy Haines, se retrouve au coeur d'une machination à laquelle il ne peut échapper et qui se rapproche doucement de lui tout au long du film par la faute de Bruno, un psychopathe à l'esprit vraiment tordu. Certaines scènes montrent le talent d'Hitchcock dans la réalisation (le meurtre et le manège entre autres) et le personnage de Bruno est l'un des plus grands méchants de la filmographie de Hitch. Il est juste dommage que certains points de l'histoire soient traités un peu à la légère et avec un manque flagrant de subtilité assez étonnant pour le maître du suspense.
Adapté du roman de Patricia Highsmith, scénarisé par Raymond Chandler, réalisé par Alfred HITCHCOCK, le final du manège éprouvant, une distribution impeccable, un chassé-croisé machiavélique, "L'Inconnu du Nord-Express" s'impose comme un grand classique du film à suspense. HITCHCOCK devient un grand maître du cinéma avec ce film et récidivera avec "Sueurs Froides" et "La Mort aux trousses".
13 735 abonnés
12 426 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 12 avril 2011
Adaptè du roman de Patricia Highsmith par Raymond Chandler puis par Czendi Ormonde, assistante de Ben Hecht, "Strangers on a Train" dèveloppe un troublant appel au meurtre! Le tentateur Robert Walker commence en effet par exposer ses thèories à Farley Granger; il lève les scrupules, montre les avantages et la facilitè de l'acte, habitue son interlocuteur à l'idèe du meurtre pour le mettre dans la peau d'un complice! Devant l'ènormitè du propos, Hitchcock avait d'ailleurs hèsitè si oui ou non le personnage de Granger cèderait à la tentation ? La romancière avait en effet de lui un meurtrier sans pour autant lui faire ressentir le remords de son acte! Dans le livre, l'èchange des meurtres a donc eu lieu: soumis à une terrible pression psychologique et à un chantage subtil, Guy a tuè le père de Bruno! Dans le film, Hitchcock a remplacè le mal par la tentation du mal, dècrivant Guy dèchirè entre l'horreur de l'acte demandè et le dèsir inconscient de l'accomplir quand même pour être dèbarrassè de Bruno! Hitchcock a voulu faire de Guy un homme du commun pour le rapprocher du public et donc renforcer la force de sa thèse (tout le monde peut devenir un assassin). L'idèal pour le cinèaste est de prendre des êtres ordinaires pour les mettre dans des situations extraordinaires! De plus, par rapport au roman, Hitchcock a dramatisè l'intrigue dans le sens d'un destin inexorable! De même le cadrage des pieds des deux hommes avant leur rencontre est purement une idèe visuelle de Hitchcock alors que la première conversation Guy-Bruno n'est, dans le roman, qu'un banal èchange de lieux communs dans un compartiment de chemin de fer! C'est que, dès qu'il y a faute, il y a, chez Hitchcock, sentiment de culpabilitè, et c'est pourquoi la très bonne idèe de l'èchange des meurtres proposèe par Bruno est finalement acceptèe dans le roman mais pas dans le film! Quelques scènes sont devenues cultes comme le meurtre de la femme, la perte du briquet ou la partie de tennis d'anthologie dans le final! Le monde de Hitchcock est celui de la morale et non celui du plaisir ou de l'efficacitè; les Bruno n'y ont donc pas leur place et ne peuvent qu'être punis avant même d'avoir rèussi à corrompre les autres personnages...
Publié en 1950, le roman de Patricia Highsmith ne tarda pas à connaître son heure de gloire au cinéma, puisque c’est Alfred Hitchcock qui s’atèle à son adaptation l’année suivante. Avec L'Inconnu du Nord-Express (1951), Hitchcock, comme à son habitude, prend un malin plaisir à confronter deux protagonistes différents en tout point. Tout commence à bord d’un train, lorsqu’un inconnu aborde un célèbre tennisman. Lors de leur conversation, cet homme mystérieux lui fait part d’une de ses idées, celle de supprimer sa femme encombrante si en échange, celui-ci supprime son propre père. Le prenant pour un déséquilibré, il n’y prête pas attention et quitte le train. Jusqu’au jour où sa femme est retrouvée assassinée, il réalise alors dans quel pétrin il se retrouve malgré lui ! Fort d’un scénario et d’une trame palpitante, le suspens s’installe au cœur du film dès la rencontre entre les deux hommes, c’est à dire, dès le début et restera constante jusqu’au dénouement final. Une chose est sûre, Hitchcock n’a aucun mal a recruter ses acteurs, car chaque fois il tombe sur des interprètes au charisme, à l’influence et au charme que l’on ne peut nier. Chacun d’eux a sa façon d’interpréter son rôle, ne nous laissant jamais entrevoir ce qu’il va faire, ni ce qu’il mijote. Aidé par une mise en scène mêlant suspens, machination et traque, on suit cet inconnu pas à pas, jusqu'à ce que l’on découvre enfin la fin de l’histoire. Niveau distribution, on retrouve Robert Walker & Farley Granger qui lui, n’est pas un inconnu, puisque nous avions déjà pu le voir dans l’épatant La Corde (1948) où il tenait là aussi, l’un des principaux rôles. On retiendra aussi, la qualité des trucages, notamment pour la scène finale, celle à la fête foraine, lorsque le forain actionne par accident la manette d’accélération des chevaux de bois. Un moment d’anthologie dans la filmographie d’Hitchcock, qui choisit de clôturer cette scène en un brillant accident spectaculaire, tout simplement impressionnant !
"L'inconnu du Nord-Express", très librement inspiré du roman de Patricia Highsmith, peut se voir comme l'exemple type du film hitchcockien. On y retrouve des motifs chers au réalisateur. Un homme accusé à tort d'un crime et qui doit prouver son innocence seul, un crime à priori parfait, un méchant caché sous des dehors convenables... Bruno (Robert Walker) est d'ailleurs l'un des meilleurs méchants hitchcockien au même titre que Joseph Cotten dans "L'ombre d'un doute", Claude Rains dans "Les Enchaînés" et bien sûr Anthony Perkins dans "Psychose". Comme ses deux-derniers, Bruno entretient une relation fusionnelle avec sa mère et souffre à l'évidence d'un complexe d'œdipe non résolu qui le pousse a commanditer le meurtre de son père. Lorsque Bruno vient annoncer à Guy la mort de sa femme et par conséquent rappeler à celui-ci sa part du marché, les deux personnages se parlent à travers les barreaux d'une grille. Ils sont l'un comme l'autre prisonniers, Guy de cet engagement qu'il n'a jamais pris et Bruno de sa folie. Quand à Hitchcock, il n'est pas surnommé le maître du suspense pour rien et "L'inconnu du Nord-Express" recèle de grands moments, sachant qu'il y en a au moins un dans la plupart de ses films. On retient bien sûr la lutte finale entre Guy et Bruno sur le manège mais également Bruno suivant Miriam dans la fête foraine dans l'attente du moment propice pour la tuer. Et surtout, le plan glaçant de Bruno, immobile dans les gradins durant un match de tennis, fixant Guy alors que tous les spectateurs autour de lui suivent la balle de la tête. Superbe image qui résume toute l'étrangeté de Bruno.
Un Hitchcock ultra-classique dans son intrigue et sa réalisation mais maitriser du début a la fin. Les fan apréciron, les autres passerons leur chemin.
L'inconnu du Nord Express fait partie malgré son "grand" âge (le film est de 1951), d'un des films de suspens qui tiennent le plus la route! Rien à voir avec les films de maintenant, bourrés de gadgets, de coups de feu et de course poursuite... là le suspens est à la fois mentale, énigmatique,... On ne sait pas du tout comment le filmva finir... même si le film étant américain... on se doute bien qu'il y aura une happy end! Nombreuses scènes sont excellentes pour l'époque (le manège! ouah...), j'ai adoré ce film... ........................... EN DEUX MOTS : Très bon moment avec ce film sans uneseule longueur et interprêtée à merveille (à voir en anglais)
Encore une fois, Hitchcock réalise ici une histoire loufoque et poignante. Deux hommes se rencontrent dans un train : l'un veut se débarasser de sa femme, l'autre de son père. Un des deux propose alors qu'ils s'échangent les meurtres, afin qu'il n'y ait aucun soupçon. Quelques jours plus tard, un des hommes apprend avec stupeur que sa femme a été assassinée. L'autre attend alors en retour que son collègue remplisse sa part du marché... Du grand Hitchcock.
"Strangers on a train" , voilà du Hitchcock comme je l'aime ! Oeuvre des plus intéressantes , ce film est aujourd'hui injustement méconnu . Il aborde des thèmes très chers au Maitre : la relation oedipienne , la folie (le personnage de Bruno apparait dès lors comme une approche de ce que sera Norman Bates) , la dualité entre le bien et le mal . Hitchcock démontre la part de mal et les pulsions meurtrières présentes en chacun de nous . Comme d'habitude , le Maitre torture ses spectateurs , naturellement avec le suspens omniprésent , ainsi que le personnage mauvais de Bruno qui nous apparait pourtant comme sympathique . Le suspens donc , parlons en . "L"inconnu du Nord-Express" est une nouvelle preuve de la maestria d'Hitchcock , ficelant ses histoires avec virtuosité dans les moindres détails . La tension est présente sans cesse ,et le film enchaine les scènes stressantes avec un rythme endiablé . Néanmoins , il manque un petit rien pour que le film atteinde les sommets d'un "psycho" ou autre "vertigo" . Le casting par exemple : certes Robert Walker exelle dans le rôle tout en nuance de Bruno . Mais Farley Granger coince un peu , et il manque dans le film le fameux couple Hitchcockien . Signalons aussi une bande-son plutôt réussie , et nous obtenons un Hitchcock grandiose , certes un peu en dessous de ses meilleures oeuvres , mais néanmoins exellent . A voir en tout cas par tous les "Hitchcockophiles" !