« Gangsta » est un véritable choc !
C’est un OVNI (ou OCNI !), un tourbillon de folie où l’insouciance de l’âge rencontre la violence, où le commerce de la cocaïne va faire des ravages inouïs, alors que le tout est mêlé à une ambiance de jeux vidéo et de cités des banlieues...
Quelle expérience visuelle et instructive, et pourtant tout cela se met simplement en marche à travers le regard incrédule de quatre enfants des rues, avec une bonhommie apparente et évidente, mais bien trompeuse.
Car c’est en effet de surprise en surprise, que l’on découvre les yeux écarquillés ce long métrage de Adil El Arbi et de Bilall Fallah qui seront décidément à suivre !
Ici, tout est hors normes, montage explosif, découpage en chapitres originaux, retours dans le temps et sur les événements, jeux époustouflants des acteurs, chez qui sincérité et conviction crèvent l’écran !
L’univers de la drogue, de ces enjeux par rapports aux mafieux, aux cartels et à la lutte qui en découle, va nous amener dans un mécanisme hallucinant et terrible, qui fait froid dans le dos...
Même si l’on se doute de l’utilisation de tout cet argent sale, la démonstration qui nous en est faite sur son blanchiment est sidérante et vaut à ce titre n’importe quel documentaire ou reportage sur ce sujet...
Sans aucune concession, cette économie parallèle nous est expliquée, de A à Z, du petit consommateur lambda aux politiques ou magistrats, en passant par le monde du show-business, soit tout le monde sur lequel cette poudre blanche est saupoudrée en veux-tu en voilà, et ce par des vendeurs sans aucun scrupule, que ce soit du petit dealer au gros cartel mexicain !
Nos quatre héros et leur commerce, puis leurs déboires, sont à travers de terribles rebondissements, fortement impressionnants, et de plus cette réalisation plutôt déjantée et atypique ne fait que renforcer l’aspect loufoque de ce quatuor qui ne fait pourtant pas l’impasse sur les conséquences de cette guerre impitoyable livrée au sein de tous ces gangs...
Un film absolument révélateur et irrésistible dans son approche, son rythme, son fonctionnement et dont la fin réserve une autre surprise à couper le souffle !
Enfin du neuf, de l’audace, de l’idée et du talent...
Bravo !