Un film qui, une fois de plus, montre la grande maîtrise d’Hitchcock dans la mise en scène et la gestion de la tension. Encore une fois on a un film d’une tension assez extraordinaire, et malgré qu’on sache finalement assez vite et facilement le pourquoi du comment, il arrive quand même à nous faire douter ce vieux bougre. En tous cas jusqu’à un certain point.
Oui, parce que la seule limite du film, c’est que en dépit de la tension installée, Hitchcock ne laisse pas vraiment le doute jusqu’au bout, à un moment donné il ne peut plus rendre le personnage totalement mystérieux. Et c’est le seul hic du film. Parce qu’à la fin, on sait tout, mais on s’en doutait. J’aurais peut-être aimé être dans l’incertitude jusqu’au bout, même si les preuves sont plus qu’accablantes.
A un moment de la fin (je me démène pour tenter de ne rien révéler), j’ai cru qu’il allait prendre cette orientation, mais finalement non, c’est un peu plus convenu que ça. C’est un poil dommage, et avec une ambiguïté totale je pense que ça aurait pu être pas moins que le meilleur film du réalisateur (ou du moins un des tous meilleurs, et oui ça ne veut pas dire grand-chose).
M’enfin, en l’état, c’est franchement très bien comme c’est, la mise en scène est superbe et les acteurs juste merveilleux. Le fameux oncle Charlie est parfait, calme, reposé, et en même temps toujours prêt à faire un coup fourré en douce. Quant à Teresa Wright, elle n’est pas en reste, loin de là, et voir la peur sur son visage, c’est quelque chose tout de même.
Un film très tendu et bien ficelé comme Hitchcock sait les faire, et sans doute un des meilleurs dans le genre, mais disons qu’on peut encore faire mieux (oui, je suis assez pointilleux, mais bon ne vous leurrez pas, j’ai beaucoup aimé).