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Parkko
160 abonnés
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3,5
Publiée le 26 décembre 2011
Film préféré d'Hitchock parmi ceux qu'il a tourné. Pas le mien. On est loin de certains de ses chefs d'œuvre, mais L'ombre d'un doute est un film d'une grande efficacité. Encore une fois, le film surprend par sa grande modernité, que ça soit dans l'écriture du scénario (qui se renouvelle régulièrement, Hitchock est un as des climax) que par sa mise en scène. On pourra regretter que certains éléments scénaristiques soient vites bâclés et quelques grosses incohérences, mais ce n'est pas une raison pour bouder son plaisir de spectateur face à cette oeuvre de qualité.
Hitchcock arrive à faire douter dès le début du film le spectateur grâce à son éternel talent de mise en scène mais aussi un Joseph Cotten remarquable d''intensité de jeu, passant du sympathique au cynique. Encore un Hitchcock à voir.
C'est le film préféré d'Hitchcock lui même mais pour moi le moins grandiose techniquement parlant, c'est aussi le premier entièrement américain (production, acteurs, lieu de tournage etc). Cependant le scénario assez efficace permet des moments de tension et Joseph Cotten excelle dans ce rôle de psychopathe que la société a créé. De même son arrivée symbolise celui du Mal, et peut faire penser à la Nuit du Chasseur (d'ailleurs il y a aussi l'innocence des enfants dans le film). Aussi le film est travaillé pour dépeindre l'ordinaire de la province américaine bousculée par cette arrivée. L'actrice Teresa Wright est vraiment excellente dans ce rôle d'innocente qui va rentrer, au contact de son oncle, dans ce monde d'adulte aux antipodes de ses doux rêves.
Hitchcock se joue du spectateur tout au long du film pour savoir si oui ou non l'oncle est bien le tueur. De ce point de vue, ce film est une grosse réussite. Les acteurs sont également très bon. Ce film est aussi très malsain notamment car Hitchcock nous fais bien passer comme message spoiler: que le danger peut être plus proche que ce que l'on pense, parfois même dans le cocon familial .
Bon Hitchcock. Le héros (superbement joué par Joseph Cotten) est un pourri et ça rend d'autant plus le film intéressant et original. Il y a aussi une intéressante réflexion sur le bien et le mal et la séduction mutuelle qu'ils peuvent avoir entre eux. Il y a comme souvent chez Hitchcock, la question de la sexualité suggérée, mais avec cette fois une troublante dimension incestueuse. La caricature de la famille modèle américaine est assez drôle. Et le dénouement inverse la tendance générale des Hitchcock.Très agréable à mater.
Avec L'ombre d'un doute, Hitchcock démontre une nouvelle fois l'étendue de ses talents. Il nous raconte l'histoire d'Oncle Charlie qui revient chez sa sœur pour la plus grande joie de la famille. Mais, des inspecteurs s'intéressent très vite à lui, provoquant "l'ombre d'un doute" chez ses proches. Le scénario est plutôt habile et la mise en scène plutôt réussie bien que sans atteindre ses chefs d’œuvre. Les acteurs sont quant à eux excellents, sauf la petite fille qui à chaque fois qu'elle prend la parole devient de plus en plus détestable ! Passons sur ce petit détail pour passer un bon moment de cinéma.
C’est une démonstration de mise en scène et d’expression cinématographique que Hitchcock livre avec ce film. A titre d’exemples : l’introduction faite de cinq plans successifs qui situent le personnage et nous et nous rapprochent de lui, deux sur l’environnement urbain , un sur le quartier, un sur la maison, un sur la fenêtre de la chambre où il se trouve ; les deux plans parallèles montrant les deux protagonistes, Charlotte et l’oncle Charlie (en fait le train qui le transporte) se rapprochant de la caméra et de leur rencontre que l’on sent dramatique ; l’ombre du train, symbole du mal qui recouvre l’enfant sur le quai ; le long et lent zoom avant sur le visage de l’oncle Charlie lorsqu’il dévoile sa vision du monde et sa personnalité ; la contre plongée vertigineuse sur Charlotte au pied de l’escalier qui fait comprendre les intentions de Charlie à son égard. C’est une véritable leçon de cinéma. Mais il n’y a pas que la forme, constamment signifiante. Dans ce « polar » à suspense, la description d’une certaine « culture Américaine » est bien présente et les personnages sont très intéressants, relativement ambigus, et traités sans manichéisme. Sur l’œuvre plane la question de la capacité à discerner le mal sous les apparences ou les discours du bien ; un mal mystérieux malgré des éléments d’explications de ses origines. Dommage que le scénario souffre de quelques faiblesses, sans quoi on pourrait considérer ce film comme un chef d’œuvre.
Dès les premières minutes, des questions propres à créer le suspense abondent. Les réponses seront savamment distillées tout au long d'un film original privilégiant le point de vue du meurtrier et lorgnant vers la chronique familiale.
Un Hitchcock un peu plus "bavard" par rapport à ses films que je connais.
Je ne le connaissais pas. J'ai été surpris de voir un film s attacher autant à présenter des leçons de vie, avec autant de discours. Le film ne m'en a pas paru meilleur ou moins bien, juste inhabituel. On devine en transparence un air du temps que j ai peu ressentit jusqu'à présent dans ses films mais je ne suis même pas sur d avoir vu 10 de ses longs métrages, toujours les mêmes.
Film préféré de son réalisateur, L'ombre d'un doute est un très bon Hitchcock. Avec son scénario montant en intensité, ses personnages bien écrits, sa réalisation toujours aussi prenante et ses acteurs impeccables, le film se suit de bout en bout sans décrocher un seul instant. On peut regretter quelques effets et un final un peu prévisible et typique des films d'Hitchcock (la fin me fait penser à celle de L'inconnu de Nord Express) mais le film datant de 1943, une fin plus sombre aurait été impossible à l'époque. A placer parmi les très bons de la riche filmographie du maître du suspens.
"L'Ombre d'un doute" est certainement l'une des plus subtiles illustrations de la schizophrénie, qui n'est pas pour une fois réduite aux habituels stéréotypes grimaçants du style Dr Jekyll-Mr Hyde, mais que Joseph Cotten, impeccable de sobriété et de subtilité, transforme en véritable mystère : comment ce bel homme qui séduit si aisément son mode peut-il devenir ce monstre psychopathe qui hait et tue les femmes, sans que rien ne transparaisse derrière sa façade lisse de politesse et de gentillesse. Hitchcock, que l'on sent dans le plaisir de filmer ce petit théâtre de la cruauté en plein cœur d'une Californie riante et hospitalière, met à la disposition de son acteur toutes les ressources de sa maîtrise, et l'on ne regrettera à la limite que le fait que la folie reste bord cadre (mais c'est le sujet de "l'Ombre d'un Doute"), alors qu'on aurait aimé un soupçon de déraison en plus dans ce film sage.
Un film peu connu et sous-estimé dans la filmographie d'Hitchcock, ce qui est un comble étant donné qu'il est le préféré du réalisateur! Je l'ai trouvé supérieur à "fenêtre sur cour" ou à "les enchaînés", car moins cliché et moins prévisible. Premièrement, il est plaisant de constater que "l'ombre d'un doute" n'a pour base ni pour commencement une banale histoire d'amour entre deux stars holywoodiennes, comme c'est (trop) souvent le cas chez Hitchcock. C'est sur une histoire familiale que commence le film; les relations entre les personnages sont moins stéréotypées que bien souvent, ça sonne juste, ça permet au film de devenir prenant puis poignant. C'est sans doute grâce à cette justesse que le spectateur rentre si facilement dans l'histoire. Et quelle histoire! Alors que dans d'autres films Hitchcock s'est contenté du rôle de metteur en scène, il s'est ici personellement impliqué dans le scénario, c'est à lui que l'on doit la trame principale et la plupart des scènes; verdict: le scénario possède une forte dose de suspense, de mystère et de tension, que la finesse des dialogues et la subtilité de la mise en scène permettent d'exploiter. L'alchimie entre les personnages fonctionne donc extrêmement bien; pour captiver le spectateur, rien de tel qu'un personnage captivant: c'est ce que nous offre Hitchcock en la personne de "Charlie", charismatique, mystérieux et insaisissable; c'est aussi ça qui fait la spécificité et la qualité du film: nous sommes placés dans la même situation que dans "la corde" (je n'en dirai pas plus pour ceux qui n'auraient pas vu le film...). Comme l'explique la fille d'Hictcock dans une interview, le réalisateur parvient à "cotoyer le mal" de très près dans ce film, c'est aussi ça qui le rend passionnant. L'ombre d'un doute est d'autant plus appréciable que le suspense n'est entravé par dans son rythme ou son intrigue par aucune histoire d'amour hors propos (le seul film d'Hitchcock où le cliché du baiser amoureux n'appraît pas?), ce qui est fort rare. Psychologique et tendu, mais aussi émouvant et drôle à certains moments, ce film est à voir pour tous les amateurs du Maître du Suspense. Néanmoins certaines "limites" ont freinées mon enthousiasme: le film ne possède aucun coup de théâtre majeur; l'ambigüité est aussi levée trop rapidement; enfin (je sais, je dis ça souvent...) le film est trop court, vingt petites minutes n'auraient pas été de trop. Néanmoins, si ce film reste plusieurs crans en dessous de "Psychose", la "Mort aux trousses" ou "Rebecca", il reste un incontournable qui se regarde avec plaisir et nervosité.
Un film d'Hitchcock curieusement oublié, alors même qu'il s'agirait, selon le maître du suspense, de son meilleur film... une opinion par ailleurs très discutable selon moi. Une famille moyenne d'une petite ville américaine voit arriver chez eux l'oncle Charlie, frère de Madame, placé sur un piédestal par sa nièce qui s'appelle elle aussi Charlie. Elle l'aime peut-être plus que comme un simple oncle, mais ce dernier n'est pas celui que l'on croit. Qu'a t-il fait ? Le spectateur lui-même ne le saura qu'au bout d'une heure. Et Hitchcock laisse toujours planer "l'ombre d'un doute" sur son personnage principal (le seul, avec Norman Bates, à être le "méchant" dans un de ses films). La mise en scène d'Hitchcock est toujours extraordinaire (elle l'est de toute façon même dans ses films les plus mineurs), et le casting réuni pour l'occasion est l'un de ses meilleurs, alors même que ses deux acteurs principaux n'avaient encore que peu d'expérience au cinéma (Teresa Wright venait juste d'avoir un Oscar du meilleur second rôle féminin, et Joseph Cotten venait d'être révélé chez son ami Orson Welles). Probablement pas un des ses chefs d'oeuvres, "L'Ombre d'un doute" demeure indéniablement un très bon film qui a permis à son auteur de se faire un nom aux Etats-Unis.
Peut-être l’un des films les plus profonds d’Alfred Hitchcock qui signe ici l’un des ses plus grands coup de maîtres. Profond est bien le bon mot pour caractériser l’ensemble de "L’Ombre d’un Doute" en particulier en ce qui concerne les personnages ; tous fascinants et creusés avec le plus grand soin. On retiendra surtout la formidable relation passionnelle puis destructrice entre une nièce et son oncle (ce dernier campé par un époustouflant Joseph Cotten). "L’Ombre d’un Doute" est du pur Alfred Hitchcock dans toute sa splendeur ; le spectateur cherche à connaître le passé sombre de cet oncle mystérieux mais le maître ne l’entend pas de cette oreille et joue avec lui. Il s’éloigne du coeur de l’intrigue mais ne nous ennuie jamais grâce à ce superbe scénario et aux personnages secondaires souvent drôles ainsi qu’à une multitude de plans et d’idées de mise en scène. Magistral.