Je me suis surpris a complètement adoré ce film. En voyant la bande-annonce, j'ai vraiment pensé revoir encore et encore ces films en found footage, à l'intrigue teen-movie avec des blagues vaseuses et plates. Et bien oui il y a un peu de ça dans ce film et pourtant j'ai adoré. L'explication est toute simple et c'est la grande réussite du projet à mon sens, avoir réussi à appuyer exactement là où il fallait en mettant en place tous les ressorts nostalgiques possibles et qui font incroyablement écho à ce que la génération 90 a vécu. Tout y passe, les consoles de jeu, la coupe du monde 98, le passage à l'an 2000 et même la tempête de 99... Tirer sur la corde de la nostalgie, certains s'y sont essayés, je pense notamment à Bis de Dominique Farrugia qui surfait aussi sur cette nostalgie, sauf que là en plus de présenter une intrigue à laquelle on s'identifie totalement, le support utilisé fait également sens et écho en chacun de nous. De la caméra DV à la caméra HD puis l'iphone, du format 4:3 au format 16/9, tout est parfaitement mis en place pour appuyer sur les cordes sensibles. J'ai été d'autant plus ému à titre personnel que même les références de blagues et façon de filmer correspondant à mon parcours également. Moi aussi, passionné d'images, je filmais tout à mes 10 ans, moi aussi je claquais des doigts pour me faire disparaitre avec la camera DV en appuyant sur pause et record, moi aussi je filmais de fausses scènes de films et sketchs. Alors avec le recul, oui l'intrigue est extrêmement classique, et tout l'arc narratif sur la love story entre Max et Emma est si basique que n'importe qui crierait au nian nian si cela avait été filmé de façon normale. Mais là où le projet trouve son génie, c'est de l'avoir pensé véritablement comme une archive filmé sur 25 ans. Et on sait que lorsque le spectateur s'identifie à ce point, tout devient alors possible et peu importe le scénario, il sera touché et embarqué dans ce flot de nostalgie. Et c'est effectivement le ressenti que j'ai eu durant le film.
Bravo aux acteurs et aux jeunes acteurs jouant Max à différent période de sa vie, je les ai trouvé très justes et naturels ce qui étaient quand même assez important pour pouvoir y croire pleinement. La ressemblance avec Max Boublil est même assez frappante et réussie. J'ai par contre vraiment beaucoup de mal avec Max Boublil l'acteur, qui est le seul à paraître faux face caméra (surtout son introduction et conclusion face caméra, qui sonnent vraiment faux). Ses scènes les plus réussies pour moi étaient les moments où il devait jouer l'acteur qui jouait mal... un rôle sur mesure donc ! C'est dommage car tout le reste du casting tient vraiment la route niveau justesse de jeu. Noémie Lvovsky y apparait radieuse comme jamais, et il est toujours difficile de se montrer frontalement comme ça, face caméra, bien qu'il y ait un étalonnage effectué en post-production pour gommer au maximum le grain brut de la peau et l'adoucir... et quel plaisir surtout de voir Alain Chabat qui apporte inconsciemment aussi ces éléments constitutifs de la nostalgie. J'ai personnellement eu du mal de ne pas penser aux Nuls quand j'ai vu Alain Chabat dans son personnage de père faisant le pitre, avec son look des années 90 !! Sans parler aussi de la musique (qui a d'ailleurs constitué une grosse partie du budget du film pour pouvoir en acquérir les droits), Wonderwall d'Oasis et Where is my mind de Pixies ont grandement participé aussi au fondement de cette nostalgie.
Et le message global et final du film autour de la relation Max et Emma, qui là encore peut paraitre nian nian, passe soudainement comme une lettre à la poste et conclut le film de façon émouvante. Merci donc pour ce moment !