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    Les Invisibles
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Invisibles" et de son tournage !

    Sur la route des Invisibles

    Louis-Julien Petit s'est inspiré du livre de Claire Lajeunie intitulé Sur la route des Invisibles. C'est elle-même qui lui a offert cet ouvrage qu'elle a écrit en complément de son documentaire réalisé en 2014 pour France 5, Femmes invisibles, survivre dans la rue. Immédiatement séduit par le livre qu'il dévore en deux heures, le metteur en scène en parle à sa productrice, Liza Benguigui, qui en acquiert les droits.

    Sur le terrain

    Le réalisateur a rencontré pendant plus d'un an des femmes SDF dans différents centres d’accueil à travers la France, découvrant par la même occasion le métier des travailleurs sociaux, principalement des femmes.

    Il a exigé de ses comédiennes le même investissement : Audrey Lamy s'est ainsi rendue dans un centre d’accueil à Grenoble où elle a aidé les bénévoles à faire les courses et la cuisine. Sarah Suco a, quant à elle, perdu beaucoup de poids et a fait la manche à plusieurs reprises "pour ressentir la honte et la violence des regards fuyants" raconte Louis-Julien Petit.

    Réécriture

    Louis-Julien Petit a écrit une première version du scénario qui penchait vers la chronique sociale mais il s'est aperçu avec sa productrice que cet angle était redondant par rapport au travail déjà effectué par Claire Lajeunie. Il est finalement reparti de zéro en octobre 2016 : "J’ai voulu démarrer le récit là où le documentaire de Claire se terminait, lorsque (la vraie) Catherine finit par obtenir une chambre dans un hôtel social ; Les Invisibles commence au moment où elle quitte ce logement pour retourner à L’Envol. Contrairement à la première mouture qui se passait essentiellement dans la rue, cette seconde version se déroule dans un centre d’accueil, permettant d’une part de plonger dans le quotidien des travailleuses sociales, mais aussi de donner à ces femmes SDF un toit, afin de les voir vivre au quotidien, de prendre le temps de les identifier et de s’attacher à elles".

    L'humour avant tout

    Malgré le sujet difficile des Invisibles, le réalisateur a souhaité réaliser un film solaire et porteur d'espoir, dans la lignée des comédies sociales anglo-saxonnes telles que The Full MontyPrideMy Beautiful Laundrette : "J’ai voulu plonger le spectateur dans le milieu de la grande précarité par le biais de situations drôles et émouvantes, sans jamais éluder la réalité dramatique dont il est question, ne serait-ce que par respect pour ces femmes qui ont beaucoup d’autodérision sur leur situation, et rejettent toute idée d’apitoiement sur leur sort. Je me devais de les montrer telles que celles j’avais connues, dans la complexité de leur vérité, sans compassion particulière ni misérabilisme".

    Des actrices issues de la rue

    Le réalisateur a choisi des actrices non professionnelles pour incarner les femmes SDF de son film, à l'exception de Sarah Suco et Marie-Christine Orry. Il désirait engager des femmes qui avaient connu la rue et qui avaient réussi à en sortir ou qui vivaient en foyer d'accueil. Ainsi, 150 femmes ont été "auditionnées" lors d'entretiens où elles parlaient pendant une heure face caméra de leur vie. Des ateliers ont ensuite été mis en place pour les observer en groupe et mieux cerner leurs personnalités : "J’ai demandé à chaque participante de se trouver un nom d’emprunt, en choisissant celui d’une femme qu’elle admirait. Sur le tournage, nous n’avons jamais réellement su leurs vrais noms. Pour l’équipe, elles sont donc restées pendant deux mois Edith (Piaf), Brigitte (Macron), Lady Dy, Simone (Veil), Marie-Josée (Nat), Mimy (Mathy), etc... En pouvant s’abriter derrière une personnalité autre, elles ont trouvé le courage de se livrer dans toute leur vérité, en oubliant la caméra".

    Afin de faciliter le travail à ces actrices en herbe, le film a été tourné dans la continuité de l'histoire. Pourtant, beaucoup ont quitté le navire dès le début, comme se souvient le réalisateur : "À la fin de la première journée de tournage, certaines sont parties définitivement, certaines ne sont pas venues du tout, c’était trop loin, trop compliqué, trop long… Au moins un tiers d’entre elles ont quitté l’aventure, seules les plus téméraires sont restées".

    Une comédienne fidèle et engagée

    C'est la troisième fois que Louis-Julien Petit dirige Corinne Masiero. Ils se sont rencontrés pour la première fois il y a plus de dix ans alors que cette dernière jouait dans un film sur lequel Petit était assistant réalisateur. Très sensible à la lutte contre la précarité et l’exclusion, la comédienne développe depuis plusieurs années un projet de structure d’insertion éco-citoyenne : "Ce sera un 'écolieu' où on apprendra à des gens qui en ont besoin, à consommer autrement, à vivre, de façon autonome, sans remplir les poches de tous ces consortiums qui, non contents d’appauvrir les gens, foutent la planète en l’air. Ce centre, dont il existe déjà des modèles en France et un peu partout en Europe, s’appellera la Pataclown".

    Le Nord

    Les Invisibles a été tourné dans le Nord de la France, qui recèle "une 'mine' inépuisable de figurants" selon le réalisateur : "ils ont un naturel incroyable, ils ne jouent pas, ils « sont » et leur sincérité est bouleversante. Depuis Discount et Carole Matthieu, j’ai gardé des liens avec certains d’entre eux, et notamment Marianne Garcia, qui m’avait tant impressionné dans Discount, que je l’ai reprise dans Les invisibles. Elle y incarne Lady Di".

    Improvisation forcée

    Louis-Julien Petit a surpris ses comédiennes en leur demandant de se détacher de leurs textes et de privilégier l'improvisation. Audrey Lamy, qui s'était préparée en amont du tournage avec une coach afin de connaître parfaitement son texte, a été déconcertée par cette aproche : "[...] juste avant la première scène, Louis-Julien m’a annoncé qu’il ne voulait rien garder des dialogues. J’ai halluciné, d’autant que ces derniers étaient super bien écrits ! Il n’en a pas démordu. 'Question de sincérité' ! Je n’en menais pas large. Sans texte, on n’a plus de balise, plus de béquille de jeu, on sort des rails, on est à poil !"

    Projection spéciale

    Les Invisibles a été exceptionnellement projeté le 17 février 2019 à l'Élysée devant une quarantaine de personnes, dont le Président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte. Une partie de l'équipe du film était également présente, notamment le réalisateur et les comédiennes Audrey Lamy et Noémie Lvovsky. Adolpha Van Meerhaeghe et Marianne Garcia, anciennes sans abri qui jouent dans le film, ont par ailleurs pris la parole lors de la soirée. Louis-Julien Petit a pu s'entretenir avec le Président pour évoquer la situation précaire des femmes SDF.

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