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Camille Q.
17 abonnés
8 critiques
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4,5
Publiée le 15 janvier 2019
Parfait, drôle, émouvant, sincère et pas caricatural. Acteurs excellents, idée originale. Juste la fin qui me laisse un peu sur ma faim. Mais je recommande vraiment.
Il y a les réalisateurs qui nous montrent les maudits du monde de façon si déprimante que la vision de leur film relève du sacerdoce. "Les invisibles", à l'instar de "Full Monty", "Brassed off" ou "la part des anges", nous fait vibrer et nous faire rire tout en nous conscientisant et en nous politisant. Il faut ajouter que les différents protagonistes sont montrés avec toutes leurs nuances, aux antipodes de ces films ridicules où les gentils combattent les méchants et vis-versa. On comprend dès lors que leurs actions sont diverses et complexes. Il faut aussi dire que certaines situations particulièrement dramatiques sont dépeintes ici avec un doigté rare. Pas de place ici pour les stéréotypes lourdingues et les profils aux crayons gras. Tout est subtil, nuancé mais intransigeant et tellement réel. Un film à voir absolument afin d'enrichir son empathie envers un monde habituellement invisible.
Troisième film de Louis-Julien Petit après le réussi et prometteur Discount et le ratage Carole Matthieu. Je n'avais entendu que du bien de celui-ci mais sans en avoir vu ni bande-annonce ni promotion. Je m'attendais à beaucoup de pathos. Contre toute attente, il n'y en a pas (ou si peu). Certes, on pourra remarquer les relatives faiblesses de la mise en scène ou les quelques temps morts dans le scénario. Mais tout cela est balayé par un sujet fort et terrible. On ressent et comprend parfaitement la force de caractère et l'abnégation des travailleuses sociales et/ou des femmes de la rue, tout autant que leur désarroi et leur impuissance. Il n'y a par ailleurs aucun jugement, aucun mépris, et on ne cherche pas à nous faire la morale ou nous faire culpabiliser. La distribution est épatante, savant mélange de comédiennes pros et non-professionnelles. On retrouve avec plaisir l'excellente Corine Masiero ou Sarah Suco, les deux pour la troisième fois chez le réalisateur, Audrey Lamy, sans doute la plus surprenante et la plus convaincante, la toujours parfaite Noémie Lvovsky, ou encore Pablo Pauly (également troisième fois). A leurs côtés on retrouve celles que la société a abandonnées qui sont toutes absolument formidables dans leurs (presque) propres rôles. Le casting fonctionne à merveille. Les invisibles est donc un film formidable, intelligent, engagé, touchant, poignant, nécessaire, vraiment très drôle et sans misérabilisme aucun. On en ressort aussi, à l'instar de Edmond (dans un autre genre et pour d'autres raisons), avec la pêche. La salle a applaudi à la fin, longtemps que je n'avais vu ça...De très beaux portraits de femme, un très bel hommage à ces invisibles et à celles qui tentent de leur redonner espoir et dignité. Une très belle surprise.
Du trio de tête d affiche, j ai été très agréablement surpris par Audrey Lamy que j avais déjà vu très bien dans d autres films mais qui m a semblé particulièrement remarquable dans ce film. Pour les deux autres, je le savais déjà.
Outre la force du sujet, d une manière générale il est superbement mis en images : qualité des acteurs, diversité des situations, justesse du scénario. J ai moins apprécié ce qui a trait à la fille adoptive (encore que j ai trouvé intéressante sa colère, mais je l ai trouvé trop outrée), la journée porte ouverte et le caractère trop caricatural (dans un but comique) de l évolution des pensionnaires.
Le film commence par les mesures anti-sdf (accoudoir au milieu des bancs pour empêcher de s allonger, il y a une belle série,). J ai trouvé cela intelligent car cela suggère qu il est possible de « choisir » un peu les endroits qu on leur laisse plus facilement accessible et les rendre moins visibles. Je rappelle à ce sujet le film « quand tu descendras du ciel » sur les arrêtés anti-mendicité du sud de la France de la fin des années 1990.
je me sens un peu ennuyé devant tant de critiques enthousiastes , devant tant de bons sentiments qui baignent dans ce film , devant tant de rires entendus dans la salle , d ' exprimer des réserves mais franchement j ' ai trouvé le film long , répétitif et " embrouillé " ! cependant l ' interprétation est excellente , audrey lamy particulièrement et parmi les invisibles la réparatrice de scooter qui est formidable !
2 h de solitude. Surnoté. A éviter absolument. Une histoire banale qui n’a pas trop d’intérêt. Un documentaire sur les femmes sdf aurait peut etre été plus interessant
Très humains, bien écrit et bien joué. On est face à une réalité bien difficile, sans mièvrerie, sans apitoiement. Bien que l'on est en présence de la souffrance, le film reste très positif, parfois même joyeux, pour démontrer qu'en mettant de petits moyens bout à bout et beaucoup de bonne volonté et d'emphatie on peut réaliser un retour à la vie "normale".
Comprendre les misères des français les plus pauvres, sans haine, sans politique, sans arrières pensées. Les faits rien que les faits. La puissance de ce film magnifique est de ne pas juger. Les fameux invisibles ne sont pas des parfaits ou des immondes. Des êtres humains tout simplement. Des gueules cassées par l'absence d'éducation, de parents, de chance…. Entre 2 souffrances, des lueurs d'espoir. Fragiles. Ne vous trompez pas. Ce film est d'abord joyeux, optimiste. Mais il ne fait aucune concession à la réalité. Mention spéciale à Audrey Lamy. Tout simplement stupéfiante et magnifique.
Soyons clair : ce n'est pas un film ultra-réaliste. Cela montre la réalité, celle de ces femmes invisibles, mais il y a quelques scènes peu envisageables dans un centre d'accueil et de réinsertion. Ce n'est pas grave car, ce faisant, Louis-Julien Petit a choisi de donner de l'optimiste à son film. Ce n'est pas à proprement parler un "feel good movie" mais il montre des situations difficiles sans tomber dans le misérabilisme. Ce n'est jamais simpliste, manichéen ou moralisateur, tout l'inverse de Stéphane Brizet ! C'est réussi, efficace et les actrices amateurs sont formidables.
La même équipe que "Discount", le film est dans le même registre, on voit les problèmes dans le traitement de la misère social, puisque même les équipes d’accueil de jour et de nuit se font la guéguerre. Et dans les deux films, même si les solutions trouvées sont pleines de sympathie, on a du mal à savoir comment cela pourrait être financé. Et les deux films nous laissent sur cette interrogation, il me semble.
Un hommage aux travailleuses sociales, mal payées, déconsidérées, pilier de notre société en dérive. Un film très (trop) réaliste et bien joué. Dépressifs s'abstenir.
Voilà une comédie humaine qui fait du bien, traitant un climat social terrible avec finesse et un brin d'humour. Ce film fait la part belle au climat associatif qui traite ici la situation des femmes SDF à travers un centre d'accueil de jour ("L'envol") qui va au gré de ses agissements redonner le goût de vivre et la fierté à ses pensionnaires. Audrey Lamy en assistante sociale débrouillarde est formidable et la réussite du film est de ne pas tomber dans une certaine forme d'angélisme même si ces travailleurs sociaux outrepassent parfois leurs fonctions. A cela viennent s'ajouter des seconds rôles comme Déborah Lukumuena (spontanée) ou Sarah Suco (bouleversante). Du très bon cinéma français.
Beaucoup ont dit que c'était un Ken Loach à la française. Oui c'est en partie vrai, à ceci près que si ce sujet tragique aurait pu effectivement inspirer Ken Loach on se situe plus dans une comédie , et parfois même c'est assez drôle. En plus la fin est plutôt positive ... ce qui n'est que rarement le cas des oeuvres de K.L.
La parole est rarement donnée aux petites gens au cinéma, se centrant surtout sur des problèmes parisiano-centrés et bobos. Cette fois, le cinéaste choisit de poser sa caméra en dehors de la capitale, dans le nord de la France, où l'on sait que, depuis la désindustrialisation, la pauvreté et l'exclusion sont devenues endémiques. Force est de constater que ce choix courageux scénaristique est convaincant quand on voit les foules qui se déplacent pour partager cette tranche de vie avec le Centre d'Accueil de Jour pour femmes en difficultés L'Envol.
Quand on est du secteur, la démagogie ou la facilité ne sont toujours pas très loin. Néanmoins, la mise en scène choisit un ton délibérément léger et grave à la fois pour traduire la très grande complexité des parcours d'insertion de ces femmes. On est tour à tour ému, enthousiaste, charmé et amusé par ces personnages hauts en couleur. Les 3 actrices principales qui accompagnent les non-professionnels contribuent beaucoup à la réussite de ce film. Le jeu est convaincant, au point que l'on ne peut s'empêcher de se dire qu'elles ont forcément un intérêt militant pour incarner de tels rôles. Si elles ne cèdent jamais au misérabilisme, elles parviennent toutefois à témoigner de la complexité d'assurer une telle mission si l'on en juge aux restrictions budgétaires et aux cadres administratifs exigeants.
"Les invisibles" est une totale réussite qui comblera les âmes en peine en ces temps socialement agités et rappellera que nombre de travailleurs sociaux contribuent chaque jour, dans l'ombre, à améliorer la condition humaine.
bande annonce trompeuse, ce film n'est pas une comédie drôle, c'est bien mieux. Un film sur ces gens oubliés de nous même, et derrière chacun se cache une vie. Un film superbe !!!