Un film remarquable qui traite avec profondeur, optimisme et tendresse d'un drame de notre société. Un film bouleversant qui - indirectement - nous interpelle individuellement sur notre altruisme. Un film magistral qui bénéficie d'une interprétation époustouflante de l'ensemble des interprètes, issus de la rue ou de la scène. Bref, un chef d'oeuvre !
Inspiré par un documentaire de Claire Lajeunie qui avait également écrit un livre sur ce sujet, Louis-Julien Petit réalise son nouveau film sur ces femmes "invisibles" aux yeux de la société et sur ces autres femmes qui font tout pour leur en venir en aide. Une mise en lumière absolument nécessaire surtout par les temps qui courent. En parlant de la précarité, le réalisateur nous propose un film touchant qui ne tombe jamais dans le pathos, intéressant puisqu'il revient en détail sur les différentes étapes pour tenter de s'en sortir, et également drôle, car il y a pas mal recul sur ce qui se passe, mais sans pour autant tomber dans l'humour facile. Ces touches d'humour viennent clairement égayer cette histoire qui met en avant la précarité et la misère humaine. Néanmoins et comme je l'ai dit, ce n'est pas un film lourd et larmoyant, c'est surtout un film profondément humain qui parle également de partage, d'entraide et de sacrifice. Quand on voit ce que ces travailleuses sociales font pour aider ces femmes qui n'ont plus rien, on ne peut que parler de sacrifice, car elles mettent de côté leurs vies pour que les autres en aient une. Une vraie belle leçon de vie incarnée par de superbes actrices et des personnages attachants. Ces dernières rendent authentique un récit qui était déjà réaliste à la base. En somme, Louis-Julien Petit nous propose un drame social touchant, attendrissant, amusant et surtout nécessaire par rapport au sujet qu'il aborde si justement.
Mais que ce film fait du bien ! Louis Julien-Petit continue dans la même veine à la fois tendre, drôle et sociale que dans « Discount » mais avec encore plus de réussite. Il a trouvé l’équilibre parfait entre les trois et nous offre une œuvre humaniste, belle et juste sur des femmes que la société d’aujourd’hui a mis sur le ban. Des femmes qu’on ne préfère pas voir et/ou qui ne préfèrent pas être vues. En s’intéressant à ces sans domicile fixe aux parcours bien différents, il pointe du doigt intelligemment nos sociétés capitalistes qui oublient les laissés-pour-compte. « Les Invisibles » s’aligne clairement sur les traces du cinéma anglais social de Ken Loach, mais avec plus de douceur et un côté revendicatif moins forcé et hargneux. Il n’empêche, le résultat est tout aussi probant et il nous emporte clairement dans un tourbillon d’émotions diverses mais fortes. Il y a peut-être une ou deux longueurs et le personnage de Corinne Masiero qu’on aurait aimé plus fouillé mais ce sont des détails au vu de la réussite indéniable de ce gros coup de cœur. Une œuvre belle et simple par sa modestie et puissante et nécessaire via le message qu’elle véhicule.
Le film parvient à réveiller chez nous plusieurs sentiments que l’on pensait endormis. On est à la fois indigné par la rigidité de l’administration sur ce problème, émus par la détresse de ces femmes que la vie n’a pas gâté mais aussi admiratifs de ceux qui veulent les aider et en on fait le combat d’une vie. D’ailleurs « Les Invisibles » pourrait se voir comme un docu-fiction sur ces femmes qui vivent en foyer d’accueil ou dans la rue mais aussi sur celles qui ont fait le choix d’en faire leur métier ou de devenir des bénévoles à cette cause. Une déclaration d’amour entièrement dédiée à ces personnes de l’ombre altruistes et profondément humanistes qui ont décidé de donner un peu de leurs vies pour éclairer celles d’autres, moins chanceuses. Parfois au prix de leur propre bonheur. Mais cet aspect à la lisière du documentaire n’empêche pas la fiction de fonctionner à plein régime et de faire de ce film un vrai plaisir de cinéma, surtout que la caméra de Petit est tout sauf statique. En effet, un tel sujet n’empêche pas de soigner ses images et le metteur en scène habille son histoire de manière discrète mais agréable à l’œil. Il parvient même à densifier admirablement son récit avec le parcours personnel des quatre encadrantes (et donc les quatre actrices principales), notamment avec des virages romantiques touchants et parfaitement négociés sur la fin.
Tous les portraits décrits ici le sont avec amour et empathie. A l’image, le réalisateur parvient à rendre drôles des situations tristes et émouvantes des situations comiques. Un tour de force en équilibre constant mais réussi. Durant une heure et demie, on est partagé entre rires et larmes et cette sacrée bande de femmes, celles qui aident comme celles qui ont besoin d’aide, est magique. On vit leur malheur (terrible séquence du démantèlement du camp de fortune), on vit leurs craintes tout comme leur déconnexion sociale (la peur de l’entretien d’embauche) mais on vit aussi leur petits bonheurs (la soirée au bar). Leur bonne humeur fait rire, d’un humour fin et bon enfant, et leur détresse interpelle et émeut (le regard de certaines de ses actrices non professionnelles est frappant). Quant au quatuor d’actrices principales, elles sont magistrales et d’une justesse inouïe. Corinne Masiero surprend encore dans un rôle plus tragique que celui qu’on attendait d’elle dans ce type de film et Audrey Lamy est à contre-emploi (enfin !) dans un rôle qui prouve que comme son illustre sœur elle peut être à l’aise dans le registre dramatique. « Les Invisibles » frappe en plein cœur et on sort de là sonné mais le sourire aux lèvres de voir qu’aider son prochain est toujours possible. Mais un constat s’impose : ces invisibles doivent sortir de l’ombre dans laquelle la société les a confinées et la lumière que met ce film sur elles est un bon début.
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Voici un film tout à fait dans l'air du temps et qui se montre original et bon enfant. L'humour est évidemment là pour pouvoir rire de cet thématique pas vraiment drôle de base. Mais le réalisateur, arrive à mettre cela en scène, avec un humour bien dosé. ou l'on lutte "contre le système". Le film en devient même innovant grâce à des dialogues souvent percutant (l'impro serait également de mise mais si c'est cela le cas, le jeu des actrices et au top). Mais n'oublie pas la réalité dramatiques vétu par ces personnes. On est ainsi, tout comme le scénario ; plongé au cœur d'une précarité avec notamment des personnes venant vraiment de la rue (rendant la chose plus authentique). Ajoutons un peu de dérision et nous voilà devant une comédie bien sympathique qui tape dans le mille par rapport au quotidien des personnes lambda. Et malgré un sujet ne donnant pas spécialement à rire, ici ; on arrive à passer au-dessus (même si les émotions restent là). Et passer un bon moment ou même si l'on penser pleurer tout de long.. LE réalisateur a réussi a pallié les 2, sans en faire trop tant pour les rires que pour larmes. Une très bonne surprise que je recommande!
un film qui passe de fou rire à énormes émotions sans aucune transition. le destin et la vie de ces femmes nous prend aux tripes on les découvre rieuses gaies pleine d'humour et parfois aussi maladroites. elles jouent sans tricher et donnent le meilleur d'elles mêmes. Audrey Lamy est exceptionnelle de justesse et montre ses grandes qualités de comédienne. Noémie Lvovsky comme à son habitude est grandiose. ce film devrait être vu par nos politiques pour leur montrer la vraie souffrance humaine la détresse de celles qui n'ont plus rien pour qu'ils comprennent enfin que c'est inadmissible en 2019 de vivre comme ça.
C’est vrai, ce film « peine à gagner en profondeur », comme le dit une mauvaise critique. Mais les trois actrices Audrey Lamy, Corinne Masiero et surtout Noemie Lvovsky sont justes et touchantes (ce qui n’est pas toujours le cas selon les films dans lesquels elles jouent). Par ailleurs, le mélange de ces actrices avec des femmes qui ne le sont pas fonctionne bien et la présence de la "noble" Brigitte Sy dans un rôle secondaire est quasiment une garantie de qualité, en soi. Là où le film pêche, finalement, c’est qu’il n’a pas pu s’empêcher de tirer plusieurs fois vers la comédie française un peu potache, avec passages elliptiques en musique, gags et situations parfois trop caricaturales. Il n’en demeure pas moins que le film reste plaisant à regarder, et que plusieurs passages sont touchants (l'expulsion du camp, notamment). De même, bien que les passages en musique soient plusieurs fois des facilités plaquées, la musique de Laurent Perez Del Mar reste excellente.
La parole est rarement donnée aux petites gens au cinéma, se centrant surtout sur des problèmes parisiano-centrés et bobos. Cette fois, le cinéaste choisit de poser sa caméra en dehors de la capitale, dans le nord de la France, où l'on sait que, depuis la désindustrialisation, la pauvreté et l'exclusion sont devenues endémiques. Force est de constater que ce choix courageux scénaristique est convaincant quand on voit les foules qui se déplacent pour partager cette tranche de vie avec le Centre d'Accueil de Jour pour femmes en difficultés L'Envol.
Quand on est du secteur, la démagogie ou la facilité ne sont toujours pas très loin. Néanmoins, la mise en scène choisit un ton délibérément léger et grave à la fois pour traduire la très grande complexité des parcours d'insertion de ces femmes. On est tour à tour ému, enthousiaste, charmé et amusé par ces personnages hauts en couleur. Les 3 actrices principales qui accompagnent les non-professionnels contribuent beaucoup à la réussite de ce film. Le jeu est convaincant, au point que l'on ne peut s'empêcher de se dire qu'elles ont forcément un intérêt militant pour incarner de tels rôles. Si elles ne cèdent jamais au misérabilisme, elles parviennent toutefois à témoigner de la complexité d'assurer une telle mission si l'on en juge aux restrictions budgétaires et aux cadres administratifs exigeants.
"Les invisibles" est une totale réussite qui comblera les âmes en peine en ces temps socialement agités et rappellera que nombre de travailleurs sociaux contribuent chaque jour, dans l'ombre, à améliorer la condition humaine.
Un film tourné presque comme un documentaire pour nous plonger au plus près de la précarité. On suit des femmes SDF dans un centre d'aide de jour menacé de fermeture. Des actrices non professionnelles jouent leur propre rôle. Audrey Lamy est impeccable et impliquée. Corine masiero un peu plus en retrait. Un film brut avec quelques moments drôles
Un drame vrai et touchant saupoudré d'humour qui fait mouche dans l'ensemble mais qui pâtit énormément de son faux rythme, ce qui le rend fatalement assez peu palpitant. L'émotion est bien évidemment au rendez-vous avec l'excellente idée de faire jouer des comédiennes amatrices au lourd passé pour la plupart, une véracité de vie que l'on prend en pleine figure et qui donne clairement du cachet au métrage, d'autant que les autres acteurs sont également très bons. Maintenant et bien malheureusement, on tourne assez vite en rond dans cette tranche de vie et le temps finit par paraitre bien long, c'est vraiment dommage parce que l'idée est là et l'intention très louable mais je n'ai pas pu m'empêcher de m'ennuyer et au demeurant assez souvent. Pour autant, ça reste à voir pour l'exercice de style et la sincérité qui se dégage du film.
Drame social qui s'habille presque entièrement en comédie, Les Invisibles constitue avant tout un témoignage profondément humain sur des femmes sans domicile, décrochées de la société, et pourtant pleine de vie et de talent. Il s'agit aussi d'un hommage mérité aux travailleurs de l'ombre qui s'occupent de ces personnes, et qui se consacrent corps et âme pour aider leur prochain. Le centre d’accueil pour sans-abris qui se trouve au centre de l'histoire est ainsi habité par une énergie positive qui est très bien retranscrite, d'autant que les actrices se montrent particulièrement charismatiques. En résumé, une oeuvre qui a quelque chose à dire, et qui le fait avec tact !
La bonne presse autour de ce film est totalement justifiée. Et j’espère qu’il a et aura un grand succès bien plus mérité que beaucoup de ces niaises comédies françaises qui envahissent les salles. C’est instructif, émouvant, dur mais aussi drôle parfois. Certaines scènes arrachent le cœur et les larmes. Le mélange d’acteurs pros et amateurs est une réussite. Il apporte de la crédibilité et de la justesse, sans jamais nuire à la qualité du jeu, sans doute grâce à un gros travail de coaching de la réalisation et des acteurs pros. Que reprocher à ce film ? Peut être un peu trop d’angélisme dans le caractère des personnages ? Vraiment un détail au regard des qualités. L’empathie et la prise de conscience générées sont telles qu’il faudrait proposer à chaud, à la sortie du film, des inscriptions à des associations ou des dons qui feraient sans doute un carton.
Redonner la visibilité nécessaire pour retrouver le chemin d’une vie plus sereine. Joli film où se dégagent douceur et bienveillance. Casting réussi, surtout pour Audrey Lamy très bien et totalement investi comme son personnage.
Très humains, bien écrit et bien joué. On est face à une réalité bien difficile, sans mièvrerie, sans apitoiement. Bien que l'on est en présence de la souffrance, le film reste très positif, parfois même joyeux, pour démontrer qu'en mettant de petits moyens bout à bout et beaucoup de bonne volonté et d'emphatie on peut réaliser un retour à la vie "normale".
Le cinéma français aurait-il trouvé son Ken Loach ? Ce qui est sûr, c'est que Louis-Julien Petit a la passion du drame social et il nous le montre avec brio dans son dernier film intitulé joliment "Les Invisibles". Et de fait elles sont le plus souvent "invisibles", ces femmes SDF qui espèrent trouver un toit et un peu de chaleur humaine en s'adressant à un centre d'accueil. Du moins de jour... et à condition qu'il ne ferme pas, ce qui dans le cas présent va se produire. Alors que peuvent faire les travailleuses sociales sinon ruser ? Et les astuces ne manqueront pas pour venir en aide à ces défavorisées, ces femmes meurtries dans leur existence qui ont de bonnes raisons de se sentir exclues de notre société. Le film pourrait être larmoyant, il ne l'est jamais. Émouvant, oui, bien sûr il l'est, mais Louis-Julien Petit réussit un mélange de comédie et de drame social qui force le respect. En outre, le film doit être perçu comme une œuvre collective et voilà qui ajoute à son originalité. Bien sûr, s'y distinguent des actrices connues et reconnues : Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky... Mais on aime ces figures improbables, ces "invisibles" à qui la caméra donne miraculeusement un corps, une voix ou plus encore une âme. Souvent on les surprend à cabotiner : elles prennent manifestement plaisir à être filmées, à s'exprimer comme elles le font dans la vie quotidienne sans le moindre chichi, bref à exister enfin - mais avec quel avenir ? Le film se déroule tel un "feel good movie" auquel on a peut-être la naïveté de croire. Car le drame de ces femmes si vulnérables va sans doute se prolonger et notre bonne conscience aura été réconfortée le temps d'une séance. C'est peu et en même temps c'est beaucoup car le spectateur aura ainsi été mis au contact visuel d'une réalité qui dérange nos vies faites le plus souvent de confort et de stabilité. Ajoutons - pour la partie purement formelle - que le rythme est parfaitement maîtrisé et que l'image est des plus soignées. C'est dire que l'on peut traiter de sujets douloureux en observant des exigences d'ordre esthétique. C'est même là un authentique signe de respect.