D’aucun, en présentant Louis-Julien Petit, font référence à Ken Loach . On pourrait tout autant en dire de Stéphane Brizé (La loi du marché, En Guerre) ou peut-être d’autres …Après Discount que j’avais particulièrement aimé, Louis – Julien Petit poursuit son travail sur les dysfonctionnements de nos sociétés dans une chronique pleine d’humour et d’espoir pour rendre hommage autant aux femmes que la société a oubliées qu’à celles qui leur viennent en aide, toutes aussi invisibles pour la société…un cinéma engagé, plein d’espoir, d’humour et d’énergie…Parce qu’elles n’acceptent pas que dans le Nord de la France, l’Envol, leur centre d’accueil de jour pour femmes SDF soit soudain fermé pour d’obscures raisons budgétaires et manque de résultats dans la réinsertion de ces femmes, quatre travailleuses sociales décident de se révolter contre une institution sociale sclérosée et injuste, et d’œuvrer, en toute illégalité, à secourir leurs protégées afin de leur assurer un avenir..Elles les logent dans un squat, leur apprennent à exorciser leurs souffrances, leur passé, exercer un métier, se réinsérer, rédiger un CV, se présenter face à la caméra, de monter une recyclerie, bref, reprendre goût à la vie .Nos quatre justicières, Manu, l’impressionnante Corinne Masiéro, Audrey , Audrey Lamy, épatante et dans un meilleur et vrai registre que dans « Scènes de ménage » Hélène interprétée par la discrète Noémie Lovsky que j’avais bien aimée en Rosalie Blum, et Angélique , la toujours aussi fantasque Deborah Lukumnema, comme elle l’était dans Divines…s’y emploient avec d’autant plus d’ardeur qu’elles font face , elles aussi à des problèmes personnels, et se sauvent en sauvant les autres…dans un combat collectif pour retourner la fatalité, et où le système D et le vivre-ensemble finissent par triompher ..La mise en scène est dynamique, trop peut-être, car ce trop plein de vitalité m’a demandé un certain temps pour entrer dans le film et si le fond est digne et engagé, la mise en scène pêche dans un agencement mal maîtrisé entre moments de vie réels et moments fictionnels et par un rythme inégal… La fin souffre d’un excès de bons sentiments, de naïveté et de schématisation…peut-être Louis-Julien Petit, probablement trop emporté par sa passion pour le sujet, l'importance de son message et le bagage émotionnel qui y est attaché, aurait-il pu prendre un peu plus de distance pour mieux le raconter…Les « Invisibles » est un bon film sociétal, mais j’avais préféré Discount !!