Même constat que pour tous les autres films de Tati. Ça commence très bien. On est émerveillé par la poésie qui se dégage des ces environnements qui fourmillent de petits détails. La musique, les décors, les personnages, la silhouette improbable de M. Hulot... tout est réussi. Mais passé la demi-heure, on se rend compte que sa tourne un peu en rond. La musique finit par agacer, les gags se répètent et se ressemble. C'est dommage car visuellement, "mon oncle" tient du génie. C'est remplie de trouvailles visuelles, comme les fenêtres de la maison qui se transforment en deux yeux surveillant le jardin une fois la nuit tombé. Le problème, c'est que entre deux trouvailles visuels, il n'y rien. Ça sonne creux. On esquisse simplement un petit sourire de temps en temps, quand Tati apparaît à l'écran. Finalement, Tati est plus un réalisateur de court métrage. Car dans la durée, on voit très vite ses limites...
Une superbe comédie, emplie de poésie, de tranquillité et de sérénité. Là où "Les Vacances de Monsieur Hulot" n’était qu’une succession de saynètes, "Mon Oncle" offre un vrai scénario qui place Monsieur Hulot dans des situations savoureuses. Confronté à l'univers moderne, strict et aseptisé de la maison Arpel ou de l'entreprise Plastac, ce personnage fantaisiste et farfelu sème le trouble. La mise en scène est originale, inventive, et le tout est porté par des acteurs talentueux. Entre nostalgie, insouciance de l'enfance, opposition entre deux mondes et critique d'une société de consommation naissante... On a affaire à une pépite de charme et d'humour ! Merci Monsieur Tati !
mon oncle-le mien-avait voulu m'emmener voir ce film quand il est sorti..j'étais gamin..je m'y suis profondément ennuyé,lui aussi...j'ai dû ,dans le cadre d'un programme "Collège au cinéma",y emmener des ados de mon collège il y a sept ou huit ans...ça les a profondément ennuyés..comme je les comprends ! les mêmes élèves étaient à fond pour Chaplin,Buster Keaton ou "Chantons sous la pluie"..
Pouvant presque être considéré comme mon premier film de Jacques Tati tant je ne garde pas le moindre souvenir de « Jour de fête » et des « Vacances de Monsieur Hulot » (manque auquel je remédierai), « Mon oncle » a à la fois vieilli et pas du tout. Vieilli au niveau de certains gags physiques fonctionnant moins bien, tandis que le discours pouvant apparaître conservateur n'est lui non plus d'actualité sur certains points. N'empêche que le cinéma de Tati, c'est un univers unique en son genre, cocasse, parfois irrésistible et nous offrant son lot de passages réjouissants, Tati acteur se révélant aussi inventif que Tati cinéaste. De plus, si certains aspects passent donc plus difficilement aujourd'hui, certains paraissent au contraire extrêmement pertinents et toujours valables. Le réalisateur n'était pas à proprement parler « anti-modernité », mais plutôt méfiant vis-à-vis de l'inévitable superficialité qui entoure souvent les progrès techniques, et de ce point de vue, difficile de lui donner tort. Il est parfois à la limite de la mauvaise foi et peut-être même un peu à côté de la plaque, mais il faut avouer que cela donne à son œuvre un aspect à la fois piquant et innocent hautement recommandable, d'autant qu'il le fait sans jamais se séparer de sa naïveté légendaire et de son immense tendresse. Car oui : il suffit de voir certaines scènes pour se convaincre de l'affection du réalisateur pour ceux qu'ils filment, et ce même s'il s'en est moqué pendant quasiment toute l'œuvre. Ajoutez à cela une musique magique, des décors brillamment exploités et une poignée de détails savoureux, et vous obtiendrez un classique du cinéma français, certes à replacer dans son contexte, mais qui n'en reste pas moins hautement recommandable.
L'humour et le style de "Mon oncle" sont issus d'une autre dimension. Ils demandent un effort insurmontable pour être assimilés par les "bigardiens" et autre aficionados du "dessous de ceinture" actuellement porté au pinacle aujourd’hui. Ici pas de borborygmes stupides, de loquedus en calcifs à fleurs, de langage banlieusard pénible, pour faire rire grassement et lourdement. Le rire provoqué chez Tati d'ailleurs par une quantité de gags et de détails hilarants qui constellent le film à raison d'un bonne demi-douzaine par séquence, est intérieur. Il réchauffe l'âme par sa poésie et son approche enfantine. C'est pourtant, du haut niveau, parfois absurde à la Raymond Devos. De plus, il faut revoir le film sur grand écran, plusieurs fois avant d'embrasser l'ensemble des instants burlesques ... Monsieur Tati, n'en déplaise aux critiqueurs éclairés qui argumentent avec beaucoup de Charisme : - "dabor set daube et pr les bouffons", vous étiez le plus grand burlesque du cinéma Français avec De Funès.
En réalisant la suite des Vacances de monsieur Hulot, Jacques Tati atteint le sommet de son art avec Mon oncle. D'un point de vue visuel, auparavant il ne jouait que sur la pantomime pour obtenir le comique. Dans ce film-ci, il se permet de jouer avec les possibilité offerte par le cinématographe comme le cadre dans le cadre (séquences dans l'immeuble de monsieur Hulot) comme les jeux de lumière (scène en ombre chinoise). Il se permet même de faire de petits effets de style (caméra sur le capot de la voiture) et de nous offrir un générique assez original (panneau de signalisation remplaçant les habituels cartons). D'un point de vue sonore, la magnifique musique est plus présente que dans les films précedents (il se permet même de développer trois ou quatre thèmes musicaux différents alors que Jour de fête et Les Vacances de monsieur Hulot ne tournait qu'autour d'un seul thème). Mais cela n'empêche pas Tati de continuer à traiter le son comme il l'a fait auparavant, à savoir recréer une bande-sonore totalement post-synchronisée. Mais ici, les bruitages sonores n'ont pas qu'un but comique mais sont également parfois un moyen de donner son opinion. Par exemple, dans une séquence, les différents bruits causés par les appareils électriques (aspirateur, cuisinère, rasoir électrique) empêche la soeur de Hulot et son mari d'entendre ce que dit l'autre et même de savoir que l'autre se trouve dans la même pièce. En effet, tel est le sujet principal de Tati. A travers sa parodie de l'automatisation des maisons (celle de la soeur de Hulot, Mme Arpel, est toujours de nos jours extrèmement moderne) et du travail, Tati souligne la perte d'humanité que peut créer trop de technologie. Ceci explique que le seul adulte avec qui le petit Gérard (l'enfance étant chez Tati le summum de l'humanité) s'amuse est son oncle qui reste simple et n'oublie pas les vraies valeurs. Pour souligner le décalage de son personnage avec les férus de la technologie, Tati le rend complètement muet (à l'exception de la séquence de drague infructueuse) alors qu'il baragouinait encore des choses dans Les Vacances de monsieur Hulot. Mais Tati n'est pas un pessimiste puisque les machines peuvent se détraquer (jet d'eau, porte du garage, machine à faire des saucisses...). Même M. Arpel va un peu retrouver des valeurs humaines dans la séquence finale en s'éloignant de ce monde robotisé et snob (catégorie sociale bien parodiée au passage) pour se rapprocher de son fils. Ainsi, grace à un travail très méticuleux, Tati arrive à offrir une splendide satire qui touche la poésie.
J'avoue avoir été complètement hermétique à l'univers développé par Tati dans "Mon oncle" et pas du tout réceptif à cet humour un peu potache et gestuel qui emprunte beaucoup au cinéma muet. De même le jeu volontairement exagéré des acteurs me laissait de marbre. Bref, un film assez spécial, sur-côté et lourd.
Ce film a beau être bardé de récompenses et auréolé de gloire, j'ai lâché l'affaire au bout de 45 minutes. Tout y est insupportable, la débilité des gags, le surjeu des acteurs, et qu'est-ce qu'on se fait chier ! A sauver quelques jolis plans du vieux Saint-Maur.
Tati a la caractéristique d'être celui qui a repris le flambeau du cinéma muet : quasiment aucun gros plan et privilégiant le plan large, en enlevant presque tout dialogue, du moins de garder ceux qui font avancer l'histoire et donnent des indices, et d'apporter un soin à la bande-son, faite principalement en post-synchro, si en ayant l'ouïe fine et l'oeil attentif on peut facilement remarquer des anomalies sonores ( de l'écho dans une petite pièce ). Si le film contient de bonnes trouvailles ( les yeux de la maison ) et une moquerie de la bourgeoisie, le rythme chez Tati est toutefois lent et et plombe un peu la narration, s'appuyant parfois trop sur quelques gags ( le balayeur de rues ). L'histoire est simple, sans que certains problèmes ne soient résolus ou abordés ( une possible relation entre la voisine et Hulot ), mais avec une fin ironique, où Hulot qui en passant dans la ville la faisait vivre, son départ l'a vidé de toute activité. Le film de Tati est donc fabuleux car représentatif de son génie mais survolté il serait meilleur, néanmoins cela ne l'a pas empêché de remporter l'Oscar du meilleur film étranger.
Le cinema de Jacques Tati est particulier, très singulier dans son approche minimaliste, en l’occurrence le personnage récurrent et véritable alter ego Mr Hulot ne parle quasiment jamais. Tout est misé sur l'expression corporelle et la gestuelle comme Chaplin ou Mr Bean, on se rend compte d'ailleurs que ce dernier s'est clairement inspiré de Tati pour élaborer son personnage. Pour ce qui est du scenario on pourrait dire que c'est une relecture des " Temps Modernes ", où il nous dépeint avec un génie visionnaire une société matérialiste devenue aseptisée où les gens sont devenus dépendants de la modernité. Il faut vraiment accrocher au cinema de Tati, le comique de situation dans ce cas précis n'est pas accessible à tous, j'ai moi même pas trouvé ça très drôle, mais le film est rempli de symbole et de poésie.
Le plus grand film Français de tous les temps ! (à égalité avec son presque homonyme "Mon oncle d'Amérique"). C'est l'extase complète pendant deux heures. On se laisse bercer par la poésie d'un Jacques Tati, complètement en avance sur son temps. La villa moderne me fait invariablement penser à la Villa Savoye de Le Corbusier, un autre visionnaire. Quant au petit village de St Mandé, par opposition à tout ce modernisme, nous laisse nostalgique d'une époque révolue.