Avis : Mon oncle - Page 9

Jacques Tati où l'un des cinéastes français les plus érudis de son époque. Dans Mon oncle, Tati nous enmène dans l'évolution et la recontruction totale de la ville de paris, environnementale et technologique, où l'on voit une vieille ville délabrée et poussiéreuse, s'avancer petit à petit dans ce qui deviendra le paris de notre époque. Tati dépeint à merveille ce passage dans le monde moderne, avec un humour permanent et une ironie grinçante qui cache une critique sociale solide et cinglante. Chaque personnage représentant une classe sociale précise, mis en scène avec une forte et plaisante caricature, d'où l'on peut observer le superflu que vont petit à petit se mettre à désirer chaque citoyen, qui vont devenir les victimes et les instruments de chaques objets qu'ils possédent, Tati démontre cela avec beaucoup d'habileté et de subtilité, toujours mis en scène par des gags, qui fonctionnent tour à tour à merveille, (la scène du garage devenu désormais culte) il dénonce aussi une certaine hypocrysie et un ridicule désesperant chez la haute classe de la société. Les décors sont tout simplement à couper le souffle, nous replongeant littéralement dans le paris de l'époque, et la maison de "Hulot" est toujours aussi réjouissante à voir. Un excellent spectacle plein d'ingéniosité, d'inventivité et d'innovation dans la réalisation pour l'époque, certains plans font preuve d'une grande originalité et d'un goût pour la forme étonnant pour l'époque, ce film est sans doute, après Jours de fête, celui où Tati a dévoilé tout son grand génie de la mise en scène et son souci du détail, se servant à la fois du contexte de la modernisation de l'époque, servant de magnifique et anthologique situation burlesque et pathétique et toujours bon enfant, et aussi du fossé social entre les protagonistes et du quotidien du peuple parisien un peu fourbe et malhonnête mais en même temp tellement surprenant et attachant. Tout ceci tout cela, accompagné de l'esprit toujours farfelux et définitivement léger de Tati, qui débute et termine son oeuvre par de sublimes plans retraçants l'itinéraire d'une bandes de chiens errants traversant les rues de Paris. Grandiose, marchant sur les traces des génies comme Chaplin ou Keaton, dont le personnage de Tati s'est probablement inspiré, et mis en musique par la mémorable composition de Franck Barcellini.

La perfection absolue. Le miracle.
Jacques Tati a fait d'autres choses excellentes, mais jamais aussi merveilleuse que ce dessert.

Tati filme, avec la poésie coutumière qui fut la sienne, la coincidence de deux mondes. Une oeuvre a la fois satirique et tendre mais remplis de gags visuels epoustouflants!!!

Indispensable!

Mon Oncle est un film sympathique de Jacques Tati, même si je lui préfère Jour de Fête ou encore Les Vacances de Monsieurs Hulot.
Les gags sont plutôt sympathiques. L'histoire tient la route.
Si l'on ne rit pas forcément à gorge déployée, le film nous amuse et le personnage de Jacques Tati (toujours aussi bon) est assez attachant dans ses gaffes et sa bonne volonté.
Bref, ça se regarde bien.

Un excellent divertissement, parfaitement orchestré par Jacques Tati. Il est étonnant de voir à quel point il peut exploiter les décors dont il se sert (particulièrement la maison de la soeur du personnage principal). On déplore cependant cette musique omniprésente, qui finit véritablement par agacer. Il est normal qu'elle tienne une place importante dans les films muets, ou quasi muets...Mais peut-être aurait-il fallu varier un peu l'air...

Un classique du cinéma dont la musique est ultra connue! Tati signe un film emplie de poésie, de tranquillité, de sérénité. Les dialogues sont pauvres, mais le réalisateur garde notre attention grâce au comique de situation présent tout au long du film. Une fin un peu décevante.

C'est l'histoire d'un petit garçon qui habite dans une belle maison moderne, qui a un papa directeur d'usine, qui a une maman qui reste à la maison et qui a finalement un oncle un peu gauche et maladroit mais si attachant aux yeux du petit garçon qui semble triste dans cette maison peut être trop grande.
Le petit garçon comme le petit chien de la maison traine avec les autres petits enfants / chiens du quartier qui est en pleine rénovation.
Ce film rappelle un peu les Temps modernes en dénonçant la technologie, la bourgeoisie, la fausse amabilité ou plutôt l'hypocrisie, l'industrie et leur je-m’en-foutisme.
Les plans sont comme d'habitudes assez fixes mais très travaillés, la musique entrainante et récurrente, les dialogues quasi-inexistants: on n'entend la voix de Tati qu'une seule fois je crois.

L'humour et le style de "Mon oncle" sont issus d'une autre dimension. Ils demandent un effort insurmontable pour être assimilés par les "bigardiens" et autre aficionados du "dessous de ceinture" actuellement porté au pinacle aujourd’hui. Ici pas de borborygmes stupides, de loquedus en calcifs à fleurs, de langage banlieusard pénible, pour faire rire grassement et lourdement. Le rire provoqué chez Tati d'ailleurs par une quantité de gags et de détails hilarants qui constellent le film à raison d'un bonne demi-douzaine par séquence, est intérieur. Il réchauffe l'âme par sa poésie et son approche enfantine. C'est pourtant, du haut niveau, parfois absurde à la Raymond Devos. De plus, il faut revoir le film sur grand écran, plusieurs fois avant d'embrasser l'ensemble des instants burlesques ... Monsieur Tati, n'en déplaise aux critiqueurs éclairés qui argumentent avec beaucoup de Charisme : - "dabor set daube et pr les bouffons", vous étiez le plus grand burlesque du cinéma Français avec De Funès.

Mon oncle est un film qui m'a beaucoup plu, mais j'ai pourtant du mal à trouver les mots pour exprimer mon sentiment pour ce film. Je pourrai me lancer dans un commentaire sur ses spécificités techniques, sur des points clés comme la mise en scène, les plans, etc; pourtant ce n'est pas un point particulier qui m'a plu ici, mais un ensemble cohérent entre l'histoire, la forme, les acteurs qui fait du film de Tati une oeuvre enchanteresse.

C'est en réalité mon premier Tati, je ne connaissais rien du réalisateur, peut-être alors que ce que je vais dire sont des banalités sur le style du français, mais qu'importe. J'ai vu pas mal de films "pour enfants" ces derniers temps (entre La vie est belle, la nuit du chasseur, ou encore un revisionnage des 400 coups), et le film de Jacques Tati dégage quelque chose de vraiment singulier par rapport à tout ces films. Quelque chose que l'on pourrait appeler charme, ou naïveté; ces deux termes sont synonymes ici.

C'est toute la beauté de Mon Oncle. A mon sens le film joue sur deux tableaux, intimement liés : le charme nostalgique du petit village et le charme de l’insouciance de l'enfance. Ces deux tableaux sont liés car les enfants sont les véritables animateurs du village, de même que les adultes du village vivent dans une forme d’insouciance naïve très enfantine; il n'y a pas, pour ainsi dire, d'opposition entre enfants et adultes (la nuit du chasseur) ou un glissement de l'enfance à l'âge adulte (Les 400 coups). Tout vie dans une certaine cohésion, et l'opposition se joue sur un autre domaine, celui de la nostalgie et simplicité/modernité et recherches vaines. J'y reviens.

Les scènes se déroulent principalement dans un petit village qui semble un peu coupé du monde, et qui vie au rythme de son marché, de son café du commerce, de son balayeur attitré, du garde champêtre du coin. Un village très charmant, que Tati filme fort bien pour lui donné un caractère idyllique et fortement attirant. Un village très français, mais très belle france : ses habitants râlent, se disputent evidemment , mais toujours dans une bonne sympathie campagnarde. Entre le commerçant bedonneux qui essaye d'arnaquer quelques francs sur les salades, le balayeur désabusé des gamins qui fourrent leurs nez partout, mais aussi monsieur Hulot qui répare les pots cassés de sa jeune voisine. Un village idéal en fait, où tout les habitants se connaissent; où les gamins sont de vrais mômes, a faire des conneries sympathiques, des pré-racailles mignonnes en sommes.

Le film est toujours sympathique et drôle; il y a quand même une sorte d'opposition, la présence d'un bien et du mal. Le village de Tati est sa sorte de madeleine à lui, et il l'oppose à la maison moderne de monsieur Arpel, maison toute équipée mais finalement très superficielle et contraignante, qui ne sert que de faire valoir pour ses deux habitants, tout aussi inintéressants, motivés par des considérations sociales très creuses, uniquement apparentes. On a reprocher à Tati d'être un réactionnaire avec une telle vision, c'est peut-être vrai mais je n'y crois pas totalement. Outre le fait que ces gens sont montrés de manière assez sympathique, et presque touchante dans leurs déboires, c'est plus une forme de vie basée sur la recherche du profit et de statut social qui est critiquée, en comparaison avec une vie plus simple symbolisée ici par l'innocence du village.

Et pourquoi tout cela marche-t-il si bien? Car [...] suite ici : http://www.senscritique.com/film/Mon_oncle/critique/17548631

Une satire féroce des excès de modernisme. De bons gags mais M. Hulot réussira-t-il à convaincre le fiston ?

Un oncle facétieux promène son neveux dans le Paris des années 50, entre les nouveaux quartiers modernes et froids et le monde des faubourgs, des fortifs et des terrains vagues. Jacques Tati pose un regard poétique sur la disparition de monde de l'après guerre et pointe le ridicule prétentieux du monde rationnel des ingénieurs bétonneurs. Un film qui a fait date pour sa dérision et qui restera pour sa dimension prophétique. A voir et à revoir.

Sommet de l'oeuvre du génial Jacques Tati, «Mon Oncle» annonce son autre chef-d'oeuvre, «Playtime». Si le second est étouffant par sa vision déshumanisée de la modernité, dans laquelle on entre de plein pied (sans pouvoir en sortir), «Mon Oncle» laisse encore entrevoir un ailleurs, le monde populaire et presque rural des vieux quartiers, lieu de résidence de l'inimitable M. Hulot. C'est par son entremise qu'une fois de plus Tati introduit sa sensibilité et sa poésie si remarquables : éternel gaffeur, M. Hulot, en bon innocent qu'il est, ne peut que se perdre dans ce monde anguleux et froid, régi par les apparences et le conformisme. A ce titre la richesse de ce long métrage est inouïe! Sur un plan sociologique, Jacques Tati se fait le chroniqueur d'une rupture majeure dans l'histoire de nos société : l'invasion du modernisme dans la vie quotidienne. Ses personnages de bourgeois ridiculement sophistiqués sont inoubliables, tout comme ces enfants intenables qui viennent perturber l'ordre établi (et absurde) de leurs adultes de parents. Quant à son aspect formel, la composition du plan et l'inventivité des décors forcent l'admiration! En digne héritier de Buster Keaton, Tati parvient à rendre drôle la plus anodine des situations, en montrant les contradictions d'une époque tout en se jouant de chaque élément du réel (visuel, tactile, auditif, tout y passe!). Véritable chorégraphie comique, «Mon Oncle» est aussi marquant par le soin apporté à sa bande-son (le bruit de la fontaine-poisson, exemple parmi tant d'autres, est tout particulièrement savoureux)! Les dialogues se retrouvent parfois masqués, le silence est toujours troublé par des sons étranges ou familiers, rapprochant le film des grands classiques du cinéma muet : «Mon Oncle» est en effet un chef-d'oeuvre de suggestion par l'image et le son. Nostalgique et prophétique, extraordinairement vivant, le cinéma de Jacques Tati compte parmi les merveilles du 7e art. Et «Mon Oncle» en est assurément l'une des cimes. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/

Très bon film du grand Jacques avec son humour basé sur le comique de situation, et dans lequel il épingle avec brio tous les petits travers des pédants, du modernisme aseptisés ( de l'époque). Cela n'a pas trop vieilli, même si nous sommes habitué au film ou les dialogues sont plus importants, ici ils sont réduits à leur plus simple expression, c'est à dire au juste nécessaire pour comprendre.
A voir pour ceux qui ne connaissent pas M. Tati

Un film atypique de Jacques Tati qui s'amuse à opposer la modernité, froide, sans vie, monotone, sans couleur, incarnée par la bourgeoisie superficielle centrée sur les apparences et la nostalgie de l'ancien temps encore présent dans les vieux quartiers où règne encore une véritable convivialité avec de vrais rapports humains parmi les classes populaires. Même Gérard, l'enfant et le chien du couple de bourgeois Arpel, s'ennuient dans ce nouveau monde moderne aseptisé et préfèrent s'épanouir dans un monde plus en couleur.

Une époque que je n'ai pas connue, mais que je peux vivre grâce à ce film.
Jacques Tati est définitivement un génie.
Si peu de paroles, et pourtant tellement explicite !