Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Kurosawa
591 abonnés
1 509 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 29 octobre 2016
Jacques Tati endosse de nouveau le costume de Monsieur Hulot dans une comédie savoureuse, où les dialogues inaudibles laissent cette fois un peu de place à des conversations très écrites et parfaitement compréhensibles, dont la drôlerie tient à des intonations particulières qui expriment notamment le ridicule caractérisant Monsieur et Madame Arpel. Le couple habite une maison moderne, où presque chaque élément se manipule électroniquement et à distance, à l'image de ce jet d'eau qui finira par dysfonctionner dans un gag génial, causé par le trublion Hulot (aidé par son neveu, Gérard), formidable perturbateur dans ce décor trop harmonieux, trop irréprochable. Le comique de Tati est donc revigorant en ce qu'il se moque de toute maniaquerie et d'une recherche de perfection; il prône le naturel - fait de maladresses - pour mieux faire voler en éclat une artificialité morose et trop maîtrisée. Ce propos est servi par des gags qui ne sont pas toujours loin de virer au systématisme, conséquence du comique de répétition, mais qui y échappent car réemployés dans différents lieux (la maison, la rue, l'usine) ou en présence de personnages différents. Si "Mon Oncle" souffre de quelques longueurs, il reste attachant et réjouissant car intelligemment écrit, beaucoup mieux que "Playtime", autre film du cinéaste à la durée comparable.
Pas toujours facile de critiquer un film de Tati. Son cinéma est assez spécial, c'est le moins qu'on puisse dire. On aime ou on aime pas. Moi, pour ma part, je me situerai entre les deux catégories. En effet, certains de ses films m'ont "plût" (jours de fête, les vacances de monsieur hulot), d'autres par contre sont un véritable supplice, torture cinématographique dû à leur ennui assommant (Playtime, Trafic). Je classerai ce film dans la première catégorie car je l'ai trouvé très poétique et certaines scènes et gags visuelles sont très recherchés et non dénué d'humour (la fontaine en forme de poisson dans le jardin, le volet électrique du jardin, la maison de Hulot, les gamineries des jeunes enfants envers les adultes, la scène de la nuit avec les "yeux" de la maison moderne,...). De plus, le film qui est déjà long (1h50) et pas facile d'accès pour un public non initié, est heureusement soutenu par de sublimes thèmes musicaux assez répétitifs mais toujours en adéquation avec ce ballet d'images et de plans en mouvement.C'est d'ailleurs ce qui fait l'originalité de ces films c'est à dire très peu de scénario, jamais de gros plan sur les visages des acteurs mais souvent des musiques qui donnent ce côté "jazzy", très nostalgique de la vieille France des années 50 et 60. A voir pour vous faire votre propre idée.
«Mon oncle» ou l'autre chef-d'oeuvre de Tati. Cette fois, le réalisateur oppose le monde sophistiqué d'une certaine bourgeoisie aisée, incarné par la famille Arpel, et le monde plus simple des petites gens du Paris populaire des années 50. Et les deux univers ne communiquent pas, si ce n'est par l'entremise de monsieur Hulot, l'oncle de l'histoire, qui va, comme malgré lui, débaucher le fils Arpel, son neveu, en lui faisant goûter des plaisirs défendus à ceux de sa classe. On notera le parallélisme amusant avec le chien de la maison Arpel qui s'en va fréquenter les vulgaires chiens de rue... Tout cela est l'occasion pour Tati de se moquer, avec cette tendresse, ce bon goût parfait et cette poésie qui n'appartiennent qu'à lui, des petits et des gros travers de la panoplie d'antihéros qu'il a réunis pour l'occasion. Mais ce qui fait la valeur pérenne du film, c'est sa remarquable mise en forme dont la modernité trouvera un point d'accomplissement dans Playtime. La beauté des images, la maîtrise des cadrages, des couleurs et de la fabuleuse bande-son, la précision de la mise en scène, le soin maniaque apporté au détail le plus infime, les décors remarquables, tout rend témoignage au génie discret du grand maître que fut Tati. «Mon oncle» est à mes yeux l'un des plus beaux films de l'histoire du cinéma français. Ceci dit, pourquoi donc un tel cinéma n'est-il plus possible aujourd'hui?
Ce film a beau être bardé de récompenses et auréolé de gloire, j'ai lâché l'affaire au bout de 45 minutes. Tout y est insupportable, la débilité des gags, le surjeu des acteurs, et qu'est-ce qu'on se fait chier ! A sauver quelques jolis plans du vieux Saint-Maur.
Un des films les plus ennuyeux qu'il m'ait été donné de voir. Certains considèrent Tati comme un grand cinéaste, pour ma part il restera un cinéaste à éviter à moins de vouloir mourir d'ennui. L'idée de mettre en parallèle deux société est intéressante mais le reste est vraiment foiré. L'interprétation est pas terrible, Tati se rendant plus ridicule qu'autre chose. La mise en scène est molle, le son est mal post-synchronisé et les gags sont navrants. A éviter.
Critique de la modernité, ce film de Tati réunit la beauté des images et de la musique, et tous les gags d'un des personnages les plus intéressants du cinéma : M.Hulot. Encore faut-il adhérer à cet humour..
Revoir ‘’Mon oncle’’ c’est retrouver la bande de petits chiens bâtards sympathiques, accompagnés par le teckel des bourgeois, qui démarrent et terminent ce petit chef d’œuvre jubilatoire conçue par le roi français des pinces sans rires. Tati est unique, il aurait pu naitre plus tard et ne jamais connaitre le succès. Heureusement le public de son époque l’a comprit, l’échec douloureux de Playtime n’étant du qu’à de grosses erreurs de gestion. ‘’Mon Oncle’’ sous son aspect ‘’Film comique’’ est en réalité très engagé, il défend la vie des quartiers dans les villes et lutte contre le gigantisme et le modernisme à outrance…Combat vain pour l’instant mais Tati n’a jamais perdu espoir. La présence d’une concierge dans cet immeuble improbable, à la fois vieillot et surréaliste, témoigne de son attachement à la présence humaine. Des dizaines de petits gags qui parsèment ‘’Mon Oncle’’, je retiens la queue du basset qui frétille coupant ainsi le rayon ouvrant le garage et qui est baissée quand ses maitres l’appellent avec une vois un peu forte. Je retiens aussi la façon dont Hulot utilise le canapé pour y dormir le trouvant ainsi plus confortable. La bande musicale que chacun retient rappelle que Tati est un réalisateur impeccable doublé d’un poète.
Confronté au modernisme et aux innovations technologiques de son époque, « Mon Oncle » m’a laissé sur ma faim. J’ai passé de longueurs minutes à attendre que le film éveille en moi une satisfaction qui n’est que trop rarement venue. Alliant pourtant humour et poésie, l’univers de Tati pâti ici méchamment de l’absence d’un vrai scénario et fini par tourner rapidement en rond.
Un film froid et creux où il ne se passe pas grand chose. Comme à son habitude Tati réalise un film qui fonctionne sur un dispositif clair : de la musique répétitive, des situations juxtaposées, peu de scénario construit et enfin une opposition toujours aussi radicale entre modernité et ancien temps. Le tout donne encore quelque chose de très ennuyeux qui tourne à vide et s'appuie sur des gags éculés qui tombent sans énergie. De plus, les personnages sont tous assez détestables et très froids, ce qui ne permet aucune empathie. Enfin, le tout, au lieu de verser dans une mélancolie douce et drôle comme chez Chaplin par exemple, flirte avec le réactionnaire de vieux c... On devra malgré tout saluer une mise en scène d'une grande qualité et une modernité assez bluffante.
Si je n'avais pas vu des chef d'oeuvres du cinéma burlesque comme "Les Temps Modernes","The Party" ou "Frankeinstein Junior",j'aurai pu trouver mon compte.Hélas,ce n'est pas le cas et je me suis donc retrouvé devant une version chiantissime des films précités malgré quelques bonnes trouvailles visuelles.
Cinq ans après "Les vacances de Monsieur Hulot", la reconstruction a progressé à pas de géant et c'est une autre France qui se dessine sous les yeux de ceux qui comme Tati ont bien connu celle d'Avant-guerre. Le réalisateur qui avait pressenti les transformations à venir dès "Jour de fête", témoignage sur une France rurale vivante appelée à disparaitre, choisit avec "Mon oncle" d'exposer frontalement le temps d'un film la césure qui s'opère entre deux mondes qui vont s'ignorer le temps que l'un prenne la place de l'autre. Monsieur Hulot habite dans un Saint-Maur-des-Fossés ressemblant étrangement au village de "Jour de fête" déjà attaqué par les bulldozers alors que les Arpel , sa sœur et son beau-frère, habitent juste à côté dans la ville de Créteil où la modernité froide du béton a déjà conquis tout l'espace. Leur villa futuriste (construite aux Studios la Victorine de Nice et reconstituée au CentQuatre le temps d'une exposition en 2009) est tout à la fois l'expression d'une technologique aboutie et d'une réussite sociale portée en étendard. La peinture qu'il fait du couple Arpel est le reflet de l'appréhension que Tati éprouve vis à vis d'un progrès technique dont l'accélération exponentielle ajoutée à son exploitation commerciale devenue scientifique risque d'asservir l'homme plus qu'il ne le sert. Pour appuyer sa démonstration, le réalisateur force sans doute un peu le trait mais il procède avec une telle maestria que le spectateur est immédiatement conquis par l'efficacité des gags qui s'accumulent autour de la vie impossible des Arpel dans leur maison ultramoderne, devenue à force de contraintes une sorte de prison dorée.spoiler: L'énorme poisson-statue qui orne le petit bassin faisant face à l'entrée de la maison est l'argument comique majeur d'un Tati particulièrement inspiré. En effet sort de la gueule du poisson un jet d'eau commandé électriquement à partir d'un bouton poussoir situé dans le vestibule. Or, sans doute par souci d'économie les Arpel ont décidé de n'activer le fameux jet qu'à bon escient, c'est-à-dire pour épater les gens "qui comptent". Tati tout heureux de sa trouvaille, s'amuse à faire tourner chèvre Madame Arpel lors de l'accueil des invités d'une réception où elle ne sait plus quand elle doit actionner son gadget . Tout occupés à l'étalage de leur position sociale, les Arpel ont progressivement oublié qu'ils ont un fils aux abords de l'adolescence, très loin de ces préoccupations matérielles et qui trouve donc dans son oncle Hulot la légèreté et l'attention qui lui manque. N'ayant rien oublié du monde de l'enfance, Monsieur Hulot s'est choisi avec Gérard le compagnon idéal pour déambuler au sein des deux espaces urbains qui s'ils n'ont rien de commun, peuvent chacun constituer un terrain de jeu idéal. spoiler: Mais représentant d'un ancien monde qui se meurt, Monsieur Hulot ne peut constituer un exemple à suivre pour un jeune garçon de dix ans à l'orée des années soixante. Faute de s'intégrer dans le nouveau système de production comme l'y incite à marche forcée Monsieur Arpel en cherchant à le faire travailler au sein de son entreprise, Monsieur Hulot devra se résoudre à l'exil pour ne pas contaminer davantage son neveu . Très apprécié tant par ses qualités esthétiques que par son originalité scénaristique qui lui ont valu un Oscar du meilleur film étranger en 1959, "Mon oncle" a été malgré tout quelque peu contesté par certains qui reprochaient à Tati une position rétrograde vis-à-vis du progrès qui selon eux éclairait différemment ses deux premiers films pouvant être vus désormais comme deux odes à une France statique et passéiste. Rien de tel en fait, tant avec le recul les craintes concernant la gangue dans laquelle l'humain peut se trouver enfermé à trop laisser la technologie lui dicter ses comportements, se sont confirmées en ce début de XXIème siècle. A chacun de se faire son opinion près de soixante ans après la sortie du film. Il n'en demeure pas moins que "Mon oncle", le film le plus reconnu de Tati est sans doute celui où il conjugue le plus parfaitement message social et humour ravageur sans perdre une once du ton poétique qui le caractérise.
Mon Oncle est un très bon film. Encore un film signé et interprété par Jacques Tati qui incarne ce cher monsieur Hulot pour lequel on commence à s’attacher. Ce doux rêveur un rien gaffeur, habite un modeste appartement dans un vieux quartier populaire. Sa sœur, mariée à un riche industriel, vit dans une villa ultramoderne d'un quartier résidentiel. Une satire du snobisme et des délires architecturaux avec un feu d’artifice de trouvailles de mise en scène. Présenté en compétition officielle au 11ème Festival De Cannes en 1958 où il remporta le Prix spécial du Jury. En 1959, il obtiendra à Hollywood, l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, et tous ces prix sont amplement mérités. Un film auquel j’ai mieux accroché et pris plus de plaisir à le voir. Bien plus drôle également, ici les gags font sourire mais aussi rire. L’humour repose entièrement sur l’inadaptation d’un homme « normal », mais timide et lunatique, dans un monde qui a perdu tout sens de la raison et de la mesure, malgré son obsession de la rentabilité et du fonctionnalisme. Ici nous ne sommes plus à la frontière du burlesque mais bien dedans. Un burlesque moderne qui exploite le moindre objet, le moindre détail à des fins comiques et poétiques, sans parler du perfectionnisme formel du cinéaste sur la couleur, qu’il utilise ici pour la première fois. Il développe aussi ses recherches sur le son avec brio et le langage avec ici des bribes de phrases, bavardage mondain, expressions toutes faites qui côtoient onomatopées et propos incompréhensibles qui rend le tout souvent drôle. Le travail sur le son et sur la bande son est admirable car il appuie à fond les images. Alain Romans, et Franck Barcellini s’y sont collé avec merveille et c’est vraiment un côté que j’adore chez ce cinéaste. Le réalisateur Jacques Tati joue et réalise à merveille. Les autres acteurs sont tout aussi bons avec Adrienne Servantie, Jean-Pierre Zola, Alain Bécourt, Lucien Frégis, Dominique Marie. Il faut donc voir ce classique visionnaire pour rire avec mon oncle. Ma note : 8/10 !
Depuis le temps que je devais voir "Mon oncle" et que je n'avais jamais pris le temps de le regarder, c'est maintenant chose faite. J'ai toujours été étranger à l'univers de Jacques Tati, mes souvenirs remontant à quelques bribes des "Vacances de Mr Hulot" et de "Playtime", souvenirs très très flous. En regardant "Mon oncle", c'est comme si je commençais mon périple à travers la courte filmographie de Tati. Et pour une première incursion, je n'ai pas été déçu du tout du voyage. "Mon oncle" est une œuvre d'art, ni plus, ni moins. Fortement inspiré par le cinéma muet et plongeant les événements de son film dans la pantomime agrémenté d'un travail sur le son très poussé, Tati raconte l'histoire simple et naïve d'un oncle rendant visite à son neveu, qui habite en compagnie de ses parents dans une bâtisse ultra-moderne, à la pointe de la technologie. Ainsi, le parallèle s'exécute dès les premiers plans ou Tati filme le monde moderne comme quelque chose d'insalubre, de vulgaire, suivi d'un monde plutôt rustique pleine de charme et de poésie. Toutefois, je ne dirai pas que ce discours plutôt conservateur (à raison pour ma part) fait la majestuosité du film. Certes, cela apporte un discours pertinent, d'autant plus actuel de nos jours ou l'Homme devient de plus en plus assisté par la technologie, mais ce qui fait la force de "Mon oncle", c'est cette mise en scène ingénieuse qui relève du génie de la part de Tati. Chaque plan est un régal pour les yeux tant ils fourmillent de détails. On pourrait passer des heures à s'extasier devant chaque séquence tant le génie comique est présent. Emprunt d'une nostalgie et d'une poésie à toute épreuve, Jacques Tati réalise avec "Mon oncle" une petite pépite du cinéma comique français. Un long-métrage si atypique qu'il serait difficile d'égaler ou même de surpasser, et dans lequel l'héritage de la pantomime fait merveille. Certes, certaines séquences peuvent paraître datées, mais c'est ce qui fait le charme de cette aventure de Monsieur Hulot. Je crois qu'entre l'univers de Tati et moi, un bon feeling s'opère.
Avec Mon oncle, Tati a atteint la sophistication de Playtime tout en ayant conservé le ludisme (en particulier en gardant suffisamment présent son personnage à l'écran et en n'élargissant pas trop le cadre) de Jour de fête et Les vacances de Mr Hulot. Cela donne un chef d'oeuvre absolu, vénéré comme il se doit par les américains. Que ce soit au niveau des couleurs ou de la bande-son, le réalisateur fournit un travail de titan qui révèle totalement, souvent par la négative (les dialogues couverts par le bruit des voitures en dit bien plus sur les personnages que ce que le texte pourrait dire, les couleurs pétantes de la maison disent tout de la superficialité et du caractère "incolore" de ses habitants), ce qu'il décrit. Un comme le personnage de Buster Keaton, Hulot fait rire involontairement, par son côté lunaire et un peu gaffeur, son inaptitude dans cette société où le bon sens a été remplacé par des gadgets, codes et autres apparences. Ses tentatives pour malgré tout sauver les apparences (qui ne font qu'empirer les choses, cela va de soi) affirment malgré tout la situation tragique du marginal dans une société du conformisme et de l'uniformisation, qui est le fil conducteur de l'oeuvre de ce clown génial qu'était Jacques Tatischeff. Son meilleur film, mais les 4 autres sont également incontournables.