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Jean-luc G
63 abonnés
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4,5
Publiée le 30 avril 2021
Cet intense huis-clos inaugure brillamment la carrière de ce jeune cinéaste danois. Pas de fioritures, aucune scène d'action, on va pourtant haleter durant 90 mn, depuis le coup de fil initial qui rompt l'attente dans le noir comme intro jusqu'à celle l'image finale d'une porte qui ouvre vers l'inconnu sans que le protagoniste unique se soit prononcé sur la suite. Fin du huis-clos.
Lui, c'est un flic, de terrain, pas un permanent du 112. Face à lui, des écrans, deux téléphones et c'est parti pour l'angoisse. Un scénario ciselé sans aucune scène spectaculaire, seulement un peu de technologie et de gestion à distance. Les éléments vont se mettre en place petit à petit entre le développement parallèle de l'enlèvement d'une femme, et l'exposé de la situation professionnelle du flic Asger. L'entourage n'intervient pratiquement pas verbalement, mais la présence des collègues alourdit l'atmosphère. Pourquoi Asger en fait-il trop? Pourquoi se fait-il rembarrer par ses chefs? Aucune violence n'apparaissant à l'écran, la tension ne vient que des mots échangés entre deux halètements, comme des flèches traversant les réseaux virtuels de communication. Il faut citer Jacok Cedergren, seul "coupable" d'une grande performance d'acteur! Un vrai travail de virtuose, à consommation unique. Cinéma - aout 2018
Loin des films à déluge d’effets spéciaux, le film tire sa force de tout ce qu’il ne montre pas, et il montre très peu. Qui a dit qu’il fallait plus qu’une histoire bien ficelée et un personnage central tout en nuance pour faire un bon film ?
Dans le centre d’appel d’urgence du 112 (numéro d’urgence en Europe) un policier reçoit l'appel désespéré d'une femme kidnappée... et le film entier va se dérouler au téléphone sa seule aide pour dénouer l’énigme avec son ordinateur et son savoir-faire ; c’est vous qui allez imaginer tous les autres personnages que vous entendrez mais ne verrez jamais comme si vous lisiez un polar, à vous d’imaginer les situations dans lesquelles ils sont mêlés ; le policier est seul à l’écran avec en arrière-plan les autres employés du centre d’appel.
L’action se passe donc toute en dehors du centre d’appel : c’est un hors champ de toute la durée du film. Pas tout à fait comme si vous lisiez car la bande son géniale va vous faire vivre par le téléphone ce qui se passe hors champ : dialogues bien sûr, mais aussi bruit de pluie, vent, moteur, circulation, pleurs ; vous êtes dans l’ambiance d’un feuilleton radiophonique.
Vous vivez ce que devine le policier, ce qu’il anticipe, ce qu’il peut ou doit faire, ce qu’il peut dire grâce à ce qu’il entend avec vous ; l’enquête au téléphone se mêle à son vécu par des détails : plan appuyé sur son alliance, sur un pansement, mots lui échappant, mimiques, énervements nous plongeant dans son travail. Il n’est pas très clair, on le sent et devine petit à petit : il est là mis au placard à cause d’un vécu personnel perturbé.
La musique n’intervient que pour le beau dernier plan du film. Le policier quitte la pièce par une porte vitrée opaque en téléphonant. Si tout au long du film nous savions à qui il s’adressait, là nous ne savons pas.
L’action n’étant que dans la bande son, le film est une prouesse du monteur son (je n’ai pas trouvé son nom) qui a mixé les dialogues avec les bruits extérieurs nous faisant vivre les péripéties qui ne se déroulent que dans notre imagination ; aidé par la performance de l’acteur danois Jakob Cedergren qui ne quitte pas l’écran une minute : un regard, un geste lui suffisent pour créer l’émotion ; il joue avec nos nerfs passant d’amical à brutal, inquiétant ou bouleversant. Grâce à eux deux et l’exigence du réalisateur nous sommes face à du grand art ; par sa contrainte formelle forte The Guilty aboutit à un film haletant et bouleversant ; une antithèse du cinéma hollywoodien fichtrement efficace (et autrement impressionnante que bien des effets spéciaux servant à mettre en valeur -un nom au hasard -Tom Cruise dans Mission Impossible).
"Les images les plus fortes d’un film sont celles que l’on ne voit pas" - Gustav Möller dans une interview, ce concept hitchcockien est poussé au maximum dans The Guilty pour notre plus grand plaisir.
Excellent Huis clos, assez anxiogène. Très bon acteur, remarquable travail sur le son. Mis en scène parfaitement en phase avec son propos : un excellent thriller. 4/5 parce que petite baisse de régime au milieu du film.
Ce film haletant mérite d'être vu pour ce qu'il est : un bon thriller. La performance (réelle) consiste dans l'économie de moyens généré par le huis clos du scénario. Une fin moins conventionnelle aurait été appréciée. Néanmoins, ce film danois dispose de qualités insoupçonnées. L'atmosphère oppressante de l'open space est particulièrement bien décrite. Une belle leçon sur la déshumanisation du monde du travail et la communication moderne. Jean-Regis MILLET
Excellent film, excellent traitement, excellents acteurs (oui, au pluriel !). Un film court (1h25), mais d'une durée suffisante pour nous faire vivre cette recherche éperdue, la frustration du policier d'être bloqué devant son téléphone, seul lien avec son "enquête", nous faire ressentir sa tension malgré un comportement qui, d'extérieur peut donner le change. Que cette vie au Danemark doit être lourde d'hypocrisie, où chacun doit bien faire attention à son attitude envers les autres, s'excuser au bon moment, pas un mot plus haut que l'autre, sinon gare ! Cela donne une indifférence de bon aloi : quand Asger Holm se laisse aller à la colère et l'exaspération, il faut voir la gêne des collègues et les regards qui se détournent de lui... C'est le genre de société dans laquelle la frustration s'accumule (surtout dans le milieu policier) et où le jour où cela explose...
Certains films sont à la limite du théâtre et du cinéma. C’est le pari très réussi de « The Guilty » qui situe toute son action dans un seul lieu et un seul temps, à savoir un centre de réception des appels d’urgence, une soirée, à la veille d’un procès qui va opposer le policier de garde et la justice. Le pari est d’autant plus fou qu’il s’agit de rendre compte, sans jamais le montrer, de l’enlèvement terrifiant d’une jeune-femme par son ancien mari, à bord d’une camionnette folle sur l’autoroute, contre lequel le jeune flic devra déployer tout un arsenal d’intelligence, d’intuition et de self-control.
« The Guilty », c’est aussi le récit d’un burnout d’un policier dont on imagine aisément que le procès qui l’attend est le résultat d’une erreur professionnelle. Certes, le film dévoilera petit à petit le fond de cette affaire, mais le spectateur assiste avec délectation à l’énergie que le héros déploie pour ne pas vaciller dans l’émotion et le passage à l’acte, en gérant par téléphone ce fait d’enlèvement improbable et terrible. La tension est perceptible en permanence en gardant uniquement la focale de la caméra sur le siège téléphonique où le policier exerce sa mission. Souvent, l’image s’attarde sur le visage où l’on perçoit la sueur perler, ou encore les yeux qui racontent les torrents d’émotion qui traversent le cerveau de l’homme. Le professionnel est toujours à la limite de la faute, et pourtant, indéniablement, le film génère une sorte d’admiration pour le dévouement citoyen qu’il apporte à la résolution du drame qui se joue à l’autre bout du téléphone. On découvre qu’il faut toujours agir avec les limites non pas de la légalité, mais des procédures administratives pour contrer les manigances sauvages des psychopathes.
La force du film résulte d’un savant travail sur les sons et les lumières. Les protagonistes sont rares, mais il suffit d’un regard porté vers le poste de travail pour l’on comprenne toute la tension narrative qui se joue. L’intensité se cristallise dans la restitution des sons qui entourent l’environnement de la victime et de son agresseur au milieu de nulle part. La froideur administrative contraste avec l’entourage immédiat où se joue le drame familial. Bref, « The Guilty » est un exercice de style parfaitement maîtrisé où le spectateur tremble d’un bout à l’autre du film.
Un script d une grande intelligence comme la performance de l acteur principal et la mise en scene. Pour un premier film , c est presque un chef d’œuvre d’autant que ce genre d’histoire a ete faite de nombreuses fois - au point d en etre un genre - mais il est largement au dessus des autres, de tous les autres - a ma connaissance.
Sous une forme particulière et qui éveille notre imagination comme le font les livres, l’intrigue est haletante. Le fait de donner une dimension au personnage principal rend le film assez authentique. Un revirement de situation qui confirme la qualité de cette œuvre cinématographique et qui ancre en nous une morale.
Ce film propose un huit-clos très prenant avec un scénario bien pensé. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un bon long-métrage d'une durée de 1h25.
Très bon film. À voir et écouter. Suspense, acteurs lumières, cadrages, plans fixes et dialogues au millimètre. On se fait avoir d’entrée de jeu et quand on découvre peu à peu que tel le principal protagoniste, on s’est fait avoir, alors le drame augmente crescendo d’un octave. Trop sensibles, prenez un calmant avant ou bien vous sortez comme moi au 2/3. Pour le revoir en entier une autre fois. Vive le cinéma nordique.
Un très bon thriller psychologique en temps réel ! "The Guilty" parvient à nous tenir en haleine jusqu'au bout grâce à une intrigue particulièrement bien ficelée. Le coupable n'est jamais celui que l'on pense être et on ne peut se référer qu'aux appels passés par le policier Asger Holm. Le fait que les actions se suivent en continu dans un même lieu renforce le caractère anxiogène du film. J'ai compris assez rapidement qu'on ne bougerait pas du bureau d'appels, et ce sans regrets car l'originalité du film provient de cet aspect : on découvre un autre point de vue, en huis-clos, où toutes les actions sont commentées au bout du fil et où il n'y a plus d'expérience "terrain" directement présentée à l'écran. C'est un film à concept réussi !
C’est un huit clos, où l’on ne voit quasi que l’acteur principal, mais au travers de cet acteur on visualise toute l’histoire, tous les autres personnages. L’imagination travaille à fond. Histoire dure mais on est dedans du début à la fin. Super film.