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Le 7ème Juge
3 abonnés
46 critiques
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4,0
Publiée le 9 novembre 2018
⚖�Note générale : 8�⃣/🔟 « The Guilty » est un exercice cinématographique: il est remarquablement réussi. Il est pourtant osé, en ce sens que ce film met l’image au second plan. Haletant, le spectateur est réduit à l’impuissance face au déroulé des évènements entre les seules mains d’un personnage en qui l’on n’a pas confiance. 🎞🎬📑Scénario : 8�⃣/🔟 Un policier torturé réaffecté à la centrale d’appels de la police doit faire face à une situation critique avec le téléphone pour seule arme. Gustav Möller nous livre avec The Guilty un thriller passionnant et pourtant totalement statique. Depuis les bureaux de la police - exclusivement - le spectateur est le témoin direct des troubles psychologiques manifestes du personnage principal et le témoin indirect, par les contacts téléphoniques, d’une tragédie angoissante. Contraint de compter sur un policier parfois déraisonnable et inadéquat, on peine à rester en place. 🤴�🧟�♂�🧛��♀�Acteurs : 7�⃣/🔟 Jakob Cedergen est un anti-héros tout à fait convaincant, auquel il prête une psychologie tourmentée justement insaisissable. 🌉🎥📢Son et décor : 9�⃣/🔟 L’exploit et l’intérêt de « The Guilty » tiennent dans le fait qu’il pourrait presque être regardé les yeux fermés. Les dialogues son rythmés et prenants, l’absence de musique de fond leur donnant finalement encore plus de profondeur et de lourdeur. Les décors n’ont ici que peu d’importance mais concrétisent tout de même la froideur ambiante.
Dans la veine des films scandinaves, le réalisateur propose un film froid, chirurgical où les personnages évoluent sans artifices, pour nous montrer qui ils sont vraiment. Le film nous questionne sur notre capacité à évaluer des événements avec les informations que l’on a. Il explore la puissance évocatrice du son magistralement. Chaque spectateur « voit » le film différemment et l’image d’Asger qui nous est présentée en même temps que l’on se crée nos images mentales ne change en rien cette perception car nous sentons qu’il fait le même travail de reconstruction mentale que nous. Notre participation au film joue ainsi beaucoup sur l’identification avec le personnage. Le réalisateur parie sur les capacités d’écoute, d’imagination et d’identification du spectateur avec un procédé simple qui fait appel à la complexité du pouvoir du son. C'est un film qui réussit son pari de manipuler et de bousculer le spectateur dans ses croyances. Retrouvez une ANALYSE du film sur le blog : https://lepouvoirdessons.wordpress.com/2018/10/12/the-guilty-gustav-moller-2018/
Quel talent que de tenir ainsi en haleine le spectateur avec si peu de moyens. Le scénario, la mise en scène, les lumières, les acteurs (même les tout petits rôles), tout est travaillé avec la plus grande précision, pour le plus grand plaisir du spectateur. Un thriller passionnant. Bravo.
The Guilty, c'est deux films en un : celui qui se déroule à l'écran et celui qu'on devine grâce à l'ensemble des stimuli qui éveillent nos sens au premier plan. Les sons, les voix, les réactions des acteurs et, surtout, les préjugés qu'on peut avoir compte tenu de tous ces éléments nous donnent des indications quant à ce qu'on ne peut voir et affinent toute la perspective du film. Alors qu'il s'agit d'un huis-clos avec quasiment un seul acteur à l'écran tout du long, l'histoire s'avère au final articuler divers espaces et personnages, et ce avec une telle habileté qu'on se laisse captiver le plus aisément du monde !
Le saviez-tu? On peut faire un excellent film haletant, sans effets spéciaux ni pyrotechnie. Avec seulement un acteur (un flic) et un telephone (standard de detresse). C'est excellent, soyez curieux, allez le voir, vous ne le regretterez pas.
Les contraintes du scénario sont exploitées avec un certain succès, y compris la surprenante fin, très habile. On se prend au suspense et le talent de l'acteur principal y est pour beaucoup. Exercice de style qui est réussi pour faire passer une bonne heure et demi.
Quelle claque ! "The guilty" est un film à suspense pur et à l'athmosphère tendue. Le déroulement de l'intrigue est réaliste et ne mystifie pas la profession. Le film montre que le travail et le bon sens policier ne s'exprime pas que sur le terrain. Il est évident que plus d'un cinéaste spécialiste du genre thriller a dû se dire en le voyant "pourquoi je n'y avais pas pensé?". L'idée est excellente et parfaitement réalisée.
Un homme seul à l’écran, cela peut en décourager pas mal. N’empêche que le pari est largement réussi. La tension monte en même temps que les incertitudes augmentent, spoiler: on bascule d’un polar criminel vers un polar social qui nous remue , la sonnerie du téléphone étant le déclencheur de nos émotions. Jakob Cedergren, acteur inconnu pour ma part, a son rôle bien en main, il a le talent de nous mettre à sa place, de nous faire douter de lui et de nous à chaque parole adressée aux inconnus du téléphone. Assez brillant dans l’écriture, le scénario tient la route jusqu’au bout.
Beaucoup de critiques positives pour ce film. C'est vrai que c'est bien écrit, bien trouvé, quelques dialogues qui font froid dans le dos, et un retournement de situation assez inattendu. Mais l'atmosphère générale est toujours la même, pire au bout d'une heure elle devient étouffante, voire lassante. Je ne suis pas certain que ce "guilty" survive à un second visionnage. N'en déplaise à certains journalistes, n'est pas Hitchcock qui veut.
Pour une première, le danois Gustav Möller explore un exercice de style millimétré et efficace, celui du huis-clos. Le cinéma prend tout un sens face à cette prestation de qualité, où le spectateur partage la seconde oreille d’un protagoniste, torturé par la lourde tâche de jongler entre plusieurs appels depuis un poste fixe. Nous devenons auditeurs et nous sommes évidemment conviés à répondre à la demande émotionnelle d’un récit bien huilé en péripéties. Il y aura peu de chose à raconter au sujet de l’épisode tragique que l’on explore. La majeure partie de l’œuvre repose sur l’imaginaire de chacun et de notre sensibilité, quant à la bienveillance de nos bonnes intentions. On y décortique ainsi les méandres d’une vie fracturée de tout part, où le remord alimentera constamment ce désir de bien faire les choses pour enfin gagner le pardon que l’on espère par-dessus tout.
Asger Holm (Jakob Cedergren), rattaché au standard de la police, est rigoureux dans son activité. Une expérience antérieure sur le terrain l’aide notamment à prendre des décisions à la fois rationnelles et ludiques. L’art de communiqué devient la véritable arme de cette aventure qui ne le ménagera pas mentalement. Et comme nous partageons sa peine, il y aura de quoi rester à l’écoute avec une ouverture d’esprit permanente. Mais le film se montre plus malin et plus audacieux, car nous n’avons pas un pouvoir d'exécution dans le kidnapping qui est conté. Nous sommes constamment baladés là où il faut, en ne laissant qu’une part d’ombre pour se questionner et une part lumineuse pour entrer en harmonie avec le personnage d’Asger.
Au bout du fil, les échanges se multiplient, mais ce sera avec la principale concernée, Iben que le noyau scénaristique se structure comme il faut. L’expérience est plus sensorielle que jamais. En écartant un certain manque de coordination et un degré de narration orienté théâtrale par moment, on se laisse séduire par l’approche de la rédemption. Héros ou pas, la lecture intuitive du spectateur sera essentielle dans la connaissance de soi. Le rapport à l’humain est si pesant que la proximité physique n’est plus à prendre en compte. La flexibilité est le maître-mot de cette expérience qui restera longtemps ancré dans les esprits les plus réceptifs.
« The Guilty » est d’une puissance auditive impressionnante, digne d’un thriller d’Hitchcock. Jamais on ne quitte le commissariat et notre standardiste, temporairement muté à la réception des appels. Le sentiment de culpabilité gagne de plus en plus de terrain, tant que l’affaire n’est pas résolue. La ligne temporelle souligne davantage la détresse du policier qui s’exprime avec crédibilité. Ce collègue le temps d’une séance parvient à nous captiver et à nous impliquer, avec l’empathie nécessaire à cette approche qui se fait rare sur les écrans du moment.
Je me suis complètement laissée entraînée dans ce huis-clos. Je me suis laissée prendre au jeu et l'acteur m'a bluffée : il m'a tenue en haleine pendant 1h30 et je n'ai pas vu le temps passer.
Pas vu un film aussi flippant depuis "Mort un dimanche de pluie". Pas besoin de grands moyens pour angoisser le spectateur ! On est tellement loin des grosses daubes hollywoodiennes dans lesquelles s'enchainent les poursuites en moto, voiture, hélicoptère, les coups de feu et les coups de poing et qui ne suscitent en moi qu'un profond ennui.