N’étant fan ni de la voix de Céline Dion ni des films réalisés par Lemercier, j’y suis allé à reculons. Le début est une bonne surprise : la voix de Charlebois, la peinture assez touchante de la famille Dieu, la prestation de Lemercier en enfant de 12 ans, qui n’est pas sans nous rappeler sa parodie de l’école des fans avec les Nuls il y a bien longtemps .,, Bref c’est bon enfant, plutôt plus malin que les biopics musicaux qu on nous assène en permanence et du coup on entre dans l’histoire sans se faire prier. De beaux ajouts musicaux : Nat Long Cole, Elvis, Janis Jan, Rufus Wainright…
Et puis assez vite Lemercier se remet sur les rails du biopic classique : l’ascension irrésistible, la solitude de l’artiste, les moments de gloire et les accidents, les deuils. Les clichés habituels. Une histoire finalement banale, déjà vue mille fois. On retrouve parfois le style particulier de Lemercier dans quelques séquences d’humour décalé très second degré , un peu trop longues, un peu flottantes ( le Vatican…) mais ça reste noyé dans le conformisme et la redite. En témoigne la réécriture de la grande chanson de Charlebois (qui n’avait pas mérité ça) où tout est redit, souligné, lourdement explicité Ok, on avait compris que c était une fille ordinaire , une petite fille riche perdue dans les rues de Vegas. C’est d’un lourd ! Et puis tout de même, s’intéresser à une artiste sans jamais , à aucun moment, ne s’intéresser à la création musicale, aux répétitions, à sa relation avec ses compositeurs et partenaires musicaux , ça laisse sans voix .., Lemercier préfère la petite histoire, la presse people et c’est bien riquiqui. D’autant que Céline Dion étant plutôt prolixe sur tout ce qui touche à sa vie privée, on sait déjà tout ..,
Reste quand même la belle prestation de Valérie Lemercier, touchante et sincère et qui finit par sortir du simple numéro d’actrice pour incarner ce personnage de diva sans trop cabotiner. C’est déjà ça, mais ça ne suffit pas …