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inspecteur morvandieu
37 abonnés
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1,5
Publiée le 26 janvier 2024
Henri Decoin réalise la version française de cette production allemande d'Alfred Greven, futur patron de la Continental-films pendant l'Occupation, qui produira quantité de films, et pas que des mauvais (et, pour l'anecdote, le générique du "Domino vert", tourné en 1935, évoque une "collaboration française"!) Le sujet du film est un mélodrame bourgeois dont Danielle Darieux est la vedette "double", incarnant, sur deux époques, les rôles d'une mère et de sa fille. A l'heure de se marier, l'orpheline Marianne apprend le terrible secret de sa conception et la scandaleuse histoire de ses parents qu'on lui a toujours cachée. Rien de sensationnel en fait, et le flashback qu'Henri Decoin met en scène ne fait que dévoiler lspoiler: a liaison entre un bourgeois marié et une jeune femme destinée à être fille-mère, contre les usages et les moeurs de l'époque. Commun et tissé de fil blanc, ce mélo des familles (dont la conclusion rappellera Valjean, Cosette et Marius!) n'a pour lui que le visage radieux de Danielle Darrieux. Charles Vanel tient ici un rôle aussi secondaire qu'anecdotique, tandis que Maurice Escande joue les amants tourmentés dans un style hors d'âge; l'interprétation, pas plus que la direction d'acteurs, n'étant précisément le point fort du film. La mise en scène non plus en définitive, dont l'absence d'originalité et les pesanteurs dramatiques soulignent et accentuent le caractère suranné du sujet.
On a un peu peur au début d'avoir droit à un drame bourgeois bien convenu, mais c'est Henri Decoin qui est aux manettes et il y a Danielle Darrieux qui nous scotche avec son sourire et son talent. Et très vite tout cela prend forme grâce à une interprétation et une direction d'acteurs sans faute, dominée par Darrieux, mais n'oublions pas la belle Jenny Holt, Charles Vanel, Maurice Escande et même Jeanne Perez dans le petit rôle de la bonne. La réalisation est parfaite, Decoin allant toujours à l'essentiel aidé pour cela par des dialogues de Marcel Aymé. Le sommet du film étant cette longue et magnifique scène du carnaval où tout le monde se croise, s'entrecroise, triche et ment. La scène du cabaret est également très réussie. Quant à la dernière partie, le film nous offre un twist remarquable, Decoin arrivant à nous bluffer jusqu'au bout. Du travail d'orfèvre.
Quel scénario,si invraisemblable que l'histoire en devient inintéressante dans le dernier quart d'heure. Le réalisateur n'a pas pu trouver une fin faisant honneur à l'intelligence. Quel film cependant,admirablement fait avec de grands moment de mise en scène:le bal costumé en étant le point culminant. Quelle belle ambiance pleine de gaieté,de joie de vivre et où les petits bisous ont plus d'importance que les SMS. Quels acteurs ! Une fois de plus,tous parfaits sauf Marcel Herrand dont le jeu monolithique ne convient pas à un amoureux. C'est aussi l'occasion d'admirer Maurice Escande qui possède un charme fou;il interprète un beau personnage empreint de grande humanité. Quant à notre Daniele Darrieux toujours vaillante aujourd'hui à 93 ans,elle pétille de grâce et de charmes,déjà à 18 ans. Henri Decoin est vraiment un de nos grands réalisateurs et ses films ont toujours quelque chose de bien pour nous plaire. Ses deux meilleurs étant sans doute « les amoureux sont seuls au monde »et « Battements de coeur » supérieurs encore aux films consacrés à Simenon que personne ne se permet de critiquer. Paris de 1935 avec ses fiacres,ses costumes et sa musique,c'est un pur bonheur que le cinéma français nous restitue ainsi une tranche de notre passé.
Toujours intéressant de visionner les premiers films d'un auteur. Ici de grands acteurs tels Vanel, Darrieux et autre Escande se mélangent dans cette romance assez bien réussie qui mérite que l'on s'y attarde.