Mmh... j'ai mis un moment à savoir ce que je pouvais bien vouloir dire sur ce film, je suis restée un peu mitigée et dubitative à la fin de la séance.
Commençons par le commencement. J'ai trouvé le couple formé par Edouard Baer et Leïla Bekhti assez convaincant, et surtout vraiment attachant. J'ai comme très bon souvenir de ce film une scène où ils dansent tous les deux en chantant une chanson qu'ils doivent beaucoup aimer, c'était simple et romantique, juste ce qu'il faut. En dehors de ça, il s'agit d'un couple, de parents qui sont confrontés aux difficultés de leur fils dans une école de laquelle tous ses copains sont partis pour une école privée (et catholique). Ce sont aussi deux personnes avec des valeurs, un idéal de société, qui se retrouvent mis à mal par la réalité d'une situation pour le moins complexe : leur enfant est le seul enfant blanc dans une école métissée, le seul enfant dont les parents n'ont pas de religion... c'est lui qui devient l'exception et qui a soudainement beaucoup de mal à s'intégrer. Mais au final, ce sont des parents un peu comme tous les autres, qui veulent le bien de leur enfant.
De ce fait, j'ai plutôt bien apprécié les thématiques abordées par ce film. La mixité sociale (avec cette réplique très Édouard Baeresque, que l'on peut voir dans la bande annonce), quand elle est flouée parce que la balance penche trop d'un côté ou de l'autre, pour le meilleur ou pour le pire. Le problème très actuel des écoles publiques et des écoles privées, qui ont tendances à beaucoup trop séparer les populations, et en particulier les classes sociales aisées et moins aisées. J'ai trouvé intéressant d'observer et mettre en avant les problèmes que rencontre ensuite Corentin : quand on est le seul athée face à beaucoup d'enfants qui viennent de familles croyantes. La différence entre les familles, par exemple lorsque la mère de Corentin, Sofia, essaie d'arranger les choses, et nous fait nous rendre compte que les parents eux-même ont profondément du mal à se comprendre à cause de leurs cultures très différentes. Et puis la descente aux enfers des parents qui ne savent plus quoi faire pour leur enfant... En fait j'ai trouvé que La lutte des classes avait beaucoup de choses à dire, et que ces choses méritaient d'être dites.
En revanche, j'ai trouvé ça malheureusement un peu long. Les moments humoristiques sont assez attendus (si ils ne figurent pas déjà dans la bande annonce), et puis... je ne voyais vraiment pas où le film voulait en venir, une fois les problèmes désignés. Je me suis sentie tout le long dans cette impasse, comme les parents de Corentin, et le dénouement est... complètement absurde ! Je veux bien qu'il fallait terminer ce film, mais franchement dans le genre too much c'est plutôt au niveau, surtout que ça se voit venir à des kilomètres mais qu'on espère que ça ne va pas arriver... et puis ça arrive. Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça un peu (beaucoup en fait) grotesque. Ils ont voulu donner dans le registre : l'adversité rapproche tout le monde, mais ça donne juste une scène surréaliste et vaguement ridicule, qui clôture de façon bancale ce film. Une 'happy end" qui ne m'a pas du tout convaincue, et qui m'a un peu rappelé Damien veut changer le monde.
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