Le sujet est passionnant d'autant qu'il tient d'un fait réel mais il est bien dommage qu'il s'agisse d'en faire un film "grand public", car on a droit, en majeure partie, à des clichés aux dialogues très peu élaborés. Il y avait mieux à faire davantage en créant, par exemple, une atmosphère d'époque austère (avec d'autres scènes, d'autres dialogues, d'autres détails) et de nuances (ah si Spielberg avait pu faire le film !), pour insister sur la tension qui pouvait exister côté communiste. Clairement ce film est une réalisation "bon marché" pour un public peu regardant en quête d'attitudes "distrayantes". Inutile de parler d'interprétation, de réalisation, de scénario, il suffit de se pencher sur l'aspect documentaire. Un exemple : la demi-finale contre Cuba a lieu le 7 septembre, or elle est présentée avant la prise d'otage qui se passe le 5 septembre... Des faits sont évoqués mais sont-ils réels où a-t-on ajouté de la fiction? Quand l'équipe soviétique se rend aux Etats-Unis pour se confronter aux clubs universitaires : les joueurs ont-ils des quartiers libres le soir et boivent ils au point d'être prêt à saccager un bar? c'est assez surprenant, car quand ils se rendaient à l'étranger, les athlètes soviétiques étaient serrés de près... et ce match de street basket contre trois jeunes oisifs ? Il aurait été plus intéressant de faire un film moins porté sur l'émotion facile et plus appliqué sur les faits sans les enjoliver. L'enjeu de ce film propagandiste est de faire l'éloge d'une grande victoire de l'URSS sur les U.S.A. et donc rien de tel que de montrer que l'équipe américaine va être battue pour la première fois aux JO par les représentants soviétiques. Exploit ultime : vaincre les invincibles. Pour autant, est-ce vraiment un exploit? Certes les Américains sont invaincus depuis l'entrée du basket aux Jeux Olympiques mais c'était surtout dû au niveau international qui était encore insuffisant durant ces années (la France finaliste en 1948, quelle blague...). A Munich, nous avons une équipe d'universitaires réunis peu de temps avant les Jeux avec une dizaine de matches pour se préparer, alors qu'en face, les soviétiques ont fondé une équipe depuis deux ans comme des professionnels (tout est géré par l'Etat) qui s'entraînent quasiment tous les jours.. Après, si elles sont véridiques, les scènes d'entraînement, de tactiques sont intéressantes, ainsi que l'histoire personnelle de l'entraîneur. Quant au match en question, c'est plutôt réussi (même si certains dialogues pendant la rencontre peuvent prêter au rire). Au fait, Sergei Belov, le maître à jouer de l'équipe, ne portait pas la moustache à Munich...