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Christoblog
821 abonnés
1 668 critiques
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3,0
Publiée le 28 avril 2021
Ce Chabrol commence très bien, installant un trouble diffus dont on peine à saisir l'essence, dans un style on ne peut plus hitchcockien.
J'ai été charmé par le jeu à la fois pesant et précis d'Isabelle Huppert, par la goujaterie élégante de Dutronc et la jeunesse éclatante d'Anna Mouglalis. La première partie du film laisse deviner de multiples interprétations possibles de la réalité, et tous les évènements peuvent signifier plusieurs choses.
Malheureusement, Merci pour le chocolat abandonne tout à coup son ambiguïté initiale pour finalement dévoiler le coeur de son intrigue. Sa légèreté froide et distinguée disparaît brutalement, et le film devient subitement plus lourd, didactique et pour tout dire moins intéressant.
La mise en scène, au diapason de son scénario, évolue d'une sobre virtuosité (pas courante chez Chabrol qui ne se distingue pas habituellement par ses cadres et ses mouvements de caméra) à une démonstrativité qu'on aurait aimé éviter (à l'image de la dernière sortie nocturne en voiture, filmée et écrite avec des gants de boxe).
Un bon cru au total tout de même, notamment grâce à la performance d'Isabelle Huppert.
Un grand Chabrol ! des dialogues sublimes et des interprètes incroyables comme Isabelle Huppert une nouvelle fois grandioses. Un polar très intriguant et different de ce qu on croit durant une bonne partie du film . L atmosphère étouffante de cette maison en Suisse n est pas prête de vous quitter.
Incroyable ce que tout le monde joue extrêmement mal. Je n'ai pas l'habitude de rédiger des avis mais là je pense que c'est l'ordre du devoir public.
On a l'impression que chaque acteur/actrice est blasée d'être là: Anna Mouglalis est la pire à mon sens, elle utilise le même ton de voix quelle que soit l'émotion que son personnage est censé ressentir , son personnage apprend d'ailleurs de très lourds secrets de famille et aucune émotion de transparait. Sans parler des textes qui ne sont pas adaptés et font beaucoup trop sophistiqué-raté ou au contraire bien trop faiblards face à ce qui arrive aux personnages. (du style 'oh ma chère, ce soir nous allons recevoir quelques invités en notre noble demeure", ce qui dénote beaucoup trop avec le reste). Rodople Pauly n'est à aucun moment convaincant, il récite ses lignes avec lassitude (encore une fois, même lorsqu'il se passe des choses graves) ou bien se force à pleurer ce qui le rend totalement ridicule et donne l'impression que son personnage souffre de déficit mental. Même chose pour Isabelle Huppert qui n'y met pas plus de coeur, encore moins Brigitte Catillon. Jacques Dutronc essaie visiblement de s'en sortir tant bien que mal mais ce n'est guerre mieux.
Franchement même un verre d'eau du robinet m'apporte plus de plaisir que ce film horrible!
Fan des bons films de Chabrol, j'ai été très déçue ! On reste complètement sur notre fin... Les acteurs sont absolument mauvais, surtout les jeunes... une catastrophe et ça en est gênant ! Rodolphe Pauly joue tellement mal que j'ai pensé qu'il jouait le rôle d'un handicapé, bien que ça aurait été bien plus interessant au niveau du scénario ... il n'en est rien ... Les personnages sont tous antipathiques finalement aucun n'inspirent de la compassion. SPOIL : Pourquoi jeanne se propose t elle d'aller chercher les somnifères puisqu'elle connait les intentions de Mika ?! Pourquoi Guillaume part avec elle alors qu'il n'est pas foutu de l'empêcher de s'endormir ?! Pourquoi Polonski ne se bouge pas plus que ça à la fin ? Ah oui c'est la passivité de la droguerie qu'il subit depuis des lustres ...
4 480 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 27 février 2021
Le début du film est prometteur. Lorsque Jeanne Pollet (Anna Mouglalis) entend l'histoire de l'incident qui s'est produit le jour de sa naissance et qui soulève la possibilité qu'elle soit la fille d'un célèbre pianiste André Polonski (Jacques Dutronc). Elle cherche à savoir si c'est vrai ou non et compte tenu du fait qu'elle joue aussi du piano ce n'est pas une idée si éloignée. Jeanne rencontre André et sa femme Mika (Isabelle Huppert) et leur fils et découvre en chemin que certains secrets existent dans cette famille autant que dans la sienne. Le personnage de Mika ne nous permet pas de comprendre ses motivations et elle n'est pas assez intéressante. Les scènes au piano semblent fausses et toute l'intrigue secondaire n'ajoute rien à la compréhension du personnage mais sert à rendre le film plus long qu'il n'aurait dû l'être au départ. En bref un film très décevant de Chabrol qui peut et a fait mieux que Merci pour le chocolat...
Je suis resté sidéré par la nullité du jeu des acteurs dans ce film. Ils dorment debout, leurs réactions sont complètement décalées par rapport aux événements...C'est peut être fait exprès, auquel cas je suis preneur d'une explication (le film ayant été encensé par la presse semble-t-il...) !
Disons le tout net : " merci pour le chocolat " est un des meilleurs films de claude chabrol. Certes, Isabelle Huppert, actrice très employée, n a pas le charisme de Stéphane Audran, mais chez Chabrol elle donne le meilleur d 'elle-même. Dutronc ,ainsi que tous les acteurs sont parfaitement dirigés. Film psychologique à caractère policier il ne ravira pas les amateurs des films d action. Tout l attrait du film est dans les dialogues et les non dits. Comme toujours, chez Chabrol derrière l apparence se cache parfois une vérité très dérangeante. Même parmi les élites sociales, qui au plan moral ne sont pas nécessairement des modèles. Humain, trop humain.
Ce n’est pas forcément le meilleur de ses films ( je ne saurais dire lequel… ) mais un de ceux qui lui ressemble le plus. Sa marque de fabrique dans l’attente d’une mise en scène toujours en suspens et jamais révélatrice de quoi que ce soit. A nous de chercher l’indice, la raison, l’intention. Ce qui n’est pas forcément chose aisée dans ce film, mais tellement jubilatoire. Une jeune fille pense être la fille d’un célèbre pianiste. Comme elle prépare un concours de piano, elle rencontre le maître qui se souvient effectivement que le jour de la naissance … L’entente familiale s’en trouve à peine perturbée, tant la femme du monsieur lui ouvre grand les bras. Guillaume le fiston paraît plus circonspect par les attendus de la nouvelle venue, et se tient à l’écart. Après quoi on apprend que la première femme du musicien est morte dans un accident de voiture après avoir rendu visite à celle qui deviendra sa seconde femme. On n’y voit pas forcément malice et encore moins suspicion de quoi que ce soit. Simplement une marque d’intérêt supplémentaire dans un film qui en regorge. Avec une interprétation au sommet de la part d’ Isabelle Huppert, experte en la matière et Anna Mouglalis bien jeune et si prometteuse. En phase avec Jacques Dutronc tout aussi amusé que parfait dans son complet de virtuose, pour dire au final, les choses ! Un personnage en diable Chabrolien ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Un grand Chabrol. Tant la maîtrise du cadrage et de la mise en scène que le jeu de l'actrice principale (en lévitation totale) font ce cru tardif un moment d'exception. Le personnage féminin est interprété avec une grâce et une inquiétude qui se nichent entre un sourire et un sourcil, dans la rupture d'une réplique aux accents anodins. La "marche funèbre" répété par les deux protagonistes fait une toile de fond propice à ce thriller racé et cérébral. Jubilatoire.
Claude Chabrol aime explorer la face cachée de la bourgeoisie française. Merci pour le chocolat ne déroge pas à cette règle. Le film possède le ton particulier du réalisateur qui sait parfaitement créer des intrigues criminelles au sein de récits évitant volontairement tout côté spectaculaire. Le mal se présente sous des aspects respectablesspoiler: comme celui d’un simple chocolat (on ne peut qu’immanquablement penser au suspense autour du verre de lait dans Soupçons d’Alfred Hitchcock) . Avec son rythme tranquille typique de la bonhomie liée au cinéaste, cette nouvelle rencontre entre Chabrol et Isabelle Huppert (devenue clairement son actrice fétiche) est donc à nouveau un suspense réussispoiler: (même si on aurait bien aimé que les pulsions criminelles de Marie-Claire soient réellement expliquées) . Sans faire partie de ses meilleures cuvées, Merci pour le chocolat reste donc un bon cru chabrolien.
Un film plaisant de bout en bout, avec des dialogues intelligent, une interprétation très subtile de Isabelle Huppert, d'une grande élégance, propre et limpide. Un bijou.
Un film aux accents Hitchcockiens, à l'intrigue perverse et vénéneuse porté par une mise en scène classique mais classieuse, des dialogues savoureux, l'interprétation géniale d'Isabelle Huppert, sous fond de musique de Liszt.
Inégalement séduit par le cinéma de Claude Chabrol, j'avoue avoir été plutôt convaincu par celui-ci, le réalisateur se montrant habile pour construire un suspense original, sans mort (ou presque), où tout est dans les comportements, les gestes et surtout les mots, si bien qu'on ne sait jamais très bien comment cette étrange intrigue va évoluer. C'est extrêmement précis, dans le cadrage, la façon de filmer les décors ou de faire de la maison un personnage à part entière, de semer le trouble entre mensonge et vérité, de rentre tous ces protagonistes aussi séduisants qu'inquiétants, si bien qu'il n'est vraiment pas évident (du moins me concernant) de savoir d'où le mal viendra... Si Jacques Dutronc est un peu moins nonchalant que d'habitude, il est inévitablement éclipsé par une Isabelle Huppert que l'on a rarement vu dans une prestation aussi « oscarisable », très élégamment secondée par une toute jeune et déjà fort séduisante Anna Mouglalis. Une œuvre assez étrange, mais séduisant par son déroulement imprévisible et la finesse de ses situations : troublante noirceur.
Un Chabrol inégal. La mise en scène est toujours d’une précision redoutable, mais son côté statique m’a plus gêné que dans La Cérémonie par exemple, sans doute parce que si on y ajoute le jeu très approximatif et artificiel de la partie la plus jeune du casting, tout ça dégage une impression de pesanteur qui ressemble par moments à de l’auteurisme caricaturé. Les principaux atouts sont la toujours merveilleuse Huppert et un récit intriguant, qui malheureusement tourne court dans une fin décevante, où le scénario verse dans l’étude de caractère alors qu’il nous avait promis un thriller.
"Merci pour le chocolat" est un Chabrol efficace, parfois jubilatoire, longtemps troublant avant de s'éclaircir lors d'une conclusion décevante. L'étrangeté qui émane du film provient d'abord d'une direction d'acteurs qu'on pourrait croire artificielle mais, en y regardant de plus près, le phrasé si particulier semble finalement réaliste : on serait prêt à parier que les bourgeois parlent réellement ainsi. Il n'empêche que notre oreille n'est pas habituée à ces intonations, et nos yeux encore moins devant le show Huppert, dans la peau de Mika, femme torturée qui fait le mal sans savoir pourquoi; il faut se pincer deux fois au moment où elle met délibérément des somnifères dans le chocolat du jeune Guillaume avant de faire exprès de le renverser : Mika est-elle rattrapée par un soupçon de lucidité ou bien se perd-t-elle dans ses contradictions ? Certains agissements, assez tordus quand on y pense, demeurent inexplicables – visiblement, le possible échange de bébés à la naissance indiffère les deux familles – et c'est tant mieux; toutefois, il est dommage que le film, alors habilement partagé entre le thriller hitchcockien et la chronique bourgeoise, finisse par se replier sur les névroses de Mika, explicitées en flashbacks et en dialogues. Qu'une bonne partie du mystère du film s'évapore en une dizaine de minutes est frustrant, cela reste insuffisant pour nous faire oublier le plaisir d'avoir suivi une histoire aussi haletante que singulière mais fait indéniablement perdre à "Merci pour le chocolat" de son vénéneux esprit retors.