Rabah Ameur-Zaïmeche est un réalisateur qui avait marqué les esprits avec son premier long métrage " Wesh Wesh", en 2002, sans doute une des fictions les plus justes sur l’univers des banlieues françaises, du moins avant que les Misérables ne prennent le relais l'an passé .
Depuis, Rabah Ameur-Zaïmeche donne de temps en temps de ses nouvelles cinématographiques mais avec des longs métrages souvent interessants sur le fond et le propos, mais qui, de, à un inachevé "Bled number one" à un totalement hermétique "Histoire de Judas", décevaient une grande majorité de ceux qui s'étaient enflammés avec Wesh Wesh.
En effet , il faut savoir que ce metteur en scène français n'aime rien de plus qu'un cinéma de l'abstraction, dans lequel la narration, particulièrement ténue, s'efface au gré d'une ambiance et d'un style visuel assez singulier .Un parti pris intéressant et ambitieux, sur le papier mais qui ne convainc jamais trop à l'écran, d'autant plus quand ce cinéma tend à aller dans une dimension sociales et politiques indéniable.
Malheureusement, son dernier long métrage en date, Terminal Sud, sorti en salles en novembre dernier et qui vient d'arriver en vidéo, continue d'alimenter le mystère Rabah Ameur-Zaïmeche, bien qu'il ait été défendu à sa sortie, du moins par une partie de la critique qui apprécie son côté franc tireur et totalement à contre courant de la production cinématographique hexagonale, avec à chaque fois des moyens financiers extrêmement limités .
Terminal Sud joue la carte de la dystopie qui fait évidemment écho aux années noires de l'Algérie avec cette repression militaire particulièrement violente et liberticide, mais une dystopie que le cinéaste a voulu sans temporalité et géographie précise ( on semble plus être dans le Sud de la France qu'en Algérie)
On voit bien ce que le réalisateur veut nous dire sur notre monde actuel, mais continuant pleinement dans sa voie d'un cinéma d'atmosphère jamais incarné et narratif, il perd le spectateur très rapidement en route.