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Dominique V.
16 abonnés
221 critiques
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3,0
Publiée le 3 juillet 2020
Étrange, déjanté, anachronique... Voilà un film -court- qui déroute. Ça fait du bien de temps en temps de sortir des sentiers battus et de se laisser entraîner dans un exercice de style minimaliste, heureusement porté par deux très bons acteurs.
J'aime à dire que ce film est une oeuvre d'art contemporain. Beaucoup ne comprendront pas, beaucoup auront l'impression de perdre leur temps avec un film stupide et plat. C'est tant absurde qu'on croirait que le réalisateur se paye notre tête. Mais, en y repensant bien, je ne pense pas que le contenu de ce film, autrement dit le personnage principal et sa veste, n'est pas le sujet principal. J'aime à croire que ce film est une véritable critique du monde du cinéma moderne usant de l'absurdité et de la satire. Je ne peux pas dire que j'ai pris grand plaisir à regarder ce film car ce n'en était pas le but tout simplement ! Tout le monde ne peut pas accrocher au décalé et à la double lecture
À mourir de rire. Probablement ma comédie préférée. Film maîtrisé de bout en bout, techniquement et narrativement. Dujardin en personnage qui surgit de nulle part, sans que jamais son identité ne se dévoile au spectateur : il n'a aucun passé, on sait seulement qu'il avait une femme, le strict minimum nécessaire à la vraisemblance.
À cette absence de passé s'ajoute l'énorme caractère du personnage. Comment un type sans passé peut il avoir un tel caractère, une si grande détermination surgie de nulle part ? En bref, un homme sans personnalité au caractère excessif, un borné absurde. Il doit absolument réaliser un film.
Ce souhait de réaliser un film n'est pas une mission divine. C'est une conviction profonde, venue de l'intérieur du personnage et cela, superposé à son absence d'identité, rend le film absolument hilarant « C'est moi que vous regardez ? Non parce qu'on me questionne souvent sur mon blouson... il est pas commun »... j'y vois notre vacuité à tous, et qu'est-ce que c'est drôle. Ce type venu de nulle part a une telle assurance mal placée, dicte des ordres (« retire moi plus d'argent ») et entraîne l'autre dans sa folie. Il est un mythomane débile (« je suis expert en monture »), fétichiste (du daim), avec une assurance de fer : on se voit un peu soi dans ce personnage. En cela ce film me semble dévoiler bien des vérités que d'autres films montrent moins bien.
Dupieux montre Dujardin réalisant un court-métrage qu'on peut superposer au film que Dupieux réalise : une mise en abîme d'apparence assez classique mais finalement assez originale, l'originalité tient ici au caractère artisanal montré. Au fond, y'a-t-il même besoin de faire du montage pour un film, y'a-t-il même besoin d'une intrigue ? Y'a-t-il besoin d'être expert pour réaliser ? La vérité se situe certainement entre le oui et le non. Le film réalisé par Dujardin est assez nul techniquement et l'intrigue ne survit même pas à la réalisation : à la fin la boucle est bouclée, spoiler: Dujardin devient un daim et meurt, tué par un chasseur.
4 521 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 12 mai 2020
Il n'est pas poli de mettre un zéro sans justifier la raison de ce zéro alors voila. Nous suivons Georges (Dujardin) alors qu'il parcourt sans but un petit village alpin, filmant parfois des locaux pour un mystérieux film personnel. Georges parle aussi parfois avec sa nouvelle veste en peau de daim. L'absurdisme n'est vraiment pas de la comédie. Plus simplement de mettre des événements bizarres et souvent déconnectés dans un film et de provoquer une réaction dans le public n'est pas de la comédie. Honnêtement, je peux comprendre que certains ont adoré même quand ce n'était pas drôle du tout. Mais pour moi, l'expérience est simplement devenue fatigante après environ cinq minutes. Dans l'ensemble c'est un film sans joie, pas drôle et ennuyeux. Un film que certains aiment peut-être, mais le spectateur moyen lui pensera: mais qu'est-ce que je viens de regarder?!...
Un autre ovni de quentin dupieux un de plus apres rubber steak. Cette fois ci l'acteur principal est jean dujardin (georges dans le film) et adele (pas la chanteuse l'actrice) Haenel qui incarne ici denise la serveuse d'un bar et aussi monteuse. J'aime bien la scene ou georges et adele se rencontre montrant qu'il y a 2 monde separe et que malgre les effort pour georges de rentrer dans le monde d'adele il n'y parviens pas (on le vois grace aux plan de la camere ou on ne voit jamais les 2 dans le meme plan) Georges est un personnage a part qui s'invente une vie le film qu'il joue ou il dit avoir une equipe mais ou il n'y a personne en est une preuve. Le veston qui veut etre le seul veston est au depart Georges qui s'invente une vie mais devient un personnage pour lui il rentre a fond dans ce delire.spoiler: j'aime bien les scene ou il tue des gens dans un films normal il y aurait la police qui chercherait au moins a l'arreter, ici non ce n'es pas un film normal c'est un film de dupieux ca permet de repousser la limite toujours plus loin et on se demande ce que Georges va faire
Ce film est clairement un Ovni. Même s'il est court, l'histoire met un peu de temps à se mettre en route et on met du temps à comprendre où le film va en venir. Cependant, Le Daim dispose de bons acteurs, d'un concept très original et le scénario évolue dans une direction très inattendue. En revanche, les dialogues sont très authentiques mais du coup assez souvent un peu gênant, on sent que les personnages ne savent pas trop quoi se dire. En bref, Le Daim est un film qui ne ressemble à aucun autre et nous surprend beaucoup, mais les dialogues pas fou et le temps que le scénario se mette en place empêche selon moi ce film d'être excellent
Alors il va de soi que cette œuvre ne plaira pas à tout le monde mais pour qui aime l'humour absurde et le cinéma de Quentin Dupieux ce film est une réussite totale.
C'est incroyablement drôle et cette seule qualité suffit à oser la note maximale.
Mais j'insiste sur le fait qu'il ne plaira pas à tout le monde.
Le Daim - tout comme ces deux précédents films - Réalité & Au poste ! - met en avant un cinéaste ingénieux qui brille par son originalité. Globalement le thème de prédilection de Quentin Dupieux est l'obsession, et la solitude qui en découle. Ce désir fou de se renfermer dans un délire, peu importe les conséquences. Ses personnages sont profondément optimistes et radicaux dans leur manière d'agir. Ici, la pulsion meurtrière outrepasse le côté feel-good et se transforme en voyage immersif vers une certaine folie. Malgré un Dujardin incarnant très justement ce George en pauvre type, une nouvelle fois, il manque ce petit truc qui hausserait le film au rang de culte.
Le Daim est une œuvre particulièrement singulière de Quentin Dupieux. Un long-métrage court (moins d’une heure vingt) qui décrit l’étrange carrière cinématographique d’un homme (incarné par Jean Dujardin), dont la conscience est dirigée par son manteau en daim nouvellement acquis. Une histoire totalement dingue, souligné par une réalisation qui met en avant un certain réalisme. Ici, le réalisateur s’attaque à beaucoup de sujets d’interprétation : le rapport du cinéaste avec son œuvre, tout en décriant avec ce manteau de daim un certain narcissisme qui gagne la société ? Tout ça pour dire qu’on ne s’ennuie pas, cette courte histoire parvient à captiver, faire rire, et surtout rendre mal à l’aise. Beaucoup d’états différent, dont ce dernier, qui est toujours un pari risqué dans un film mais qui une fois ressenti nous fait dire que Le Daim a réussi sa mission : transmettre une émotion. A noter la performance d’Adèle Haenel, qui complète totalement avec sa folie le charismatique Jean Dujardin, ce qui nous fait un duo que l’on veut absolument revoir. On prend beaucoup de plaisir à les voir discuter, se jauger et finalement faire équipe d’une drôle de manière. Au final, ce long métrage dégage un aspect de folie, qui nous laisse lors du final quelque peu sur notre faim tant la formule est efficace. C’est en conclusion une belle proposition de Quentin Dupieux, habilement mise en scène, et nous offrant une histoire courte mais efficace.
La dérive d'un homme dans la folie pure. Une fable dérangeante et déroutante à l'humour absurde qui ne peut plaire qu'aux amateurs du genre. Très chelou !
Je découvrais avec ce film que son réalisateur était le compositeur de ‘Flat Beat’ et avait aussi fait Wrong, seul autre film que j’ai vu, et qui me laisse d’ailleurs le même sentiment que pour Le Daim.
En fait, il y a deux manières, et surtout deux visions pour considérer ce film.
La première, est d’ouvrir son esprit et de prendre ce film comme il est, c’est à dire un film qui joue allègrement dans l‘absurde, le sordide, le psychédélique, le taré etc.. Côté scénario, il n’y a rien, ou pas grand chose, mais ce n’est pas grave car ce n’est pas sur cela que le film mise, le film mise sur l’absurde de chaque scène et fait monter crescendo ce sentiment d’incompréhension et de non sens chez le spectateur. Cette première vision dicte de ne pas chercher midi à quatorze heures, de prendre son œuvre dans son intégralité sans la juger.
La deuxième vision, qui sera peut être la plus commune, est de comparer ce film à d’autres, pas du même registre, et du coup de noter chaque élément invraisemblable qui le compose, et à ce jeu là, la fiction n’a pas fini de faire rager le spectateur.
À vous de voir dans quelle catégorie vous voudrez vous placer. Pour ma part, je me placerais dans la première.