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Kaselo
5 abonnés
7 critiques
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3,0
Publiée le 20 juin 2019
Après avoir vu la bande-annonce et le casting du film, je trépignais d'impatience de le voir enfin sur grand écran. En sortant du ciné, ressenti perplexe ! Comme avec "Rubber", Quentin Dupieux fait d'un objet (ici un blouson en daim) l'élément central de son film. Rencontre glaçante entre folie et destinée. Si j'ai beaucoup apprécié le scénario plutôt farfelu, expérimental, deux caractéristiques assumées par le réalisateur, je reste personnellement sur ma faim. Je ne trouve pas Jean Dujardin assez tranchant dans l'interprétation de son personnage Georges, il parait même bridé (ce qu'il dit à demi mot en interview). Les répliques sont un peu light et peinent à sublimer la connexion de ce duo (avec Adèle Haenel) dans la relation qu'ils entretient l'un l'autre. Aussi, chaque moment absurde, drôle, tendu, se solde dans la foulée par une perte d'intensité. C'est bien dommage car la première partie tenait ses promesses en termes de trame, d'ambiance pesante, de décors austères. Finalement, une impression que la réalisation ne soit pas pleinement aboutie. Toutefois, on peut saluer Quentin Dupieux d'avoir su installer ce "voyage schizophrénique" immersif en réalisant une sorte de film documentaire.
Pas le meilleur de Dupieux. Un rythme très lent qui se fait sentir, malgré la petite heure et quart de film. Dujardin est en retenue, ce qui pourrait être appréciable mais du coup ça le rend sans vie. Le synopsis vous le connaissez, amusant de prime abord mais le délire ne prends pas ce coup ci. Peut être est ce que ce sera le cas avec Mandibule qui est (déjà) en préparation ? De bonnes choses mais assez anecdotique, à vous de voir.
Ce film est très spécial et ne va pas plaire à tout le monde c'est certain. Pour ma part, je suis mitigée, d'un côté je l'ai trouvé intrigant, captivant durant toute la première moitié et d'un autre côté, il se trouve que toute la seconde moitié cela part trop en vrille, dans le gore, l'absurde et c'est franchement dérangeant. Bon en même temps, quand on connaît le réalisateur, c'est conforme à son univers et il faut aller voir ce film en connaissance de cause. Je mets quand même 3 étoiles car même si cela finit trop dans le délire, la première moitié est vraiment intéressante.
j ' avais adoré son film précédent : au poste ! absurde et très drôle , je me suis précipité pour voir le nouveau film de Quentin Dupieux ( ovationné au festival de Cannes !!! ) , quelle déception , un film sans queue ni tête , même pas drôle et se terminant façon grand guignol ! au poste était sorti dans très peu de salles , le daim a une sortie beaucoup plus abondante , incompréhensible et injuste !
Un film court, 77 minutes seulement, tant mieux peut-on dire car sinon il y aurait eu risque de se lasser. Déjà que ce scénario va désarçonner plus d’un spectateur non averti, pas spécialement adepte des exercices de style. On repense à ces films qui il y a plusieurs dizaines d’années étaient encore présentés en avant-programme dans les salles obscures. L’occasion pour des réalisateurs, des scénaristes, toute une équipe technique, de se faire une première main. Sauf que Quentin Dupieux n’est plus un débutant et que c’est donc à dessein qu’il joue dans cette cours là (pour provoquer ? pour interpeller ?) en racontant une histoire de gens normaux à première vue mais qui ne le sont pas. Que le spectateur qui n’est pas prêt n’y aille pas ! Mais sinon c’est l’occasion de voir un Jean Dujardin en personnage névrosé ayant une fixation l’ayant déjà mené au stade de la folie malgré son air de ne pas y toucher. Et en face de lui, principalement, une Adèle Haenel dans un rôle de grande naïve. Ces deux jeux d’acteurs s’accordent bien et se laissent donc regarder avec une certaine délectation. A condition de se laisser porter sans résister par cette mise en scène loufoque et décalée. En se disant que ce sont somme toute des personnages de la vraie vie.
On peut ou non apprécier sa filmographie, mais il faut reconnaître à Quentin Dupieux les aptitudes d’un véritable auteur. De film en film, le cinéaste confirme un style qui lui est très personnel et un univers tout à fait singulier. Ses comédies loufoques qui s’apparentent toutes à des cauchemars auraient probablement enthousiasmé les surréalistes. Elles se contentent de peu de personnages, ressemblent aux séries B du cinéma de jadis et déclinent jusqu’à l’absurde le plus délirant des ingrédients de scénario minimalistes. Néanmoins, cela fonctionne toujours à merveille au point qu’en tant que spectateur on peut volontiers éprouver une sorte de plaisir presque coupable à se laisser prendre à des fables qui confinent à ce que les Britanniques désignent par le mot « nonsense ». Dans « Le Daim », il n’est question que de l’hallucinante folie d’un personnage prénommé Georges (campé par Jean Dujardin) : un homme paumé, solitaire, qui, ayant acheté un blouson en daim, se retrouve sans ressources autres qu’une alliance qu’il laisse en gage dans un hôtel isolé au milieu d’un paysage de montagne. Or la grande originalité du film, c’est d’avoir conçu le blouson comme un personnage à part entière dont l’influence pernicieuse exacerbe les pulsions maladives de Georges. Le fameux vêtement devient donc le symbole de l’omnipotence. Il s’impose comme un être ne supportant pas de concurrence, tant et si bien que Georges se sent investi d’une mission de destruction : tout porteur de blouson est en danger d’être éliminé afin qu’il ne reste plus qu’un habit de cette sorte, celui qu’il a acquis, le blouson de daim ! À cela s’ajoute la prétention de Georges qui s’affirme comme étant un cinéaste filmant ses sanglants exploits avec une petite caméra numérique. La serveuse d’un bar (Adèle Haenel) à qui l’homme se présente de cette manière n’hésite pas à sauter sur l’occasion, se targuant d’être monteuse et se faisant la complice joyeuse du soi-disant cinéaste jusqu’à se laisser dépouiller par lui. Enfin, pendant qu’il commet ses exactions, à quelques reprises, apparaît un étrange observateur en la personne d’un jeune garçon qui reste muet. Tous les ingrédients et tous les personnages sont à présent convoqués pour le déroulement d’une histoire qui pourrait presque avoir pour titre « La Métamorphose ». Certes Georges, physiquement, ne change pas d’aspect, mais en se revêtant du haut en bas de peaux de daim, il se transforme bel et bien en une créature qui tient davantage de l’animal que de l’humain. Le film ne durant qu’un peu plus d’une heure un quart, on n’a pas le temps de s’ennuyer, mais on a largement celui d’être à la fois captivé et questionné, voire dérangé.
Le dernier trip de Quentin Dupieux a beau être dans la veine de son cinéma, il demeure très anecdotique, ne parvenant pas à renouveler son propre style qui s’essouffle dans Le Daim.
Un très grand Dupieux ! Hommage fin et hilarant au slasher, avec Jean Dujardin au sommet. Dans la droite ligne de Rubber et Réalité, Quentin Dupieux maîtrise avec toujours autant de subtilité la mise en abîme et l'humour noir.
J’avais aimé tous les films de Quentin Dupieux depuis « Rubber ». Mais là, non, le film déçoit. Peut-être parce que, pour une fois, il a été tourné en France, alors que Dupieux, français, faisait tous ses films aux États-Unis. Peut-être aussi parce que les célèbres coqs-à-l’âne de ses films précédents ont été laissés de côté, au profit d’une seule absurdité, la passion inexplicable de Georges pour ce blouson en daim qu’il a acheté, pour une somme colossale, à un vieillard, lequel, en prime, lui a offert un camescope ayant peu servi. Peut-être, enfin, parce que les deux personnages principaux passent leur temps à expliquer ce qu’ils veulent faire – pas à le faire.
La manie de Georges n’aboutit qu’à une situation : spoiler: il tue tous les personnages qu’il croise et qui portent un blouson, parce qu’il veut être seul dans son cas. Et comme spoiler: il a blessé un jeune garçon qui ne faisait rien de pire que le regarder, le père du garçon, qui est le patron de de son hôtel, l’abat d’un coup de fusil .
Jean Dujardin fait le minimum, beaucoup moins que dans les deux films sur OSS 117, dont le second est passé hier soir à la télévision.
Nous n’étions que trois spectateurs dans la salle à la toute première séance parisienne)
Les films de Quentin Dupieux m'ont toujours semblé d'une certaine façon inachevés. Les intentions de loufoqueries me paraissaient toujours desservies par un scénario mal maîtrisé et une mise en scène dilettante.
La bonne surprise de ce dernier opus, c'est l'extrême cohérence du projet, qui pour une fois ne part pas en vrille, et se permet au passage une jolie réflexion sur l'art du cinéma. Le synopsis est enfin tenu du début à la fin, le décor de montagne colle parfaitement au sujet, la photographie un peu terne est parfaitement au diapason de l'intrigue.
Jean Dujardin est extraordinaire dans ce rôle. On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a peut-être perdu un peu de sa santé mentale. Il parvient à être successivement (et parfois simultanément) drôle, inquiétant et bouleversant. Adèle Haenel, qui parfois en fait trop, semble ici se résigner à jouer un ton en-dessous de son incroyable partenaire, et c'est très bien. Elle retrouve un rôle qui rappelle celui qu'elle tenait avec brio dans Les combattants, celui de la fille cash et volontaire.
Enfin, Le daim est une réussite esthétique indéniable : son camaïeu de bruns et de marrons est un délice pour les yeux, sa bande-son une friandise pour les oreilles et sa mise en scène un régal pour l'intelligence.
Court (1h17 minutes, c'est presque un moyen-métrage), mais intense.
Vu en avant première. Un film bien barré comme on pouvait s'y attendre. Donc sur ce plan pas déçu. Un délire autour d'un blouson de daim. On ne peut guère en dire davantage sauf a spoiler le film. On pourrait interpréter l ce délire de bien des façons, mais y a t il seulement un message ? L'habit fait il le psychopathe ? Blouson inanimé avez vous donc une âme ? La vengeance dans la peau (du daim)? Jean Dujardin est parfait dans cet exercice qui ressemble à un court métrage de jeune auteur, soutenu toutefois par une excellente BO tres hitchkockienne. La fin, surprenante, m'a bien plu. Le Daim est un divertissement caustique sans autres prétentions.