Noah Baumbach filme avec minutie le divorce entre Nicole, comédienne, et le metteur en scène, Charlie. Repartie bredouille de la dernière Mostra de Venise, *Marriage Story* reste quand même comme l'une des plus grosse attentes cinéma sur Netflix ( qui a déjà misé gros avec l'excellent *The Irishman* de Martin Scorsese ), et se présente dans les starting blocks pour les prochains oscars.
Alors cet engouement atour du film, malgré l’absence au palmarès de la Mostra 2019 est-il justifié ? Je pense bien que oui !
A travers *Marriage Story*, Noah Baumbach nous immergent au cœur d'un couple à la dérive, ainsi que dans la longue période de leurs divorce. Pour donner crédit à cette tumultueuse épopée, deux personnages vraiment attachant ! Leurs manières d'êtres, leurs qualités, leurs défauts ... vont êtres posés dés l'introduction. A une époque où ils s'aimaient, les mots amoureux de l'un destinés à l'autres, fleurissent dans un monologue. Mais ceux-ci, dis et écrits il y'a bien longtemps, ne peuvent plus coller à la réalité d'aujourd'hui. Les personnages, surtout celui de Nicole, refuse de les citer, lors de leurs énième rendez-vous avec un médiateur. C'est de là que commence cette immersion au cœur de ce mariage perdu, entre New-York et Los Angeles, avec entre les deux, un enfant.
*Marriage Story* s'avoue surprenant par son traitement scénaristique. En effet, au lieu de tomber dans un sombre film triste et où une seule particule d'amour n'existe pas, Noah Baumbach décide d'accorder à son récit cette forte touche comique, mélangé inévitablement au dramatique. Durant le film, déjà bien remplie avec cette longue quête d'accord administratif et autres affaires liés au divorce, les scènes comique et absurde s’enchaînent à lourdeur dramatique grâce aux personnages tous très bien écrit. Encore une fois, leurs manières d'êtres exprimés plus haut se répercutent et rendent attractives la narration. Je pense par exemple à la scène de la remise du courrier de divorce, dans la maison de la mère à Nicole, ou encore avec l’examinatrice pour enfant. Mais très nombreuses sont ces scènes mélangeant les genres comiques et dramatiques.
D'ailleurs le film pourrait s’apparenter clairement à du théâtre ! Mais ici, ce le metteur en scène n'est pas Charlie, mais bien Noah Baumbach.
Mais le coté dramatique n'est inévitablement pas absent du récit. Bien au contraire, lorsque le comique est épuisé, la réalité des choses et la prise de conscience des personnages reprend le dessus. De là, les sanglots et les cris surgissent. Que cela soit discret, comme cette larme coulant doucement sur la joue de Nicole pendant que Charlie raconte une histoire à son fils. Ou plus violent, dans cette scène d'aveux et de tension entre Nicole et Charlie.
Mais cette séparation, malgré les coups dans le dos durant les procès, se veut finir dans une finalité amicale. Les deux se sont beaucoup trop aimés, pour se quitter en tant qu'ennemis. D'ailleurs cette volonté de vouloir finir les choses dans une bonne perspective va s'avouer plutôt compliqué. En effet, et c'est de là que Baumbach tire son épingle du jeu, c'est en proposant cette relative caricature du monde des avocats. Passants toute l'année en train de gérer des cas de divorces, les avocats se connaissent parfaitement bien, et ne se servent de leurs clients que comme des pions pour mieux avancer dans l'échiquier juridique ( avec évidement l'argent à la clef ). Dans cette volonté de résilience de mariage, Nicole et Charlie s'aventure au sein d'une grande ''entreprise'' qui pourrait leur êtres fatales.
C'est à travers une mise en scène intelligente que Noah Baumbach nous narrent cette grande aventure d'un amour finie. Et devant la caméra, ce sont deux acteurs qui crèvent l'écran. Scarlett Johansson et Adam Driver sont parfaits ! Cela ne m'étonnerait pas d'ailleurs de voir Scarlett Johansson, une belle statuette à la main en février prochain.
Filmer un couple sur le point de divorcer, c'est ce qu'a réussi à faire Noah Baumbach, et d'une très bonne manière ! Cette crise aux pieds entre Los Angeles et New-York, le tout avec un enfant dans les bras, se conclue sur une finalité assez belle et qui ne peut d'ailleurs être autrement entre ces deux personnages si bien écrit et si complémentaires à l'écran : ''Je l'aime même si ça n'a plus de sens''.