Le film est intéressant à plus d’un titre : il obtint 3 récompenses internationales prestigieuses [Palme d’or au festival de Cannes en 1969, présidé par Marcel Achard et Jean Cocteau, qui avait déjà réalisé « Orphée » (1950), Oscar du meilleur film étranger et Golden Globe du film étranger en 1960] ; adapté de la pièce « Orfeu da Conceiçáo » (1956) de l’écrivain et compositeur brésilien, Vinícius de Moraes (1913-1980), il transpose le mythe grec d’Orphée, poète et joueur de lyre, et d’Euridyce, son épouse qui meurt, mordue par un serpent, mais qui put être ramenée, sous conditions, des Enfers, au Brésil, pendant le Carnaval, à Rio de Janeiro, avec des acteurs de couleur [dans la lignée de « Carmen Jones » (1954) d’Otto Preminger], au rythme, entre autres, de la Bossa Nova. Cela préfigure la tragédie d’un autre couple, Roméo et Juliette, transposée à New York dans « West Side Story » (1961) de Robert Wise et Jerome Robbins et à Barcelone dans « Los Tarantos » (1963) de Francisco Bele. Le film n’est, ni misérabiliste, ni mièvre et reste léger et grave à la fois, restituant bien l’importance de la musique et du Carnaval au Brésil, y compris chez les pauvres.