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Yves G.
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2,0
Publiée le 15 juillet 2020
La Grande Muraille verte est un projet panafricain de création d’un mur d’arbres traversant le Sahel d’est en ouest pour le protéger de la progression du désert. Le documentariste Jared Scott a suivi la chanteuse malienne Inna Modja dans un long périple du Sénégal à l’Éthiopie en passant par le Mali, le Nigéria et le Niger.
"The Great Green Wall" est un objet filmé dont on peut légitimement mettre en doute l’utilité de la sortie en salles. Il se présente comme un documentaire sur la Grande muraille verte, une initiative internationale de lutte contre la désertification. Le projet, que d’aucuns trouvent trop ambitieux, est pharaonique : il s’agit de stopper l’avancée du désert moins par une muraille d’arbres que par une mosaïques d’écosystèmes arborés.
Le sujet écolo se prête a priori volontiers à un documentaire comme on en voit beaucoup, soit qu’il soit traité sur un mode scientifique et pédagogique façon "Une vérité qui dérange" ou "We feed the world", soit qu’il donne lieu à une approche plus esthétique comme chez Yann Arthus-Bertrand ou Godfrey Reggio.
Mais, en cours de route "The Great Green Wall" oublie son sujet. Il y est moins question de la Grande Muraille verte que de Inna Modja. Le documentaire se transforme en long clip vidéo.
Le mal n’est pas si grand car la chanteuse a du talent. Elle est intelligente, sensible, agréable à regarder et plus agréable encore à écouter. Mais il y a tromperie sur la marchandise. "The Great Green Wall" aurait dû s’intituler "The Inna Modja Afrika Tour".
"The Great Green Wall" est un projet ambitieux, vieux de 30 ans et qui pourtant, a commencé à réellement voir le jour qu’au milieu des années 2000. Le but ? Protéger le Sahel grâce à un mur d’arbres de 8000km, du Sénégal à l’Ouest jusqu’à Djibouti à l’Est. Cette ceinture (ou plutôt « mosaïque d’écosystèmes ») doit permettre à terme de lutter contre la désertification dû aux changements climatiques (mais pas seulement !).
Le réalisateur Jared P. Scott (qui n’en est pas à son premier documentaire écologique) s’est entouré des services de la star malienne Inna Modja (impliquée dans la défense des droits des femmes) pour nous aider à mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet pharaonique et dont les enjeux ne sont pas seulement africains mais… mondiaux.
C’est ainsi que l’on suit la chanteuse à travers un road-trip musical & écologique, à la rencontre de musiciens, citoyens, agriculteurs, écologistes, … Du Sénégal au Mali, en passant par le Nigéria, le Niger et l’Éthiopie. On apprend énormément sur ce projet hors norme, dont les changements climatiques ne sont pas les seules causes. En effet, il faut ajouter à cela les conflits armés liés à Boko Haram, les conflits liés aux famines, les migrations, … La grande muraille est un vecteur d’espoir pour la nouvelle génération et on se réjouit de les voir autant s’impliquer.
Seul soucis (et pas des moindre) avec ce documentaire, c’est que l’on a l’impression que Jared P. Scott a confondu « documentaire écologique » et « promotion d’une chanteuse » tant le film aligne jusqu’à n’en plus finir, les clips musicaux, les captations de concerts et autres séances d’enregistrement à la gloire d’Inna Modja. Si bien que l’on a constamment la désagréable impression de s’être trompé de film.
Une idée apparue en 2002, une initiative historique lancée officiellement en janvier 2007, un projet très ambitieux dont les effets attendus ne seront vraiment effectifs que dans plusieurs années : combattre la désertification du Sahel par une mosaïque d’écosystèmes verts et productifs étalés sur une distance de 8000 km allant du Sénégal à l’Éthiopie. La chanteuse malienne Inna Modja nous sert de guide pour faire le point sur ce projet, tout en rencontrant d’autres artistes dans les différents pays visités. Le documentariste américain Jared P. Scott a réalisé le film. A noter la présence du réalisateur brésilien Fernando Meirelles ("La cité de dieu", "The constant gardener", "Les deux papes") parmi les producteurs. La désertification et la sécheresse sont sources de conflits et de migrations : le projet du grand mur vert permet d’entretenir l’espoir pour les générations futures d’une Afrique subsaharienne qui aura retrouvé la paix et qui aura les moyens de garder sa jeunesse en son sein. La musique étant pour Inna Modja (et beaucoup d’autres !) le meilleur moyen de faire passer un message, le film baigne très souvent dans une belle ambiance musicale, et force est de constater que cette ambiance, ainsi que la beauté des images, contribuent à ajouter le plaisir des oreilles et des yeux à l’intérêt du sujet.